Depuis l’entame de la saison 2020/2021, Farid Boulaya marche sur l’eau avec 5 buts marqués et 4 passes décisives délivrées. Le talent du meneur de jeu du FC Metz ne laisse personne indifférent en Hexagone. Pourtant, à 27 ans, Boulaya n’est pas à sa première saison en pro ; ses buts et sa technique raffinée suscitent l’intérêt des médias en France. Hier, le quotidien l’Equipe lui a consacré un article avec des témoignages d’entraîneurs et coéquipiers qui l’ont croisé depuis le début de sa carrière en pro. Pour son coéquipier et ami Opa Nguette : ’’On le voit quotidiennement, on sait de quoi il est capable. Mais là, il est en confiance», expliquera Nguette.
Antonneti l’a métamorphosé
Pour beaucoup de gens au FCM, Farid Boulaya s’est libéré en donnant le meilleur de luièmême grâce en partie à un homme qui est derrière son éclosion tardive, en l’occurrence son actuel entraîneur Frédéric Antonneti. ‘’En 2018-2019, quand on était en L2, le coach était parvenu à me mettre à l’aise, que j’étais capable de grandes choses, par de petites phrases’’, reconnaît Farid Boulaya à propos du rôle joué par Antonneti dans son éclosion dans le haut niveau. Certes, pour le coach messin, la relation est naturelle : ‘’Les joueurs ont besoin d’êtres aimés.’’ Pour avoir tissé le même lien, Corine Diacre, l’actuelle sélectionneuse de l’équipe de France féminine qui l’a croisé lors de son passage à Clermont-Ferrand en 2016 : ‘’Farid est quelqu’un de timide, je ne suis pas très expressive non plus ; on avait une communication non verbale, on se comprenait d’un geste, d’un regard. Il pouvait donner l’image d’un jeune homme qui se repose sur ses lauriers, mais en réalité, il manquait de confiance. On a travaillé là-dessus, on lui donnant du poids dans l’équipe, du temps de jeu.’’ Corine Diacre ajoutera : ‘’Les centres d’entraînement n’étaient pas adaptés à une personnalité comme celle de Farid à ce moment de sa vie.’’ Pour dire qu’il n’était pas prêt pour ce déracinement.
Nobilo : ’’On sentait qu’il avait sous la sandale’’
Jean-Marc Nobilo, l’ancien sélectionneur des U20 qui a participé à la CAN 2013, qui l’avait croisé en 2011 alors qu’il débutait sa carrière professionnelle, a rapidement repéré que le gamin avait du talent : ‘’Il m’avait fait une bonne impression au milieu de terrain ; on sentait qu’il avait sous la sandale, qu’il y avait du joueur mais qu’il devait en faire plus sur le plan physique.’’ Mais Farid Boulaya se défend : ‘’C’est vrai, on a toujours dit que j’étais un joueur nonchalant. Enfant, je ne savais même que cela signifiait (sourires). Je fais des efforts mais c’est dans ma gestuelle, mon langage corporel.’’ Pour épurer son jeu, il lui a fallu du temps. Aujourd’hui, Boulaya, qui est fan de Leo Messi, a conscience de ne plus être un enfant. Pour Frédéric Antonneti toujours : ‘’Il est capable d’aller très, très haut, jusqu’en Ligue des champions. » En clair, Farid Boulaya a encore de la marge.
- S.