Pendant que sa maison brûlait, Kheireddine Zetchi a choisi la politique du silence. Hélas pour lui, cette surdité coupable n’a pas poussé l’opinion publique à s’intéresser à autre chose, bien au contraire. Le feu ne cessait de gagner d’autres coins de sa demeure. Acculé, il a décidé de sortir de l’ombre pour aller se battre et affronter ses détracteurs.
Beaucoup a été dit et/ou écrit ces derniers jours à propos de la FAF et de son président. De l’affaire de l’enregistrement entre Saâdaoui et Halfaïa, à l’équipe du FLN, en passant par la circulaire du MJS lui interdisant de changer les statuts de la FAF en cette année électorale, Zetchi a été poussé dans ses retranchements d’abord par la tutelle, ensuite par les médias locaux et même internationaux. Jusque-là, l’ancien patron du PAC a choisi la politique de l’autruche, préférant laisser le soin à son directeur de la communication d’aller défendre la FAF sur les plateaux télé, à la radio et dans la presse écrite. Mais depuis une semaine, notamment après l’affaire Maouche, le président de la FAF a compris que sa parole, en sa qualité de premier responsable de l’instance fédérale, valait en ce moment précis plus que celle d’un autre. Acculé, Zetchi a décidé de sortir de son terrier et de s’expliquer sur tous les sujets d’actualité à la radio nationale, plus précisément la Chaîne 3, vendredi prochain dans l’émission Football Magazine animée par notre confrère Maâmar Djebbour.
Va-t-il lâcher Saâdaoui ?
On imagine mal Zetchi échapper à la question sur ses anciens rapports professionnels et amicaux avec l’intermédiaire FAF Nassim Saâdaoui. Jusque-là, l’ancien responsable des transferts au PAC, à travers ses déclarations, s’est démarqué de Zetchi, mais de manière non significative. «Zetchi est un ami, mais on est tous les deux majeurs et vaccinés», disait-il à sa sortie de la Ligue. Le clan Zetchi a, de son côté, tout fait pour ne pas associer les deux noms dans la même phrase. La question qui se pose aujourd’hui, c’est que dira le président de la FAF dans cette affaire. Va-t-il lâcher son ancien ami et employé ? Va-t-il l’enfoncer ? Va-t-il le soutenir ? L’animateur de l’émission va-t-il le laisser se dérober et fuir la question ? Réponse vendredi à midi.
Tiendra-t-il encore tête au MJS à propos des statuts ?
Le deuxième sujet, et c’est le plus important, est en rapport avec la circulaire du MJS qui interdit à toutes les fédérations de toucher aux statuts, règlements généraux, structures et systèmes de compétition en cette année électorale. On sait que Zetchi a été pris de cours par cette note, lui qui venait de finir à peine d’amender les statuts. Le président de la FAF a donc essayé de faire croire à l’opinion publique que la FAF n’était pas concernée ; une information vite démentie par le MJS. «Pas d’exceptions !» dit-elle. Quelques jours plus tard, la FAF a quand même envoyé les nouveaux statuts au MJS, un courrier resté fermé et rangé dans un tiroir. Toutes les communications de la FAF portaient sur le principe que les nouveaux statuts sont toujours d’actualité, la dernière en date est cette interview d’Ameur Chafik accordée à notre journal dans laquelle il parle de l’ANEF (un nouveau syndicat des entraîneurs), dont un représentant siégera à l’AG de la FAF comme délégué. Ceci pour dire que Zetchi évoquera, vendredi prochain, ce sujet ; il va soit mettre fin à cette histoire qui n’avait pas lieu d’être si Zetchi avait amendé ces statuts avant cette année électorale, sinon après sa réélection en mars prochain s’il est candidat élu. Dans le cas où il déciderait d’ouvrir un nouveau front avec le MJS, il va se préparer à une riposte, qui pourrait être cinglante, du jeune ministre de la Jeunesse et des Sports.
Equipe du FLN : Zetchi va enfin s’expliquer
Le dernier sujet brûlant est sans doute l’équipe du FLN qui a failli sauter de l’AG de la FAF. La FAF défend que la FIFA les a pressés pour changer les statuts et installer des collèges (délégués FAF) à la place des personnes dans l’AG. Cela voulait naturellement dire que l’équipe du FLN, représentée jusque-là par 8 personnes, devait se contenter d’un seul représentant. La FAF dans sa version explique qu’elle s’est battue et a convaincu la FIFA de laisser l’équipe du FLN là où elle était, et que c’était trop sensible d’y toucher. De l’autre côté, on raconte que Zetchi voulait imposer une limite d’âge - 70 ans - pour siéger à l’assemblée de la FAF ; une loi qui exclurait tous les membres du FLN. «Il fallait donc trouver une solution, et cette solution était la fondation FLN», nous raconte une gorge profonde. Il faut dire que le cri de colère de Mohamed Maouche n’a pas été pour arranger les affaires de la FAF, qu’il soit reçu par le MJS le lendemain de la parution de l’interview sur nos colonnes, non plus. Ainsi, Zetchi pourra nous expliquer ce qui s’était passé, avec ses mots à lui, parce que Salah-Bey Aboud, son directeur de la com, l’a très bien fait avant lui, et à plusieurs reprises même.
- B.