Sofiane Younès, l’ancien ailier droit du MC Alger et de l’USM El-Harrach, entre autres, est allé se former en France après avoir raccroché les crampons. Il est déjà en train de connaître la réussite : il a obtenu l’équivalent du diplôme d’entraîneur UEFA A et son équipe, les U20 du SC Montredon-Bonneveine (Marseille), a été sacrée champion régional. Il envisage désormais de rentrer au pays pour prendre une équipe dès cet été.
Cela fait 4 ans que vous êtes installé à Marseille, peut-on y revenir ?
Oui, quand j’ai pris ma retraite en tant que footballeur en 2018, je voulais de suite me former au métier d’entraîneur. Je tenais à suivre le cursus complet pour être bien initié. Chez nous, je me suis vite rendu compte que c’était compliqué. En tant qu’ancien international, on m’a attribué les licences A et B, mais j’ai estimé qu’il en fallait plus, évidemment. C’est bien d’avoir les diplômes, mais c’est mieux de maîtriser le savoir du métier d’entraîneur. J’avais la chance de pouvoir m’installer en France, avec ma petite famille, et c’est ainsi que je suis parti à Marseille où j’ai entamé mon cursus d’entraîneur.
Ce n’était pas facile ?
Absolument, rien n’est évident quand on s’installe dans un nouveau pays. Il faut avoir les bonnes informations pour être bien orienté, savoir quelles structures contacter. Après, je dois dire que le Bon Dieu m’a envoyé des gens pour m’aider, à l’image de Noureddine Ould-Ali, l’ancien sélectionneur de la Palestine, qui habitait aussi à Marseille. Il m’a aidé, d’autres personnes aussi m’ont soutenu sans me connaître. Dès que j’ai vu comment faire pour les bonnes démarches, le train est parti.
Vous avez pris ensuite des équipes…
En France, pour bénéficier d’une formation d’éducateur sportif, il faut avoir une licence, donc une équipe. La première année, j’ai débuté avec les U13 de Septèmes-les-Vallons, à Marseille, en même temps je commençais les formations : le CFF1, le CFF2, le CFF3 et le CFF4 qui est un module pour le projet sportif, éducatif et associatif. J’ai validé les formations après avoir passé les concours. Ensuite, dès 2019-2020, le Covid-19 a mis tout à l’arrêt. Puis, j’ai repris au Sporting Club Air Bel, un club très connu à Marseille et qui a la réputation d’avoir fait signer des joueurs à Chelsea, entre autres. En 2022, j’ai encadré l’équipe du SC Montredon-Bonneveine où je suis en poste depuis trois saisons. J’avais en charge les U15 et U17 du club, cette année j’ai pris les U20 avec lesquels j’ai été champion régional. En plus, on a réalisé l’accession en F3.
Et maintenez, vous avez votre diplôme UEFA A, est-ce vrai ?
Oui, j’ai validé le concours pour le brevet de moniteur de football qui est l’équivalent de l’UEFA B, puis j’en ai fait de même cette année avec le brevet d’entraîneur de football qui, en Europe, est l’équivalent de l’UEFA A. Avec ces bagages, en toute modestie, je peux encadrer une équipe senior en Algérie.
Un club en vue, déjà ?
Je vais postuler, je vais voir avec les équipes intéressées par mon profil et mon vécu comme footballeur et désormais entraîneur. Avec mes compétences et les connaissances que j’ai emmagasinées durant 3 ou 4 années en France, j’estime que je suis en mesure de relever le challenge. J’ai postulé au Paradou AC, apparemment il y a déjà des techniciens en place. Après, je vais voir de près une fois rentré en Algérie. Dès cet été, je vais établir un plan de communication, exploiter mes réseaux pour voir ce qui me correspondrait le mieux.
Entre-temps, le MC Alger et le CR Belouizdad, vos deux anciens clubs, vont s’affronter vendredi en championnat, en attendant de se retrouver en finale de la coupe d’Algérie, qu’en dites-vous ?
D’abord, je dois dire que j’ai été ravi par le titre de champion du Mouloudia, c’est le fruit de gens qui travaillent et qu’on a mis dans de bonnes conditions de travail. Après, s’agissant du match de championnat, ce sera compliqué pour les coaches qui auront le souci de trancher sur quelle équipe aligner. Faut-il faire tourner son effectif et songer à la finale ? La question reste posée. Personnellement, j’estime qu’il ne faut pas montrer ses armes. Je pense aussi que le Mouloudia aura moins de pression que le Chabab. Cela étant, je crois que ça va être une fête, les joueurs doivent en profiter surtout que le stade sera archi-comble.
- D.