Après avoir fait passer ses bilans financier et moral à l’unanimité lors de son AGO, tenue hier au Sheraton, mais aussi arraché deux feux verts, d’abord pour l’utilisation des fonds du projet Forward de la FIFA dans la finition du centre de Tlemcen, ensuite le vote pour le budget du prochain exercice, le président de la FAF Kheireddine Zetchi a reçu les médias en conférence pour s’adonner à un discours serein, différent des précédents, donnant l’impression que le patron du football algérien a enclenché une longue campagne électorale pour sa propre succession.
Comme on le sait, Zetchi ne voulait pas briguer un nouveau mandat. Questionné deux fois de suite durant les mois passés par nos confrères de la radio sur une éventuelle envie de briguer un nouveau mandat, Zetchi s’était montré sceptique ; se disant fatigué, il a rejeté l’idée. Il faut dire qu’à l’époque, il était encore sous le choc d’un rejet de la part des hautes autorités du pays avec la célèbre cérémonie chez le chef de l’Etat où il a été tout simplement indésirable. Mais, depuis, les choses ont changé. Cela explique cette envie soudaine de continuer l’aventure et d’aller au bout de son projet, explique-t-il.
«On a des projets en cours et des chantiers»
Relancé par rapport à cette question, Zetchi n’a pas eu le même reflexe qu’il y a quelques mois. Il a certes évoqué la fatigue, mais se laisse cette fois le droit d’espérer. C’est clair, Zetchi revient en course. «Nous sommes en train de terminer notre mandat, nous essayons vraiment d’accomplir un maximum par rapport à des chantiers qui ont été ouverts. On verra d’ici là comment les choses vont se présenter. Par rapport à pas mal de facteurs, je ne voudrais pas anticiper aujourd’hui à quelques mois de l’assemblée générale élective», dira-t-il au départ avant de continuer : «C’est vrai qu’on est fatigués après 4 années et surtout les premières années qui étaient difficiles, mais aujourd’hui, après le sacre et nos projets, on se prononcera plus clairement à l’approche de l’AG élective.»
«Notre bilan ne peut être que positif»
Zetchi continue à se jeter des fleurs, il trouve son bilan plus que positif. Pour lui, la CAN elle seule est suffisante pour se donner du crédit : «Le sacre est inscrit dans l’histoire du Bureau fédéral et du football ; l’histoire retiendra que cette EN a été sacrée championne d’Afrique un certain 19 juillet 2019. La CAN à elle seule suffit pour que les bilans soient positifs.» Avant de réduire à néant ce qui s’est passé avec l’ancien chef d’Etat : «Quant aux témoignages, pour moi, le témoignage du peuple quand on est revenus d’Egypte est la seule chose qui restera gravée à jamais.»
«On a besoin de Belmadi pour terminer son projet»
L’autre point soulevé qui donne une idée sur les projets futurs, c’est quand il évoque la revalorisation salariale du driver des Fennecs : «Le contrat de Belmadi se poursuit jusqu’au Mondial Qatar 2022. Il a fait du bon boulot, on a besoin de lui pour terminer ce projet jusqu’au Mondial. Il y a eu une revalorisation salariale après la CAN, car quand il était venu, c’était l’appel du cœur, il n’a rien négocié, ni demandé.» Et d’évoquer l’un des chantiers en cours : «La résidence des Verts a été refaite ; on peut se réjouir d’avoir un hôtel 4 étoiles, dont un centre de remise en forme. On le fera visiter à Belmadi et aux joueurs lors du prochain stage, et en mars, il sera meublé et prêt à recevoir l’EN.»
«A notre arrivée, la DTN était une coquille vide»
Zetchi se réjouit d’avoir restructuré la DTN, il en parle en évoquant l’énorme travail accompli par FAF Radar chez les U20 et les U17. Il se permet même d’oser la comparaison avec l’état de la DTN à son arrivée en 2017. «On a trouvé une DTN comme une coquille vide. On a eu des ratages certes en démarrant ; c’est comme une entreprise, il y a des réajustements à faire au fil du temps, mais on a fait du bon boulot et on continue. L’exemple de la FAF Radar est là pour en témoigner. On a réussi à toucher pas moins de 130 joueurs binationaux ; la plupart sont actuellement en voie de changer leur nationalité sportive, c’était ça notre projet», n’a-t-il pas arrêté de parler de son projet en cours et de sa réussite, tout en laissant comprendre qu’il ne compte pas le laisser avant d’aller à son terme.
- M. A.