Zetchi, convaincu et convaincant

Attendu de tous et de partout, le président de la FAF s’en est très bien sorti hier au micro de la Chaîne 3. Sa prestation a été jugée «excellente» par son proche entourage et «relativement convaincante» par les observateurs neutres et indépendants.

Il y a bien sûr une partie de l’opinion publique, notamment ses opposants les plus farouches, qui l’ont trouvé froid ou hors de propos, mais il y a à retenir de cette intervention que le président de la FAF sait très bien ce qu’il veut et semble préparé et prêt à tout pour arriver à ses fins. Cette parfaite maîtrise des sujets brûlants de l’actualité de la balle ronde dans notre pays, et le ton employé tout au long de l’interview démontrent que Kheir-Eddine Zetchi s’était très bien préparé pour ce rendez-vous. Ça montre aussi, si besoin est, qu’il a été cette fois-ci bien conseillé, notamment sur les sujets politiques et juridiques.  

 

Un vrai programme électoral pour un « non-candidat»

Excepté le préambule (empruntant une phraséologie fascisante et inutile) en début de l’émission dans lequel il a tiré sur l’ancien président, sans le citer, et accusé «une certaine presse» d’investir dans la pandémie pour perturber la structure qu’il dirige, le premier responsable du football en Algérie est resté gentleman. Toujours dans son rôle de président, il a défendu, - et il l’a très bien fait - les projets de la FAF et répondu point par point à toutes les questions posées par le présentateur de l’émission. Zetchi, qui s’est plaint depuis la circulaire du MJS du fait que le débat tournait plus sur la forme que sur le fond, nous a obligés hier à plonger avec lui dans le détail des détails de son projet d’amendement des statuts de la FAF. Il est vrai que cette «révolution démocratique» qu’il compte déclencher à quelques mois de l’AG élective ressemble plus à un programme électoral qu’autre chose, mais Zetchi a annoncé en fin d’émission qu’il ne briguera pas un second mandat.

 

L’appel du pied de Zetchi à Khaldi

C’est la deuxième fois qu’il fait cette annonce en l’espace de huit mois. Si ce dernier ne change pas d’avis d’ici le mois de mars prochain, on pourra dire que Zetchi le fait pour le bien du football national ou, pour reprendre ses mots, «réparer les erreurs de ses prédécesseurs». Mais si, dans le cas contraire, Zetchi décide plus tard de se présenter pour une raison ou une autre, il aura tenté une manœuvre politique, dont ont déjà usé d’autres présidents avant lui et qui a fini par se retourner contre eux. Mais revenons à la forme : le MJS campe, jusqu’au moment où nous mettions sous presse, sur ses positions. Les amendements sont bloqués et le resteront. A moins que l’appel du pied de Zetchi pour discuter, encore une fois, de la possibilité ou de la nécessité de les faire passer tels qu’ils sont, ou modifiés, ne soit entendu par le ministre.

  1. B.

 «La FAF ne rentrera jamais en conflit avec le MJS»

Les regards étaient tournés vers l’avis du président de la FAF concernant un point sensible, celui de ses relations avec le MJS, il faut dire que beaucoup de choses ont eu lieu et ont été écrites ces dernières semaines suite à l’émission d’une circulaire contraignante pour la FAF, mais Zetchi a choisi de calmer le jeu, il affirme être respectueux des institutions de la République : «  Depuis notre  arrivée à la tête de la FAF nous avons toujours entretenu d’excellentes relations avec toutes les institutions de notre pays, nos relations avec le ministère de la Jeunesse et des Sports sont des relations extrêmement cordiales et professionnelles.»

«Notre fédération est respectueuse de toutes les institutions, et notamment la tutelle, mais…»

«Nous somme une fédération respectueuse de toutes les institutions, et notamment la tutelle à savoir le ministère de la Jeunesse et des Sports ; ceci dit, avoir d’excellentes relations avec nos institutions ne nous empêche pas de pouvoir discuter autour de certaines problématiques que ce soit par rapport aux statuts, que ça soit à la reprise du championnat, et l’échange intelligent d’idées ne peut que produire de l’intelligence et de la  lumière, donc à partir de là, je rassure, et je le dis en tant que premier responsable du football que nos relations ont toujours été bonnes avec le ministre de la Jeunesse et des Sports et le seront toujours dans le respect, parce que nous somme dans une relation de collaboration et de partenariat et ça ne serait être autrement.»  

«On cherche le point d’intersection avec eux»

« La FAF n’entrera jamais en conflit avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, parce que nos intérêts convergent, ce sont avant tout les intérêts de l’Algérie et du football qui doivent primer, donc à partir de là nous serons toujours dans une configuration avec le MJS de rechercher le point d’intersection dans lequel nous allons nous entendre.»

«Le ministre veut s’assurer de la conformité de nos statuts avec les lois algériennes»

Zetchi laisse entendre que le MJS peut accorder la fameuse dérogation à sa fédé : «Le ministère était garant de voir la conformité des statuts par rapport aux lois algériennes, à notre niveau on l’a fait, et même les gens de la FIFA nous ont demandé toutes les lois algériennes, et ce passage par le MJS nous donne cette garantie que les statuts proposés sont complètement conformes aux lois algériennes, c’est une démarche inclusive afin de doter la FAF de statuts qui répondent au contexte du football actuel et en conformité avec la FIFA», a-t-il expliqué.

«La circulaire n’est pas rétroactive»

« Nous avons été destinataires de cette circulaire et nous sommes une fédération sportive, et la circulaire n’est pas rétroactive, donc pas de problème avec le système de compétition, nous sommes en discussion avec le ministère, et nous avons cette capacité en partenariat à trouver des solutions, et vous savez la FAF agit dans l’intérêt suprême de notre football, si nous devons demain donner cette suite aux statuts d’une façon réglementaire et régulière nous le ferons dans le respect de la loi de la République mais nous tenons qu’éclairer l’opinion publique que ce sont des statuts qui vont projeter la fédération vers le futur.»

«Nous avons la conviction à la FAF et au MJS de pouvoir être en symbiose»

«L’action de la FIFA ne concerne pas seulement la FAF, et les délais sont ceux qui sont comportés dans une feuille de route, donc à partir de là nous sommes en train de suivre cette feuille de route, et nous avons cette conviction à la FAF et au MJS de pouvoir toujours être en partenariat et en symbiose afin de trouver en toute intelligence ce qui sera l’intérêt de notre football et notre pays.»

 

S.M.A

 

 

 

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