En marge de la dernière réunion statutaire mensuelle du BF de Zefizef, un dossier a fait l’objet d’un examen final et d’une approbation, il s’agit de celui du contrat de joueur professionnel.
La FAF nous apprenait donc le 9 juillet qu’à cet effet ce nouveau contrat sera mis en œuvre dès la saison footballistique 2023/2024 et tous les clubs de la Ligue 1 professionnelle Mobilis sont appelés à le télécharger sur le site de la fédération et celui de la Ligue de football professionnel, avant de le faire signer à leurs nouveaux joueurs dès l’ouverture du mercato. Entre-temps, le mercato a été mis entre parenthèses, jusqu’au 17 juillet dernier, soit 48h après la fin du championnat national, c’est à partir de là que les clubs devaient l’utiliser, mais selon des premiers échos ils ont du mal à le faire passer, puisque les joueurs n’adhèrent pas du tout à son contenu. On s’attendait à ce que l’introduction du règlement interne dans ce nouveau contrat soit la pomme de discorde, mais dès le début du mercato, les joueurs et leurs agents se sont opposés au contrat et à ses articles, notamment l’article 4 évoquant la rémunération et les avantages, c’est dans cette partie du document que le coup a fait mal aux joueurs, puisque ça parle d’une nouvelle formule de calcul de leur salaire. L’article 4.1 stipule que le club employeur versera au joueur un salaire mensuel exprimé en dinar algérien, il est composé d’une partie fixe et d’une partie variable et c’est justement cette manière de fragmenter le salaire qui est en train d’être contestée par le clan des joueurs.
Rejet
Pour mieux comprendre cette manière de calculer on prend comme exemple un salaire d’un joueur (X) estimé à 130 millions, ce salaire sera composé d’un salaire fixe qui ne dépasse par les 30 millions (couvert par l’assurance) et deux autres parties, appelées dans le contrat en question : le salaire variable estimé à 100 millions et qui sera lui aussi divisé en 2 parties, d’abord en prenant en compte la performance individuelle et ensuite la performance collective . Ainsi donc, les critères de calcul de la rémunération variable sont basés sur : La performance individuelle : c’est le temps de jeu durant le mois, et la performance collective : qui est le classement mensuel de l’équipe.
Si on continue avec notre exemple, les 100 millions seront dont partagés entre ces deux salaires, les 50 millions de la performance personnelle seront perçus en fonction de la participation du joueur durant le mois, et les 50 autres seront assurés en fonction du classement, le contrat-type exigé par la FAF prévoit plusieurs variantes, si le club est parmi les 4 premiers cette partie du salaire sera perçue à 100%, si le club est entre la 4e et la 8e place il ne touchera que 80% des 50 millions (selon l’exemple) entre la 9e place et la 12e le joueur n’aura que 50%, alors que si le club est 13 ou 14e il n’aura que 20%, et la pire situation, c’est le zéro % qu’il percevrait si le club est relégué, une situation contraignante pour les joueurs, qui risquent de se retrouver avec un salaire beaucoup moins important que celui qu’ils avaient négocié, et cela a provoqué un rejet.
Décisions unilatérales
Les clubs ont donc du mal à convaincre les joueurs de signer ce contrat, nous avons pris le soins d’en consulter quelques-uns, et nous avons constaté que c’est le vieux contrat qui circule encore, il faut dire que la façon avec laquelle ce nouveau contrat a été rédigé et préparé n’était pas idoine, ça a été fait dans des bureaux, sans l’aval des principaux concernés, il y a eu une absence totale de la convention collective, les décisions ont donc été prises d’une manière unilatérale au détriment des joueurs et de leurs clubs, d’aucuns pensent que des joueurs devaient prendre part à la préparation de ce contrat à travers un syndicat qui représente tous les joueurs, mais cela n’a pas été fait, ce qui a donné naissance à ce bras de fer entre les joueurs et leurs agents d’un coté et la FAF de l’autre.
Notons que l’autre anomalie recensée, c’est l’impossibilité de généraliser l’utilisation de ce contrat à tous les joueurs, puisque les joueurs déjà liés au club demeurent avec de vieux contrats, ce qui crée un décalage immense entre les anciens et les nouveaux joueurs. Un autre point sensible a été évoqué lors de la réunion de travail qui a eu lieu entre la FAF et les représentants des clubs, elle concerne le mois d’août, un mois de préparation pour la nouvelle saison, qui passera cette année sans compétition, au vu du lancement du championnat le mois suivant. Cette situation va rendre le calcul impossible, puisque ni la performance individuelle ni celle collective ne sont possibles sans compétition. Du côté des agents de joueurs l’on reste confiants. Pour eux, il n’est pas question pour leurs joueurs de signer ces contrats. Selon un agent bien au fait de ce dossier, la seule et unique voie qui n’est pas négociable ce sont les contrats FIFA, pour lui le joueur ne peut signer autre chose, un avis qui nous dirige vers un rejet total de ce contrat qui obligera la FAF à geler son utilisation dans pas longtemps, en attendant peut-être de le rédiger autrement, une fois le nouveau BF mis en place, mais cette fois en prenant le soin de faire participer toutes les parties concernées pour éviter le blocage.
S.M.A