Le président du conseil d’administration de la SSPA-MC Oran Youssef Djebbari a laissé croire à une affectation officielle d’une société nationale pour gérer le MC Oran. C’est du moins la confidence dévoilée à l’issue d’un point de presse tenu ce mercredi à l’hôtel Plaza.

Ce dirigeant, tout en revenant sur les péripéties qui l’ont conduit à prendre en charge la gestion du Mouloudia d’Oran et les conditions dans lesquelles l’équipe première a fini la saison pour sauver sa place dans le gotha des clubs de l’élite, n’a pas épargné Tayeb Mehiaoui, l’accusant d’avoir gravement failli à sa mission. «Le but de ce rendez-vous avec la presse, que je remercie pour avoir collaboré dans le maintien de l’équipe, est d’apporter des précisions sur la raison qui m’ont poussé à prendre le club et l’équipe en particulier. Comme vous le savez, personne n’a accepté la mission après le départ de l’ancien président à l’étranger. Pour rappel, avec lui, l’effectif de la saison dernière, dont les qualités étaient bien meilleures, a été remanié à près de 80%. C’est dire qu’en réalité, la mission n’était pas facile du tout, l’équipe se dirigeait tout droit vers la Ligue 2. Mais le wali était venu à la rescousse, je tiens à le remercier. Le grand mérite pour sauver l’équipe lui revient à 80%. Depuis ma venue au MCO, je n’ai jamais vu un wali aussi soucieux de l’intérêt de l’équipe et du club comme lui. Il a fourni beaucoup d’efforts pour nous prêter main-forte et contribuer au maintien de notre équipe. C’est lui qui a demandé une réunion du conseil d’administration pour ne pas laisser le club sans président. Comme certains ont pu le voir de près, on a tenu une réunion en présence de cinq membres sur sept, soit Belhadj, Mehiaoui, Bensenouci, Bessedjrai et moi. A l’issue de cette réunion, on a signé un document donnant droit à Belhadj de prendre en charge la section football. Au départ, il a accepté, puis il s’est ravisé alors que je me trouvais à l’étranger pour des soins. J’ai pris la responsabilité du club en collaboration avec le wali et l’arrivée d’Amrani à la barre technique. Cet entraîneur a été contacté par Zakaria Djebbour qu’on a chargé d’aller le voir à Tlemcen pour lui proposer le poste. Ensuite, j’ai proposé Guedioura qui voulait jouer gratuitement pour sauver l’équipe, sauf que le club est interdit de recrutement pour les raisons que l’on sait. Voilà à peu près dans quel état j’ai pris les commandes du club. Ensuite, il fallait équilibrer la situation salariale des joueurs parce qu’à mon arrivée, certains avaient perçu 3 à 5 mois de salaire, d’autres la moitié et d’autres encore rien du tout. Donc, ça n’a pas été facile pour nous, mais en dépit de tous ces problèmes, nous avons régularisé certains salaires tout en réglant le cas des primes. On est arrivé jusqu’à payer une prime de 20 millions de centimes, et toutes les primes ont été réglées. On tient à remercier l’entraîneur Amrani pour le travail qu’il a fait avec l’équipe en compagnie de son staff. L’équipe a fait un parcours de champion avec une série de 14 matches d’affilée sans défaite», a-t-il indiqué avant d’égratigner les actionnaires. «Il est navrant de constater qu’aucun actionnaire n’a osé se rapprocher du club ni se soucier des problèmes de l’équipe, sauf Bensenoussi et Bessedjrari. Les seuls que j’ai trouvés à mes côtés, les seuls qui ont été au chevet du club.»
Abordant le volet lié à l’affectation d’une société, le conférencier sur insistance des journalistes présents à ainsi lâché : «Je vous ai dit, je n’ai pris les affaires du club qu’à titre provisoire parce que mon état de santé ne me le permet pas. Mais je tiens à rassurer tout le monde que le club aura sa société. Il n’y a aucun doute, la société sera là après les Jeux méditerranéens.»
 
« Amrani a  toute notre confiance»
Dans la foulée, ce dirigeant a répondu à la question de savoir s’il compte maintenir Amrani à la barre technique : « Amrani a toute notre confiance, on est content de son travail, il a un contrat avec le club, il va continuer la mission avec nous. D’ailleurs, pas plus tard que ce matin, je l’ai eu au téléphone pour parler de la préparation de la saison à venir. Il a son idée sur les joueurs à libérer, les joueurs appelés à renouveler leur contrat et surtout les jeunes auxquels on doit accorder le droit de faire partie de l’effectif. Ils seront automatiquement promus dans les rangs de l’équipe première.»
 
« On fera tout pour éviter la CRL»
Interrogé pour savoir si le club compte réserver une suite à la mise en demeure des joueurs pour réclamer leurs indemnités, le patron de la chaîne El-Bahia TV a déclaré : «Nous comptons les appeler pour leur demander de négocier afin de les convaincre d’éviter de se plaindre au niveau de l’instance des litiges. On va faire le maximum pour trouver un accord à l'amiable avec les joueurs concernés. Je tiens juste à préciser une chose insensée au sujet de cette histoire de litiges. Selon le capitaine Legraâ, l’ancien président encourageait les joueurs à se plaindre auprès des instances pour réclamer leurs indemnités salariales au lieu de les payer.»
 
« Les dettes ? On trouvera un moyen »
Le conférencier, prié de confirmer le montant des dettes et si leur sort est scellé sans dégâts pour le club, a répondu : «Pour l’instant, les dettes s’élèvent à 27 milliards. C’est un montant énorme qui peut augmenter, mais je suis confiant quant à la manière de les régler. On trouvera le moyen afin de permettre au club d’avoir l’autorisation de recruter.»
 
« Bientôt, la réouverture du capital » 
La question de légitimité dans le fonctionnement de la société mouloudéenne l’a poussé à dévoiler un changement dans les statuts : «Pour votre information, à chaque fois qu’il y a un nouveau président du conseil, automatiquement, on procède au changement dans le registre du commerce. C’est la loi du code du commerce. Vous aurez tous les détails avec le directeur général Cherrak et le président du CSA, c’est tout ce que je peux vous dire. En tout cas, on ne va pas tarder à procéder à la réouverture du capital», a-t-il conclu.  
L. M. A.