La gifle de la honte
Quand l’intégrité du club est touchée
Le MC Oran est en train de vivre les plus pénibles moments de son histoire. Sa direction, déjà squelettique par sa composante humaine, a été secouée par ce qui est arrivé à son premier responsable aux alentours du stade Imam-Ilyes de Médéa, avant-hier. Le mal est plus profond après l’incident provoqué par un groupe de supporters venus s’en prendre à ce dirigeant touché dans son intégrité physique. Jamais dans l’histoire de ce club, ni dans celle du football national, un dirigeant n’a été agressé physiquement. C’est à croire que ce club-phare de l’Ouest algérien est poursuivi par une malédiction qui n’a presque aucun qualificatif, tellement les dissonances n’ont presque pas de fin. Pour lui reprocher le départ de pas moins 14 joueurs sur sa demande, le recrutement de l’équipe fanion, l’engagement d’Azeddine Ait Djoudi à la barre technique, pour ne citer que ces griefs, ces fans ont touché non seulement à la personne de Tayeb Mehiaoui, mais à l’intégrité de leur club. Un club qui semble s’acheminer vers un avenir incertain maintenant, voire impossible avec les membres de sa société le représentant dans le semblant de l’élite professionnelle. Il est utile de rappeler que leur gestion est bien loin du professionnalisme et sans aucun respect de la réglementation régissant la loi du commerce. «Le Mouloudia d'Oran a besoin de serviteurs et de gestionnaires à la mesure de son histoire. De grands joueurs ont revêtu le maillot rouge du club mythique créé par des martyrs », a rappelé Omar Rouane Serik, ancien dirigeant et fils de Boutaleb, un des fondateurs du MCO.
Le président injoignable
Tayeb Mehiaoui semble marqué par ce geste condamnable survenu à la sortie du stade de Médéa, avant-hier. Il était injoignable sur son portable hier. D’après ses proches, cet homme n’a pas décroché son téléphone pour répondre à leurs appels, eux qui vouaient s’enquérir de son état et lui exprimer leur désolation.
L. M. A.
Djebbari : «Je condamne fermement ce geste»
Vingt-quatre heures après le coup de Médéa, les membres du conseil d’administration de la société mouloudéenne par actions n’ont pas réagi au sort de leur président molesté. A première vue, 4 sur les 7 membres sont, en principe, en bons termes avec lui, mais aucun ne s’est manifesté pour désapprouver ce geste condamnable. A l’heure de la rédaction de ces colonnes, c’est silence total de ce conseil devenu source des derniers maux du Mouloudia. Un conseil qui prend des décisions trop souvent inappropriées, condamnant le club à vivre de pénibles moments. Seul Youssef Djebbari a pris le soin de réagir en s’exprimant au sujet de la fracture subie par le Mouloudia d’Oran sur les terres médéennes. «Je ne peux rester insensible à ce qui est arrivé à Tayeb à Médéa. Je tiens à exprimer ma désolation et mon indignation. C’est un acte qui n’honore guère ces pseudo-supporters, car les vrais supporters n’agissent pas de la sorte. On les connaît par leur comportement souvent correct même après les faux pas de leur équipe. C’est pourquoi, je condamne fermement ce geste qui survient pour la première fois dans l’histoire du club. C’est inadmissible, voire impensable. On ne peut pas rester sans rien dire devant un tel acte. C’est malheureux ce qui arrive dans le domaine sportif. C’est vraiment malheureux d’en arriver là », a indiqué l’ancien président du club d’El-Hamri ce lundi.
L. M. A.