EN : Les chantiers du nouveau sélectionneur

Dans les prochains jours, on connaitra l’identité du successeur de Djamel Belmadi. En six ans sur le banc de l’EN, ce dernier a laissé de bons et mauvais souvenirs aux Algériens qui l’adoubent depuis la consécration à la CAN 2019.

Mais comme l’ami de l’entraineur est le résultat, sa mission a pris fin à l’issue du dernier fiasco à la CAN 2023. La page Djamel Belmadi tournée, celui qui lui succédera au poste aura la tâche vraiment ardue, et il lui faudra du temps pour faire oublier le coach partant. Mais en football, assurer d’emblée des résultats positifs, pour ce faire, le futur coach a du pain sur la planche.

 

Changer le système de jeu

A chaque entraineur sa tactique de jeu, et le sujet sera certainement abordé  lors des négociations qui seront entreprises entre le président de la FAF et l’entraineur qu’il choisira. Pendant longtemps, Djamel Belmadi est resté fidèle à son 4-3-3, une tactique qui n’a pas souvent donner  les effets souhaités ? Jouer avec un tel schéma, il faudrait d’abord  avoir des joueurs de couloir ultra rapides, capables de porter le danger dans la surface adverse dans tous les enchainements offensifs ? Hélas le jeu que développait l’EN ces derniers mois était plutôt stéréotypé, basé sur la possession de la balle pour épuiser l’adversaire, mais pour déjouer notre équipe, nos adversaires éboulaient tours en bloc défensif et utilisaient les contres pour marquer ? Une stratégie payante, puisque lors des trois matchs de la CAN disputés à Bouaké, que ce soit l’Angola, le Burkina Faso ou la Mauritanie, ils ont enjoué avec cette stratégie avec à la fin les résultats qu’on connait. Du coup, le futur coach sera appelé à élaborer un schéma tactique plus adéquat et qui, d’autre part, correspond bien aux qualités de nos joueurs, préviennent les spécialistes.

 

Choisir un bon onze rentrant 

L’autre mission du futur coach sera de trouver la bonne composante. Si pour le poste de gardien de but, Anthony Mandrea va s’installer durablement dans la cage de l’EN, hormis le but encaissé contre le Burkina Faso (il n’a pas anticipé sur le centre qui ramena le but des Etalons), il n’a pas commis de nombreuses erreurs et tient convenablement son rôle. En revanche, la paire centrale, lors des trois matchs livrés en Côte d’Ivoire, on a noté que de nombreuses fautes ont été commises. La plus préjudiciable était contre la Mauritanie, le mauvais dégagement d’Amin Tougaï a permis aux Mauritaniens de marquer le seul but du match, Aïssa Mandi qui est censé être le premier relanceur n’avait pas rempli ce rôle, tandis que Ramy Bensebaini, il ne fait toujours pas attention dans ses interventions, conséquence de cela, il écope trop souvent de cartons jaunes. Suspendu le 3e match, il a laissé un grand vide sur les couloirs. Après sa belle prestation contre l’Angola, Rayan Aït Nouri était irrégulier. Après face à la Mauritanie, il n’avait pas été bon, notamment dans le jeu offensif. Idem pour Youcef Atal. Toutefois, cela se comprend, car il était handicapé par le manque de compétition au milieu du terrain. Le prochain  entraineur aura du pain sur la planche. Ayant constaté que ce secteur ne fonctionnait pas bien, Djamel Belmadi avait procédé à de profonds changements au milieu face à la Mauritanie, mais faute de repères, les éléments alignés dans ce match n’ont pas réglé le problème. Pis, même un ancien de l’équipe en l’occurrence Ramiz Zerrouki est paru perdu dans ce match, en multipliant les fautes. Houssam Aouar, titulaire dans ce match, n’a pas été bon lui aussi. Enfin en attaque, le plus gros problème auquel sera confronté le prochain entraineur est de dénicher un bon attaquant de pointe. L’EN ne peut compter éternellement sur le duo Bounedjah-Slimani. Même si l’attaquant d’Al Sadd a été bon pendant le tournoi africain et a marqué 3 buts, Baghdad Bounedjah n’est pas souvent régulier dans ses performances. Pour espérer tirer le meilleur de lui, il est nécessaire pour la sélection nationale de miser sur un ‘’tueur de surface’’ pour les matchs à venir, un attaquant capable de marquer même face à des défenses très hermétiques.

 

Secouer les anciens

Bien que l’effectif ait enregistré depuis juin 2022 de nombreuses venues avec des nouveaux éléments promus à un bel avenir tels que Chaïbi, Aouar, Guitoun ou Aït Nouri, afin de préserver l’équilibre de l’équipe, on a gardé plusieurs anciens. Malheureusement, certains ont affiché une forme déclinante. Tandis que tout le monde se focalise sur la méforme de Riyad Mahrez, d’autres anciens n’ont pas rempli leur contrat, à l’image de Sofiane Feghouli, Islam Slimani ou Nabil Bentaleb. Atteints par l’âge, certains parmi eux ont probablement honoré leur dernière sélection en Côte d’Ivoire. Néanmoins, le futur coach, pour espérer tirer le maximum de son groupe, serait mieux inspiré de secouer certains parmi eux. Une mise à l’écart momentanée comme l’a fait Djamel Belmadi avec Baghdad Bounedjah et quand il l’a rappelé après, il sentait que ce dernier avait  soif de revanche, ou en le reléguant au banc des remplaçants et ce quel que soit leur statut en équipe nationale. C’est le seul moyen pour secouer les joueurs en question pour qu’ils fournissent un meilleur rendement à l’avenir.

 

Réinstaurer l’état d’esprit de 2019

Enfin, avoir un effectif avec une pléthore de talents ne garantit pas les bons résultats, si bien entendu  l’état d’esprit n’est pas bon. En 2019, l’EN a remporté la CAN 2019 grâce en grande partie à la solidarité entre les joueurs qui étaient animés d’une volonté de fer, et tous unis pour un même but. Depuis, le groupe a perdu cet état d’esprit, et les performances de l’EN ne sont plus bonnes. Pour le successeur de Djamel Belmadi, il faudrait qu’il réinstaure le même état d’esprit que celui de 2019. Pour cela, il doit écarter les éléments nuisibles qui sèment la zizanie au sein du groupe, lui recommande-t-on.

  1. S.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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