Zetchi ferme les portes du pardon à Belaïli et Merzougui

 «Leur pardonner, c’est encourager les autres à se doper»

Lors de son discours d’investiture le 20 mars dernier, qui a suivi son élection, le nouveau patron de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi, avait promis une amnistie  générale et un pardon aux différents acteurs du football national.

Il voulait faire de ce grand jour un jour de renouveau en ouvrant une nouvelle page et une nouvelle ère positive, loin des tensions qui ont caractérisé les précédentes années. 

Parmi les dossiers lourds qu’il avait hérités de son prédécesseur et qui ont été rapidement déterrés juste après cette annonce, celui des deux cas de dopage : Belaïli et sa consommation confirmée de la cocaïne, ainsi que le Mouloudéen Kheireddine Merzougui, qui a pris de la Methylhexanamine avec l’aval du médecin du MCA avant de tomber dans le piège du contrôle.

Les deux joueurs ont pris 4 ans. Malgré une décision du TAS, Belaïli continue à broyer du noir, tandis que Merzougui reste suspendu à une décision finale dudit tribunal.

Avant-hier, en marge d’une rencontre amicale que le nouveau patron de la FAF jouait dans un stade des hauteurs d’Alger, à savoir à Zghara, des jeunes du club local, présents sur les lieux, ont profité de sa présence pour l’interpeller et essayer de savoir plus de détails sur la suspension de Belaïli. Il faut dire que l’ex-joueur de l’USMA avait plusieurs fans, tellement il éblouissait tout le monde par son talent, à Zghara, commune de Bologhine, où les Usmiste sont plus nombreux qu’ailleurs. L’échange était assez intéressant à suivre.

Ils étaient une dizaine de petits footballeurs à encercler l’ancien patron du PAC, en tenue de match. Sans le moindre complexe, il s’est adonné au jeu des questions-réponses, faisant la morale à ces petits et annonçant indirectement que le pardon ne touchera pas les tricheurs. Il commencera par répondre à une question par une autre : «Il a pris quoi  Belaïli ? La drogue est-elle autorisée dans le sport ? Si demain on lui pardonne, cela veut dire que toi tu pourras prendre de la drogue, et après on te pardonnera. A vous d’imaginer la suite.»

«Se doper ou se droguer dans le foot, c’est kif-kif»

Les jeunes visiblement bien au courant de ce qui se passe dans ce domaine et dans le foot algérien en général ont ensuite ouvert une autre parenthèse, cette fois-ci pour défendre Merzougui. Ce dernier, comme on le sait, ne s’est pas drogué, mais il a quand même pris un produit dopant  avec l’approbation du médecin du MCA. Là aussi, Zetchi a répondu en essayant d’être très convaincant avec ces petits. «Qu’est-ce qu’il a pris Merzougui ? C’est prohibé, c’est des produits interdits dans le sport et le foot. Belaïli et Merzougui, c’est kif-kif. Chaque produit que vous prenez et qui vous rend plus fort est un produit dopant. Cela veut dire que vous trichez ; c’est comme un élève qui part aux exam’ et qui ramène du copiage ; t’auras peut-être un 18 mais le 15 de ton copain qui n’a pas triché est largement meilleur, n’est-ce pas ? Pour moi, les deux cas sont identiques,

l’un a pris une drogue et l’autre un produit dopant, et la loi leur inflige 4 ans de suspension, c’est clair», a-t-il dit avant d’être applaudi par ces petits footballeurs très chanceux d’avoir eu affaire au premier responsable du foot. C’est sûr, après cette entrevue, ils sauront désormais que leurs aînés, footballeurs seniors, qu’avec la FAF actuelle, il n’y aura plus de place pour  les tricheurs, en attendant que la lutte atteigne les combineurs de matches et les corrompus, qui sont en train de faire fureur en cette fin de saison.

S. M. A.

 

 

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