Mercredi en milieu d’après-midi, le président de la FAF Walid Sadi avait annoncé qu’un accord a été trouvé avec Djamel Belmadi pour une résiliation à l’amiable.
Coup de théâtre ! Le lendemain, Djamel Belmadi s’est présenté au siège de la FAF à Delly Brahim en compagnie des membres de son staff. Il a changé d’avis en exigeant la perception de tous les salaires jusqu’à la fin de son contrat, soit un montant global de 7,5 millions d’euros. Chronologie des évènements qui se sont déroulés depuis la fin du match Algérie-Mauritanie (0-1) mardi soir et l’élimination précoce de l’EN de la CAN :
1re réunion à Bouaké
Aussitôt après la fin du match, Djamel Belmadi avait annoncé dans le vestiaire sa démission aux joueurs. Le président de la FAF Walid Sadi, qui n’était présent lorsque le désormais ancien coach national a fait cette annonce, prend ses dispositions. Une fois rentré à l’hôtel après au passage, qu’il a vu que les supporters en colère contre l’entraineur et réclamait son limogeage, Sadi donne rendez-vous, le lendemain matin à 11H30, à Djamel Belmadi et les membres de son staff à l’hôtel du Stade de la Paix. D’emblée, Belmadi pose la question à son président : ‘’ J’aimerais connaitre la position de la FAF.’’ Réplique de Walid Sadi : ‘’ Vous avez échoué, donc vous partez.’’ ‘’Mais vous oubliez que je n’ai pas dans mon contrat une clause qui stipule qu’en cas d’élimination à la CAN, je dois partir’’, se défend Djamel Belmadi. Cependant devant la position inflexible du patron de la FAF, Belmadi savait que son sort est scellé, il finira par accepter tout comme les membres de son staff. Une résiliation en contrepartie du versement par la FAF de deux mensualités. A 14H30, cette réunion à Bouaké prend fin, soit à quelques heures du départ pour l’aéroport et le retour à Alger. Une fois l’accord conclu, les deux parties se sont donné rendez-vous jeudi à 14H00 au siège de la FAF pour officialiser cette résiliation de contrat.
Des proches lui conseillent de rentrer à Doha
Quelques instants avant le décollage de l’aéroport de Bouaké, Walid Sadi qui maitrise apparemment sa communication dévoile sur son compte X (anciennement Twitter) l’information faisant état de la fin de fonction de Djamel Belmadi au poste de sélectionneur national. Evidemment, cette publication n’a pas plu au coach. Une fois rentré à Alger, des personnes gravitant autour de son proche entourage lui conseillent de filer à Doha (Qatar) et de ne pas se présenter au rendez-vous de jeudi à la FAF. ‘’ Tu vas rentrer chez toi. De notre côté, on va déclencher une grosse campagne médiatique et sur les réseaux sociaux pour que tu restes en poste’’, lui suggèrent ses proches. Mais il n’écoutera pas leur conseil et se présente comme prévu au siège de la FAF à 14H00, car il savait qu’en s’enfuyant au Qatar, cela desservirait son image déjà écorchée auprès du peuple après ce nouveau couac à la CAN !
Lâché par ses adjoints
Une fois arrivé au siège de la FAF, après avoir attendu un bon moment, ils rentrent au bureau du président de la FAF. Celui-ci invitera d’abord ses collaborateurs, en l’occurrence Aziz Bouras et Serge Romano (adjoints), Amara Merouani (préparateur physique) et Zohir Bensdira (analyste vidéo), à signer la résiliation du contrat. Une fois avoir lu la copie dudit contrat, ils s’exécutent et signent sans attendre la moindre minute la résiliation de leur accord. Belmadi est déçu par leur attitude, il s’attendait à ce qu’ils refusent de signer et d’exiger une renégociation en demandant plus d’argent que les deux salaires proposés par la FAF. Le regard noir de Belmadi envers ses collaborateurs confirme bien que le courant ne passait pas entre eux (voir ailleurs) ! A cet instant, Belmadi demande à discuter seul avec Walid Sadi, une fois après que ses collaborateurs eurent quitté le bureau. Le ton monte un peu. ‘’ Cette décision (fin de fonctions) est un manque de respect envers ma personne’’, lui dira-t-il. Le président lui rappelle que c’est une décision inéluctable. ‘’ Vous oubliez, ajoute l’ancien joueur de l’OM, que j’ai contrat… moral avec le peuple.’’ Puis de s’énerver : ‘’ On donne 1 million d’euros à Alcaraz, et moi, vous voulez que je résilie en contrepartie de deux salaires’’, fait-il remarquer. Le président lui explique : ‘’ Désolé, moi, je ne jette pas l’argent public par les fenêtres.’’ Faisant allusion aux largesses de ses prédécesseurs qui ont vidé les caisses de la FAF. Voulant rapidement boucler ce dossier, le président de la FAF fait un petit effort. ‘’ On va jouter un salaire.’’ C'est-à-dire on passe à trois mensualités. Le coach n’est pas satisfait et exige carrément le versement de toutes les mensualités jusqu’à la fin de son contrat en 2026, avec une somme totale de 7,5 millions d’euros. Le ton entre les deux hommes monte d’un cran. ‘’ A ta place, après cet échec, je démissionnerai sans réclamer un centime’’, rétorque le président de la FAF.’’ Au moins tu vas garder l’estime et le respect des Algériens qui sont en colère après l’élimination’’, lui fait-savoir. Belmadi est déterminé en campant sur sa position, refusant donc de signer la résiliation du contrat. Avec un ton assez ferme, Walid Sadi le prévient : ‘’ T’es libre d’aller te plaindre auprès de la FIFA, je veux que tu saches que la FAF refuse catégoriquement tout marchandage. C’est à prendre ou à laisser !’’
Le coach va réfléchir
Devant la position assez ferme de la FAF, Djamel Belmadi sait parfaitement qu’en saisissant la FIFA pour réclamer la perception de tous ses salaires jusqu’à la fin de son bail en 2026 aggravera son cas en Algérie. Le peuple après l’avoir porté au nu et vénéré se retournera contre lui, si jamais il se plaint à la FIFA, il encourt un gros risque ! Avant de quitter le bureau du président de la FAF, il a promis : ‘’ Laisse-moi, le temps de réfléchir.’’ Entre temps, la FAF sera déjà lancée à la recherche de son successeur.
- S.