Que valent vraiment les étrangers du championnat algérien ?

Ça y est, le marché des transferts estival a fermé ses portes mardi soir, avec des transactions faramineuses et l’arrivée de joueurs qui vont certainement élever le niveau du championnat national.

Les Slimani, Boudebouz et autres Delort sont arrivés au dernier moment pour donner plus de saveur à un championnat souvent critiqué, mais qui se présente maintenant comme l’un des plus forts du continent la saison à venir. Les clubs algériens, les plus huppés notamment, se sont lâchés en réalisant des transferts qui vont attirer l’attention, certains clubs ont recruté par besoin sportif, d’autres pour réussir le coup médiatique, c’est le cas notamment de la direction de la JSK, auteur d’un mercato moyen, et qui avait grandement besoin de bien finir pour se rattraper. La Fédération algérienne de football a mis son grain de sel dans la marmite, avec un réaménagement de ses dispositions réglementaires de la nouvelle saison. Initialement publiées dans une première version soft, la FAF a fini par céder à la pression des gros bras de la Ligue 1 Mobilis, qui ont exigé des changement notamment pour ce qui est du nombre de joueurs étrangers à recruter, après une consultation flash du Collège technique national, Sadi oblige son BF à voter en faveur d’un passage de 3 à 5 joueurs étrangers par équipe, avec quelques conditions liées surtout à la régularisation de ces joueurs. Un autre point très sensible a été reconduit mais allégé, il s’agit du certificat prouvant que le joueur a porté au moins le maillot d’une des sélections du pays 5 fois, d’ailleurs, ce point là risque de faire couler beaucoup d’encre, au vu des échos émanant des coulisses de l’établissement de ces certificats qui ne sont bons qu’à certifier que certaines pratiques continuent de vivre dans le continent africain. En résumé, les joueurs étrangers évoluant dans le championnat algérien ne sont pas tous internationaux et ne répondent pas tous aux exigences des dispositions de la FAF. Pour confirmer cette tendance, on n’a qu’à jeter un œil sur le nombre d’éléments étrangers signataires en Algérie ayant pris part au dernier stage de leurs sélections respectives.

 

L’exception

Arafat Doumbia l’Ivoirien, Jaques Mbé le Camerounais et même Khanyisa le Sud-Africain, recrues du CRB cet été, n’ont pas été avec leurs sélections respectives durant la dernière date, pourtant l’arrivée de Mayo au Chabab a été accompagnée de beaucoup de bruit, avec des vidéos et une campagne qui laissait entendre que ça allait être le coup de l’année du côté du CRB, mais en réalité il n’a pas figuré dans les plans de sa sélection lors de ce mois de septembre, même constat chez le voisin usmiste, avec Glody Likonza, Kevin Mondeko, Wale Musa Alli, Sékou Gassama et Adalid Terrazas, le cas de Sékou Gassama présenterait même une anomalie de taille, du moment qu’avec les A il n’a jamais été dans les plans d’Aliou Cissé, alors qu’il n’a pas plus d’une ou 2 sélections avec les U20 de ce pays avec aucune preuve matérielle valable d’avoir pris part aux 5 matches officiels, mentionnée par la fédération dans ses amendements. La JSK qui entend retrouver son lustre d’antan n’a pas dérogé à cette règle, le club septuple champion d’Afrique (LDC et coupe de la CAF) a engagé des joueurs laissés libres par leurs clubs, le Malien Kanouté, le Sénégalais Sarr, le Congolais Bwalya ou encore le Burkinabé Ouattara et tout dernièrement le Malien Koné, aucun de ces 5 joueurs ne porte actuellement le maillot de son pays, même par Koné qui arrive avec un CV assez lourd, ou encore Bwalya, une autre preuve que nos clubs ont recouru à des joueurs pas très cotés malgré les centaines et centaines de millions déboursés pour racheter les contrats de certains joueurs, à l’image de l’ancien Etoiliste Jacques Mbé qui a obligé le Chabab à casser sa tirelire pour le faire venir. Le MCA a aussi dû mettre le paquet pour recruter l'Ivoirien Kipré Tiagori Emmanuel Junior Zunon du FC Azam en Tanzanie, qui rejoint Zougrana son compatriote dans les plans du vieux club algérien ainsi que les autres éléments, sachant que lui aussi est loin de porter le maillot des champions d’Afrique en titre. Un cas est à suivre de près cette saison, il s’agit de l’USMK qui a réussi a suivre sa propre méthode qui lui a permis de rentabiliser l’hiver dernier le transfert de son Ghanéen Bakooh au MCO, les Noir et Blanc ont recruté 5 Africains dont on dit beaucoup de bien, un coup qui pourrait leur être utile sur le plan sportif et financier, mais les noms engagés ne sont pas non plus internationaux avec leurs sélections actuellement. La seule exception à retenir n’est autre que celle du Togolais de l’ASO Chlef, Yawo Marcelle Evra Agbagno puisque c’est de lui qu’il s’agit continue de faire partie du groupe A de la sélection du Togo, et ce, malgré un récent changement à la tête du staff technique de la sélection, Evra est même allé offrir le but égalisateur en Guinée équatoriale (2-2) à sa sélection en exécutant un corner, confirmant son niveau déjà affiché et ses 13 réalisations marquées dans notre championnat lors de l’exercice écoulé.   Cette incapacité de nos clubs à attirer les grosses pointures est donc actée, d’autant plus que des agents de joueurs confirmés nous ont fait savoir que les internationaux actuels hésitent à jouer en Algérie, cela reflète une image négative qui se transmet d’un joueur à l’autre, seul défi pour nos clubs dans cette situation inédite, c’est de réussir à fabriquer des internationaux, et convaincre leurs sélections respectives de suivre notre Ligue 1 pour faire leur ravitaillement, cela passe aussi par une bonne participation de nos clubs aux différentes coupe continentales.

S.M.A

 

 

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