La Fédération algérienne de football (FAF) organise aujourd’hui au Centre Technique National de Sidi Moussa les travaux de son assemblée générale ordinaire.
Une réunion pour débattre des bilans du président Kheireddine Zetchi de sa deuxième année à la tête de l’instance fédérale. Il faut dire que les travaux s’annoncent déjà houleux au vu des événements qui se sont produits dernièrement. Un énorme bras de fer a éclaté depuis quelques semaines entre les opposants et les partisans de cette composante qui gère le football national. Certains membres de l’AG seraient, donc, favorables à la destitution du président de la FAF notamment après la fameuse sortie du représentant de la JS Saoura, Mohamed Zerouati, qui avait remis sur le tapis l’histoire de la légitimité du président de la FAF, deux ans après son élection, alors que lui-même était membre de la commission électorale ayant justement approuvé l’élection de l’ancien boss du PAC. Il est clair que si les membres de l’AG rejettent les bilans, moral et financier, de la FAF, le président et les membres de son Bureau Fédéral seront face à une situation inédite. Mais pour le moment, on n’en est pas encore là, d’autant plus que les mêmes propos et menaces ont été tenus par ces mêmes opposants la veille de la première AGO de Kheireddine Zetchi il y a de cela un peu plus d’une année maintenant. Il faut dire aussi que dans le camp des partisans du président de la FAF, on n’est pas restés les bras croisés contre les attaques des opposants puisque de nombreuses importantes décisions ont été prises quelques jours avant l’entame des travaux, à l’image des sanctions infligées à l’encontre du président de la Ligue régionale d’Ouargla, Ali Baâmeur, des responsables de la JSK, Mellal, du CSC, Arama, entre autres, qui se sont montrés les plus virulents contre le président de la FAF et la composante de son bureau fédéral. On pourrait donc s’attendre à voir de nombreux présidents de club monter au créneau et décrier la gestion de la FAF pour pousser cette dernière au départ. Mais devant le soutien des 48 présidents de Ligue de wilaya, leur désapprobation risque d’être insignifiante et la FAF pourrait s’appuyer sur cet aspect pour avoir le quitus afin de poursuivre la mission avec l’approbation des bilans moral et financier. Il y aurait également le soutien d’une dizaine de clubs des Ligues 1 et 2 Mobilis.
Le symposium, le CHAN-2022, le choix de Belmadi
Concernant le bilan moral, les membres de l’AG vont étudier les projets réalisés par la FAF, notamment la qualification de l’équipe nationale à la CAN-2019, ainsi que la participation de l’équipe nationale féminine à la CAN-2018, disputée au Ghana l’automne de l’année dernière. Certes, il faudra relever l’élimination des dames dès le premier tour après avoir perdu tous leurs matches, mais cela reste tout de même une performance sachant que l’Algérie avait raté plusieurs participations. Le point noir de cette CAN, le limogeage de l’ancienne sélectionneuse, Radia Fertoul, sans omettre de parler des sanctions infligées par la CAF contre Fertoul et le membre du BF, Amar Bahloul, lors de cette CAN à la suite d’un comportement jugé négatif par la commission de discipline de CAF lors de la dernière journée. Une sanction confirmée malgré le recours de la FAF. D’autres points positifs dans le bilan moral comme la tenue d’un symposium sur le football national, mais aussi l’organisation de l’Algérie du CHAN en 2022. Il y a également la stabilité retrouvée à la tête de l’équipe nationale qui est une réalité que tout le monde reconnaît. Certes, Zetchi a raté quelques-uns de ses choix, notamment avec la nomination d’Alcaraz puis de Madjer, mais l’arrivée de Belmadi à la tête des Verts a mis tout le monde d’accord.
Cocaïne, corruption, violence, arbitrage… quels justificatifs ?
Reste à savoir quelle sera la réaction des membres de l’AG concernant quelques aspects qui ont gangréné le football national. Plusieurs cas de joueurs contrôlés positifs à la cocaïne depuis la prise en main des affaires de la FAF par l’actuel bureau. Il y a également les fracassantes déclarations de corruption, notamment celles du président de l’USM Annaba, Zaïm, qui ne s’est pas caché de révéler qu’il avait lui-même "acheté" des matches pour pouvoir accéder en Ligue 2 Mobilis, ou encore les graves accusations du porte-parole de la JS Saoura, Mohamed Zerouati, et les propos du président de la JS Kabylie, Chérif Mellal. Il y a aussi lieu de relever les derniers événements assez violents qui ont eu pour théâtre certains stades d’Algérie. On peut citer les rencontres NC Magra - MC Saïda ou encore AS Aïn M’lila - MO Béjaïa.
L’arbitrage aura aussi certainement la part du lion dans les débats, surtout que les présidents de club se plaignent de l’arbitrage depuis deux années sans que le président de la FAF bouge le petit doigt.
Le chapitre financier en débat
Pour ce qui est bdu ilan financier, il y aura certainement beaucoup de discussions même si la FAF enregistre une embellie financière. La FAF annonce que ses revenus ont enregistré une augmentation significative de plus de 323 milliards de centimes en 2018. Ce montant représente l'ensemble des revenus des droits de télévision, des matches, des aides financières et des contrats de sponsoring. Le budget de la FAF est de 973 milliards et 411 millions, un montant plus important que celui des années précédentes, grâce aux subventions de la FIFA, l’argent engendré après la qualification à la coupe d'Afrique des nations 2019 et les droits de diffusion des matches de la CAF. Zetchi devrait aussi répondre de la somme versée à Rabah Madjer et ses adjoints à la suite de leur limogeage puisqu’ils ne sont pas allés au bout de leur contrat, et sur les suites de l’affaire qui oppose la FAF à Alcaraz au niveau de la FIFA. Il est clair donc que même si l’on s’attend à voir les bilans adoptés sans problème, il y aura certainement de la tension durant les travaux.
Ilyès Nassim
Baâmeur sera présent
La FAF autorise le sulfureux membre de l’AG, Ali Baâmeur, président de la Ligue Régionale de Football d’Ouargla, de prendre part aux travaux de l’AGO. Même si la sanction est toujours d’actualité, il n’en demeure pas moins que le fait d’avoir fait opposition mardi 30 avril 2019 à la décision de suspension prononcée à son encontre par la Commission d’éthique, Baâmeur est autorisé à participer à l’AG et il sera reçu incessamment en audience.
- N.
Il maintient le suspense quant à sa venue à l’AG
Quel accueil pour Raouraoua ?
L’incertitude plane toujours quant à la venue de l’ancien président de la FAF Mohamed Raouraoua, pour assister à l’AG de cette dernière. Cela dit, il est à se demander quel accueil lui sera réservé à l’AG s’il se présente surtout quand on sait qu’il est l’un des principaux opposants, mais aussi après l’incident qui avait opposé l’ex-patron de la FAF à Amar Bahloul au Emirats Arabes Unis il y a quelques jours de cela lors de l’Assemblée générale de l’UAFA à Abou Dhabi.
Entretenant des rapports tendus avec des membres de la FAF comme on vient de le souligner, il garde le suspense jusqu’à la dernière minute, même si on sait qu’il souhaite y assister. Désirant prendre la parole, on peut penser dans ces conditions qu’il devrait être présent. Et selon des échos qui nous sont parvenus, il serait même question qu’il ne bénéficie pas de place dans le premier rang et son siège serait réservé derrière, c’est-à-dire dans le deuxième rang, alors qu’habituellement, les anciens présidents de fédération s’assoient au premier rang. Aussi, prendra-t-il la parole en dernier comme ce fut le cas lors de la précédente assemblée ? Et s’il prend la parole, de quoi va-t-il parler ? Toutes ces questions auront leur réponse ce soir après la tenue de cette AG qui risque de connaître des perturbations, qui, espérons-le, ne connaîtront pas de débordements.
- H.
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