Amara Charaf-Eddine n’est plus le président de la Fédération algérienne de football. La chasse au poste est ouverte. Mahfoud Kerbadj, l’ancien président de la Ligue de football professionnel, se penche sur l’assemblée générale qui a avalisé le bilan moral et financier du président sortant, tout en montrant du doigt celui qu’il estime être le principal responsable de cette situation…
Que dites-vous après la tenue de la dernière assemblée générale ordinaire (AGO) de la Fédération algérienne de football (FAF) ?
Adopter un tel bilan moral et financier relève du n’importe quoi. Les masses salariales et les primes allouées dépassent l’entendement, ce n’est pas la faute d’Amara Charaf-Eddine qui a hérité d’une gestion catastrophique. Dans une déclaration, ce dernier affirme que Djamel Belmadi n’a jamais été associé au barème des primes de qualification à la Coupe d’Afrique des nations tenue au Cameroun. Sur son bilan, il est mentionné que lesdites primes ont été négociées avec le sélectionneur national Djamel Belmadi et le capitaine d’équipe Riyad Mahrez. Je n’y comprends rien. Il y a un déséquilibre total dans le bilan, ce n’est pas un problème de dilapidation, mais cela n’a rien à voir avec la gestion. Un bon gestionnaire aurait fait mille fois mieux. Il faut voir les milliards dépensés pour l’hôtel de Sidi Moussa. Et que dire des dettes contractées pour le Centre de formation de Tlemcen.
Vous faites allusion à Kheireddine Zetchi, le président de la FAF de l’époque ?
Qui d’autre alors ! Il a laissé un héritage lourd. Ce n’est évidemment pas Charaf-Eddine qui en est responsable.
Que pensez-vous des nombreux accrochages enregistrés durant l’AGO ?
Cela montre le niveau très bas de l’assemblée. Cela étant, je ne comprends pas pourquoi Mohamed Zerouati a été interdit de participer. Il représente toute une région qui a été pénalisée, la Saoura en l’occurrence.
On dit que Djahid Zefizef serait le nouveau boss de la FAF, il se trouve qu’il est inéligible en vérité…
Effectivement, il y a un procès-verbal qui montre bien qu’il a démissionné du Bureau fédéral en 2018 et qu’’il a été remplacé par Abdallah Gueddah. Et j’ai entendu Ali Malek dire, en sa qualité de président de la Commission des candidatures, que celui qui a démissionné n’a pas le droit de se présenter. Mais après avoir adopté un tel bilan, je trouve normal que le dernier membre de l’AG devienne le nouveau président, plus rien ne m’étonne. Aussi, il suffit de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur pour se rendre compte que nombre d’anciens présidents de la FAF n’avaient pas réuni les conditions requises pour être élus. A mon sens, il ne faut plus parler de réglementation au niveau de la Fédération.
Il se dit aussi que Mohamed Raouraoua, l’ex-boss de la FAF, pourrait reprendre du service, qu’en dites-vous ?
A ma connaissance, il n’a pas l’intention de briguer un nouveau mandat, du moins c’est ce qu’il m’a dit. Est-ce qu’il changera d’avis après ? Lui seul peut vous le dire. Mais le souci n’est pas là, je souhaite vraiment du courage au prochain président qui trouvera un chantier en ruines. Mettons la sélection nationale de côté et parlons du bilan moral. Localement, je voudrais bien qu’on m’explique ce qu’on a gagné avec le changement du système de compétition. Les illuminés qui l’ont mis en place, il y a deux ans, doivent nous dire ce que l’on en a gagné.
Et qu’en est-il de l’avenir d’Amara Charaf-Eddine ?
Laissez-moi préciser que je n’ai rien contre l’homme, j’ai de très bonnes relations avec lui. Il a juste hérité d’une situation catastrophique. Et maintenant qu’il en a fini avec la FAF, qu’il revienne au moins s’occuper de notre cher CRB. Je voudrais vraiment qu’il reprenne du service à ce niveau.
H. D.