Selon notre source, trois entraîneurs ont pour l’instant rencontré le séquestre judiciaire Dahou Benaouda Salaheddine : « Il a parlé avec Tahar, Baby et Laoufi, qui lui ont expliqué la difficulté de la situation du club par rapport aux revendications des joueurs. La plupart ont demandé la résiliation du contrat si Hyproc ne se manifeste pas », a indiqué notre source ce matin au bout du fil.
Et d’ajouter suite à notre insistance : «Les trois ont quasiment dit non par rapport à cette situation parce que personne ne sait si les joueurs vont accepter de rester. Le club, en cet instant précis, a besoin d’argent pour au moins les convaincre de rempiler.» Toujours selon lui, ces techniciens ont montré le chemin à suivre, celui de se doter de moyens financiers. Les deux premiers nommés, injoignables à l’heure de la rédaction de ces colonnes, ont insisté sur ces moyens garants du bon démarrage de la prochaine saison 2023-2024 : « Tahar a insisté sur la présence de la société Hyproc. Selon lui, le démarrage ne peut dépendre que de cette société pour mettre les moyens qu’il faut face aux dettes colossales. Il a présenté un projet sportif qui ne peut se réaliser qu’en fonction de l’argent.» Concernant Baby, l’ancien coach du SCM Oran, notre source assure qu’il refuse de prendre en charge cette situation confuse.
Laoufi : « La situation est critique, mais...»
Salem Laoufi a confirmé avoir rencontré le séquestre judiciaire. Leur discussion a tourné autour du démarrage de la saison malgré l’incertitude concernant l’aptitude des joueurs à rempiler étant tous liés, à l’exception des fins de contrat, à savoir Kamel Soufi, Bachir, Della-Krachai, Sofiane Khadir, Benali Benammar, Zakaria Khali, Mohamed Legraâ, Marwane Dahar, Belkacem Yadaden et Ameur Bouguettaya : «Effectivement, j’ai rencontré le séquestre ce dimanche. Il a dressé la situation actuelle de l’équipe qui, pour l’instant, est critique. Une équipe formée d’une quinzaine de joueurs qui sont encore liés par contrat. Je lui ai expliqué l’importance de traiter avec les joueurs pour les convaincre de rempiler avant qu’il ne soit trop tard. Parce que pour commencer, il faut au moins un groupe de bons joueurs pour débuter la saison tout en essayant de faire appel à quelques bons espoirs. Donc, l’urgence c’est de convaincre le groupe pour débuter la préparation parce que le club est frappé par l’interdiction de recruter », a indiqué l’ancien coach de l’ASM Oran et de l’USM Harrach, avant-hier soir au téléphone. Interrogé pour connaître la réponse du responsable du club d’El-Hamri, ce technicien a répondu : « Il a été très attentif pendant notre discussion. Il m’a promis de me rappeler en cas de besoin.»
Hyproc ou 10 milliards pour démarrer
L’entourage du club prétend que le MCO n’a pas vraiment besoin de beaucoup d’argent pour démarrer la saison. La société Hyproc Shippings est bien évidemment souhaitée et fait rêver les vrais supporters et des anciens joueurs du Mouloudia d’Oran : « Après le départ forcé des actionnaires, le club a besoin plus que jamais d’une société nationale pour prendre en charge la gestion financière, qui reste l’élément le plus important de nos jours. Sinon qui va payer les joueurs vu ces dettes privant le club de recrutement ? » s’écrie une voix proche de la direction du club dit phare de l’Ouest algérien. A la question de savoir avec combien d’argent, le séquestre judiciaire pourrait monter une équipe compétitive et démarrer la saison, cette voix insistant sur l’anonymat a déclaré : « Puisque le MCO est interdit de recruter, le club, avec 10 milliards, peut satisfaire les joueurs et les inciter à revoir leurs revendications à la baisse. Ce montant peut suffire pour les convaincre de rempiler et d’entamer la préparation de la nouvelle saison.» Il est vrai que l'urgence est de monter une équipe capable de faire un parcours sans craindre de jouer avec la peur au ventre.
- M. A.