Le Mouloudia Club d’Oran se dirige tout droit vers un labyrinthe sans issue si aucune décision n’est entreprise pour son avenir. Une impasse que connaît le club dit phare de l’Ouest algérien par rapport à sa situation administrative.
Sur le plan juridique, aucune lumière ne s’est profilée même si 34 membres de l’AG ont voté à main levée l’approbation de la cession des parts des actionnaires de la SSPA. Cette société, aux yeux de certains actionnaires, existe toujours, mais la lenteur de la transition ouvre la voie à la polémique. Depuis la fin du championnat le 15 juillet, l’attention est portée sur le devenir de l’équipe première du Mouloudia de la cité d’El-Bahia. La majorité des joueurs ont saisi la direction à travers une mise en demeure. Pour rappel, 23 joueurs ont réclamé leurs salaires impayés d’une dizaine de mois, puisque le championnat s’est étalé du 26 août 2022 au 15 juillet de l’année en cours. Le club d’El-Hamri, dont la gestion reste du ressort d’un séquestre judiciaire, ne peut rien entreprendre pour avoir une vision. La rue mouloudéenne bouillonne, à l’image de la réaction du comité de supporters dont la sortie médiatique a des chances, à notre sens, de faire bouger les choses.
Plus de 70 milliards de dettes
La masse salariale de l’exercice 2022-2023 dépasse 30 millions de dinars. Les joueurs ont perçu deux mensualités seulement pour le compte de cet exercice. C’est dire que le club des Rouge et Blanc doit 10 salaires à chaque joueur. Aux dernières nouvelles, des mises en demeure ont dépassé le délai sans que le séquestre judiciaire ne daigne répondre, faute de solutions, étant engagé sur la concrétisation de la venue d’Hyproc Shippings. Avec les dettes antérieures, le Mouloudia d’Oran pourrait se retrouver avec une ardoise de plus de 700 millions de dinars. Le club oranais ne devrait avoir aucune chance de bénéficier d’une autorisation devant permettre un recrutement. La sonnette d’alarme a été tirée par les membres du comité de supporters en marge de leur point de presse tenu jeudi dernier au siège du club. La situation vire carrément au rouge, à ne pas en douter.
9,6 milliards, droits de la FIFA
La FIFA a adressé une correspondance à la direction du MC Oran pour l’interpeller sur le règlement des dettes concernant 3 joueurs étrangers et l’entraîneur Moez Bououkaz. Il est vrai, aucun interlocuteur mouloudéen n’a daigné renseigner sur le contenu exact de cette correspondance. Le club d’El-Hamri est certainement appelé à s’acquitter des dettes qui avoisine 96 millions de dinars. Pour rappel, le Mouloudia doit au technicien tunisien 20 millions de dinars. Le reste est partagé entre Tony Abega, Boris Atcham et Shaka Bienvenue. Les deux premiers de nationalité camerounaise revendiquent une indemnité de 15 millions de dinars chacun, contre 46 millions pour le troisième de nationalité burundaise et qui n’a jamais foulé le territoire algérien. On tâchera de revenir avec plus de détails sur la nature de cette correspondance et la manière de régler ces dettes, exigée par la première instance footballistique mondiale.
- M. A.