Le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, a tranché. Dans sa dernière sortie médiatique, le premier responsable de la Fédération algérienne de football a annoncé qu’il ne compte pas se présenter pour un nouveau mandat. En moins de 4 ans, Zetchi aura tout vu et tout vécu, il ne compte pas prolonger son bail. Il ne sera donc pas candidat à sa propre succession au mois de mars prochain.
Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’il fait une telle annonce, il y a quelques mois déjà il a lancé cela à la radio, c’était au lendemain du sacre africain, il avait annoncé son envie de quitter, se disant déçu de la mésaventure qu’il a vécue après son retour d’Egypte, lorsque le chef d’Etat de l’époque l’avait privé de la cérémonie organisée en l’honneur des champions d’Afrique. Quelques mois plus tard, revoilà Zetchi avec la même certitude, peut-être même plus intense cette fois, il a constaté que personne ne l’a sollicité pour continuer, et donc cette envie de claquer la porte est revenue en force, et il n’a pas hésité à le manifester.
20 ans de souffrance
Les propos du président ont été partagés à grande échelle, il faut dire que certains cercles n’attendaient que cette annonce pour se consacrer au projet de la succession, cette dernière est officiellement ouverte, et ce qui est certain, c’est que cette fois on risque d’assister à des élections très différentes, avec de vrais candidats et de vrais programmes, car il faut reconnaître que depuis presque 2 décennies, la fédération, à l’image du pays, a souffert le martyre, tout a été monopolisé dans un sens bien précis, et le président était désigné au lieu d’être élu d’une façon démocratique, Raouraoua a régné de bout en bout, même durant le mandat qu’il a dû laisser à son ami Haddadj, rien n’avait avancé, et cela s’est répercuté sur notre football qui a continué à couler, sans que personne ose le défier pour lui succéder.
Zetchi
Il a fallu que le vent du renouveau, le premier, souffle en 2017 pour que le changement ait lieu, Zetchi a eu la chance de rafler la mise, mais comme il n’avait presque pas de concurrents (mis à part Medouar) qui se sont tous retirés à la suite d’ordres reçus d’en haut, ceux qui devaient faire partie de cette bataille n’ont jamais digéré cette élection, chose qui explique d’ailleurs la pression actuelle qu’il subit et qui aura eu raison de lui. En tout cas, ceux qui veulent ce poste de président n’ont pas attendu la déclaration de Zetchi pour se manifester, dans les coulisses quelques noms sont revenus souvent ces dernières semaines, tout le monde veut profiter des promesses des nouveaux dirigeants du pays qui veulent une Algérie nouvelle basée sur les compétences, ces élections inédites promises ont donné l’eau à la bouche de quelques personnages actifs de la scène footballistique qui seraient en train de préparer leur grand retour, on parle déjà de l’actuel membre du BF Amar Bahloul, de l’ancien bras droit de Raouraoua, Walid Sadi, l’ancien membre du BF Djahid Zefzef, ou même Mahfoud Kerbadj et l’inévitable Abdelkrim Medouar, ce dernier qui a atteint la président de la LFP ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et vise carrément la fédération.
Statuts
Avec le championnat qui est encore à l’arrêt, c’est dans les coulisses que ce championnat bien spécial autour de la présidence va être chaud bouillant, une guerre acharnée des programmes est attendue, cette fois il risque d’y avoir des programmes riches qui ouvriront un champ assez large pour les membres votants de l’AG, mais tout cela passe d’abord par l’approbation ou pas des statuts révisés qui sont encore au cœur d’une polémique, car le MJS risque de jouer un rôle déterminant dans l’équation, le blocage des nouveaux statuts ouvrira le champs à plus de candidats, la limitation d’âge arrêtée à 70 ans n’entrerait pas en vigueur et des surprises ne sont pas à écarter, tout le monde pourra aspirer à ce poste très important, pourvu que les candidats remplissent les conditions prévues par les anciens (ou les nouveaux) statuts.
Sans Raouraoua
Ceci dit, pour le moment, on peut avancer une chose, Mohamed Raouraoua ne fera pas partie des candidats, et ce, même si le projet de la limitation d’âge est rejeté. A vrai dire, Raouraoua a confié à ses proches qu’il ne sera pas candidat et qu’il ne soutiendra aucun candidat, c’est ce qu’il a laissé entendre, même s’il sera dur d’admettre qu’une candidature d’un de ses anciens collaborateurs ne bénéficiera pas de son soutien. La succession de Zetchi est donc ouverte et il ne faut pas écarter que le nombre de candidats qui brigueront le prochain mandat soit inédit, d’anciens joueurs peuvent se lancer dans ce défi, à l’image de Madjer, voire même de Fergani qui n’ont jamais caché leur envie de tenter cette expérience et faire bénéficier enfin leur pays de leur talent en dehors de celui qu’on leur connaît sur les rectangles verts.
- M. A.