Delort, c’est le moment de franchir un cap en EN

Brillant avec Montpellier en L1, Andy Delort s’est forgé une réputation de très bon attaquant en France, au point où de nombreux clubs le veulent, mais comme il l’a déclaré lui-même en début de semaine au quotidien local Midi-Libre, il a juré fidélité à Montpellier qui l’a sorti de la nasse alors que son talent n’était pas reconnu dans la plupart des clubs dont il a porté le maillot.

Si à Montpellier, Delort est parvenu à mettre tout le monde d’accord sur ses qualités de bon attaquant, en équipe nationale, il a encore des choses à prouver.

 

Bounedjah refuse d’abdiquer

Arrivé sur la pointe des pieds en équipe nationale pendant le stage de préparation à Doha (Qatar) précédent la CAN 2019 en Egypte, Andy Delort ne pouvait bousculer une hiérarchie établie bien à l’avance dans la ligne d’attaque des Verts avec l’indéboulonnable Baghdad Bounedjah qui s’est installé durablement à la pointe de l’attaque. Et comme l’EN enchainait les victoires même après son sacre à la CAN, difficile donc pour Djamel Belmadi de toucher à son trio d’attaque Mahrez - Bounedjah - Belaïli. Certes, le coach national l’a titularisé à Gaborone (Botswana) sauf que ce soir-là, les conditions n’étaient pas favorables, avec une pluie diluvienne qui s’abattait pendant toute la partie, une pelouse lourde et un adversaire excessivement agressif, Delort n’a pas eu, pour sa première, assez de réussite pour s’imposer. Vint ensuite la suspension des compétitions en raison de la crise sanitaire, alors qu’au printemps dernier, Delort pétait la forme avec son club et que son concurrent, Bounedjah, gêné par une blessure (ménisque), ne fournissait pas un meilleur rendement. D’ailleurs, pendant cette trêve forcée, l’attaquant d’Al Sadd s’est fait opérer afin d’être prêt pour la reprise des compétitions et de ne laisser aucune chance à ses rivaux qui guettaient la moindre occasion pour lui ravir sa place à la pointe de l’attaque de l’EN, Slimani au chômage et le nom d’Andy Delort était le mieux indiqué pour pallier une défection de Bounedjah, voire un passage à vide de ce dernier qui pousserait le sélectionneur à faire jouer Delort. Peine perdue car l’ancien attaquant de l’USMH reprend la compétition au bon moment et était donc prêt pour la confrontation contre le Zimbabwe du 12 novembre dernier (3-1). Baghdad Bounedjah marquera même le premier but du match, toutefois pour le match retour à Harare, contre toute attente, Belmadi a décidé de le laisser sur le banc et d’aligner d’entrée Delort qui avait un bon coup à jouer, une chance que l’attaquant de Montpellier saisira parfaitement en inscrivant un but d’une tète puissante qui lui vaudra le surnom de ‘’Andy Bouzelouf’’ chez les supporters des Verts, un surnom repris pour illustrer le titre d’un article paru sur l’Equipe une semaine plus tard après une nouvelle grosse performance de sa part en L1.

 

Peut-on les associer ?

Tant que les deux attaquants continuent de briller, que ce soit en club ou en sélection, Belmadi sera toujours obligé de faire un choix douloureux car après son formidable but à Harare, Delort espère certainement rester sur le terrain lors du prochain match, une concurrence qui fait débat chez les supporters de l’EN, alors que des spécialistes suggèrent une idée originale, celle d’associer Bounedjah à Delort, le premier qui est un renard des surfaces, le second qui est une vraie bête physique à la particularité d’user les défenses adverses par ses incessants mouvements et appels de balles, Djamel Belmadi sera-t-il tenté un jour d’aligner dans le même onze Bounedjah et Delort ?

 

Un arsenal offensif pour les Verts

Barré par la concurrence, plutôt par son seul rival Bounedjah, il n’a jamais quitté le groupe de l’EN depuis le premier jour où il le rejoignit en juin 2019, sauf qu’il était toujours relégué au statut de remplaçant de luxe, néanmoins pour les prochaines échéances qui attendent l’EN au printemps, Delort après ce qu’il a montré à Harare et ce qu’il fait en club, va obliger son concurrent Bounedjah à se surpasser à chaque fois avant les rendez-vous de mars prochain pour conserver son statut d’attaquant numéro un en EN. Ce qui est intéressant, en revanche, c’est que Djamel Belmadi peut compter sur de nombreuses solutions en attaque avec Bounedjah et Delort qui se livrent à une bataille acharnée à distance. L’attaquant d’Al Sadd s’est réveillé ces dernières semaines en dépassant la barre des 100 buts avec son club qu’il a rejoint en 2015, au même moment Delort empile les buts et impressionne toute la France du football, Youssef Belaïli, qui est devenu un spécialiste des penaltys au Qatar, est susceptible de récupérer sa place en sélection au mois de mars, une place garantie pour Riyad Mahrez qui, sauf imprévu, sera disponible à la reprise des matches de notre sélection nationale. D’autres éléments sont en train d’envoyer des signaux pour revenir dans le groupe, à commencer par Rachid Ghezzal, qui retrouve la forme à Besiktas (Turquie), voire Hilal Larbi Soudani lequel débarrassé de ses ennuis de santé, enchaine les bonnes prestations avec l’Olympiakos (Grèce) sans oublier Benrahma, qui fait partie des joueurs sur qui Belmadi compte en attaque.

 

Gouiri, la cerise sur le gâteau

Le coach national, dans sa dernière sortie médiatique après le match disputé à Harare, avait été clair. «On va donner leur chance à d’autres», avait lâché Djamel Belmadi ce qui sous-entend que de nouvelles têtes vont débarquer dans le groupe très restreint de l’EN, là nous pensons plus particulièrement à Amine Gouiri qui est un attaquant talentueux, promis de surcroit à un bel avenir. Ces derniers jours, la rumeur d’un contact avec des représentants de la FAF a circulé. Gouiri, qui s’est rapidement imposé au sein de l’attaque niçoise, est éligible pour la nationalité sportive algérienne (il n’a joué qu’avec l’équipe de France espoirs) ; au cas où il viendrait, il va renforcer le bel arsenal offensif qui est déjà disponible en équipe nationale.

  1. S.

 

 

Classement