L’entraîneur du MC Oran Abdelkader Amrani ne semble pas apprécier la manière de gérer les affaires de l’équipe de Youssef Djebbar. Ce technicien, sollicité pour donner son avis sur le résultat décroché par ses joueurs avant-hier face au CS Constantine (2-1), s’est ainsi confié : «Ce match n’était pas facile, mais on l’a gagné. Malgré notre supériorité numérique, la mission n’a pas été facile. On a gagné dans la difficulté malgré la volonté des joueurs qui sont quand même à féliciter en dépit de leur situation. Maintenant, la direction est appelée à faire un gros travail concernant la régularisation de la situation des joueurs sur le plan financier pour travailler dans de bonnes conditions parce que j’ai vécu des moments difficiles après le stage de Mostaganem.» Et d’enchaîner dans la foulée : «Donc, il faut qu’ils règlent les problèmes notamment du logement de certains joueurs qui s’entraînent ici à Oran et qui se rendent chaque jour, pour certains à Bel-Abbes et pour d’autres à Relizane, voire à Tlemcen. Ce qui n’est pas raisonnable, car les conditions de vie des joueurs ne leur permettent pas de rester concentrés sur leur travail avec moi en tant qu’entraîneur. Qu’on le veuille ou pas, il faut régler les problèmes d’ordre organisationnel particulièrement, car, avec cette méthode, je ne peux pas gérer l’équipe et on ne peut pas aller loin. Logiquement, une équipe comme le MCO doit être gérée par une direction digne, qui doit être à la hauteur, chacun sait ce qu’il doit faire, chacun connaît ses limites. Je suis entraîneur, j’ai mon rôle à jouer, mais je ne suis pas propriétaire de ce club. Je suis un employé ; un dirigeant a ses responsabilités, chacun doit affronter la situation, ne pas fuir ses responsabilités. Je suis déçu par la gestion de ce club. Je respecte les supporters quand ils sont en colère parce que leur équipe ne va pas bien, parce que le club va mal. J’ai pris un engagement avec le club ; soyons honnête, je n’ai pas signé de contrat ni aucun papier, alors que ça fait 15 jours que je suis là sans toucher le moindre centime. Ça veut dire que j’ai de bonnes intentions, je suis venu pour des ambitions. Il faut anticiper, les joueurs ont besoin de travailler dans de bonnes conditions mentales. On n’a pas le sens de l’anticipation, maintenant c’est à eux de faire le nécessaire.»
L. M. A.