Kourichi : «J’ai toujours défendu Belmadi, mais…»

 

L’ancien roc de la défense de l’EN dans les années 80 et adjoint de Vahid Halilhodzic, Kourichi, insiste beaucoup sur les critères que devrait avoir le futur sélectionneur national, notamment dans la gestion humaine du groupe.

 

Entrons dans le vif du sujet. Avec du recul, comment vous justifiez la déroute de l’EN à la CAN 2023 ?

Avec ma modeste expérience dans le football, je dirais que la CAN, c’est une compétition plus physique que technique, contrairement à la Coupe du monde où on est plus à l’aise. Evoluer en Afrique avec un taux d’humidité qui avoisine les 75%, sans oublier la qualité des hôtels qui n’offrent pas le confort voulu et l’arbitrage, ce sont autant de détails défavorables pour notre équipe nationale.

 

Ce sont les seules raisons, d’après  vous ?

J’allais venir. Quand tu ne gagnes aucun des trois matchs, c’est qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas bien. Je suis sûr que des binationaux qui n’ont pas une longue expérience ou qui découvraient les matchs en Afrique étaient quelque peu déstabilisés par le contexte auquel ils n’y sont pas habitués. Notre équipe nationale possède des joueurs de qualités mais ce n’est pas suffisant pour gagner, il faudrait s’appuyer sur un bon collectif. Je pense que Djamel Belmadi n’a pas eu tellement le temps pour résoudre ce problème (collectif), on a senti que des joueurs n’étaient pas prêts pour le combat. Regardez le Nigeria, si elle a atteint la finale, c’est en partie grâce à la combativité de ses joueurs qui ne lâchaient rien !

 

La FAF a décidé aussitôt après l’élimination de tourner la page Djamel Belmadi, votre sentiment ?

Depuis toujours, j’ai défendu Djamel Belmadi, parce que c’est lui qui nous a emmenés sur le toit de l’Afrique (consécration à la CAN 2019), mais l’entraineur est jugé par les résultats de son équipe, ce qui fait que je comprends la décision des responsables de vouloir changer, cela fait partie de la vie d’un entraineur et Belmadi ne sera ni le premier ni encore le dernier à subir un tel sort.

 

Deux noms sont pressentis pour sa succession en l’occurrence José Peseiro et Pletkovic. Si vous aviez le pouvoir, qui choisirez-vous ?

Franchement, je ne le connais pas bien, par conséquent je ne peux apporter un jugement précis que ce soit sur Peseiro ou Pletkovic. Par contre, la FAF ne doit absolument pas se tromper de choix.

 

Quelles sont les qualités que devrait avoir le futur sélectionneur national ?

C’est toujours délicat de faire un bon choix, parfois ça ne tient à rien du tout ! Pour moi, le futur sélectionneur national, il faut qu’il excelle d’abord dans la gestion humaine. Je m’explique, il faut qu’il ait une sorte de complicité avec les joueurs, doit être écouté par ces derniers, même lui doit faire de même avec les joueurs. Vous savez avec la nouvelle génération, l’entraineur doit avoir de l’emprise sur le groupe, je dirais même que c’est fondamental. Regardez Carlo Ancelloti quand il s’adresse à ses joueurs, ils baissent leurs yeux. C’était pareil avec Zinédine Zidane qui a remporté 3 Ligues des champions, parce que ses joueurs lui vouaient beaucoup de respect et l’écoutaient bien. Luis Enrique au PSG adopte la même attitude.

 

Pour d’autres en revanche, ils plaident pour la nomination d’un entraineur algérien.

Pourquoi pas ? S’il est capable de bien gérer humainement le groupe et apporter une bonne touche technique, mais honnêtement, il serait plus cohérent de recruter un entraineur étranger.

 

Au fait, Vahid Halilhodzic dont vous faisiez partie de son staff, quand son nom est paru dans la presse, l’aviez- contacté ?

Ça c’est personnel. Désolé, je ne peux rien dire.

 

En Algérie, on spécule beaucoup sur le profil du futur coach, pour d’autres cercles, la nécessité de procéder à une purge dans l’effectif de l’EN serait inévitable. Votre avis ?

Dans le football, c’est plus facile d’atteindre les sommets mais il est plus compliqué d’y demeurer. Pour espérer avoir une équipe plus compétitive, il est évidemment nécessaire d’injecter un sang neuf, voire opter pour un système différent. Les joueurs qui nous ont procuré de la joie il y a …5 ans, certains sont atteints par l’âge, d’autres, ils n’ont plus le même niveau de performance, c’est peut être la fin pour eux.

  1. S.

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