La veille de l’entrée en lice de notre équipe nationale dans la CAN-2022, l’entraîneur national Djamel Belmadi a tenu un point de presse avec les médias hier matin dans la salle de conférences du stade Japoma.
« Le niveau des équipes est plus élevé »
Avant de répondre aux questions des journalistes, Djamel Belmadi a fait une brève allocution en évoquant la participation de la sélection nationale à la 33e édition de la CAN : « Quand on entame une compétition majeure telle que la CAN en tant que détenteur, dans un tournoi avec un niveau de compétitivité fort et des équipes qui sont toutes capables de remporter le trophée, nous attaquerons cette bataille avec beaucoup d’ambitions et on met tout en œuvre pour garder notre titre, même si l’on sait que ça sera pas chose aisée.»
« Bensebaini n’était pas contaminé »
L’absence inattendue de Ramy Bensebaini à la séance de dimanche a fait dire à certains qu’il était positif au Covi-19 ; une rumeur qui a été balayée par le coach national : «Bensebaini est malade, mais je précise qu’il n’est contaminé du Covid. On va voir à l’entraînement de cet après-midi si son état de santé a bien évolué. On a Mehdi Tahrat qui va arriver aujourd’hui. Testé positif pendant notre stage, il est resté sur place. Il est attendu ce matin, on fera avec lui un état des lieux. On a aussi un ou deux éléments qui sont malades ; on verra avec eux aussi s’ils vont bien ou non. Voilà globalement l’état du groupe avant le match de ce mardi. » Pour ce qui est du séjour de la délégation algérienne à Douala, Belmadi n’émet aucune réserve : «Pour les conditions d’hébergement ici à Douala, on est dans un hôtel tout à fait correct. Ce n’est pas le grand luxe, on n’est pas là pour faire du tourisme. Les joueurs ne s’en plaignent pas, ils dorment bien, il n’y a rien à dire de ce côté. Pour les conditions climatiques, on s’attendait à plus de chaleur et d’humidité, heureusement, on a constaté que ce n’est pas le cas, du moins jusqu’à aujourd’hui et cela nous convient bien. On souhaite que ce mardi, le climat soit pareil. Quant à l’horaire du match fixé à 14h, excepté quelques matches joués par le passé, on n’a pas l’habitude de jouer à cet horaire. Mais comme je viens de dire, le climat nous convient. N’oublions pas qu’au Niger, on a joué à 16h dans des conditions climatiques difficiles. Par conséquent, il faut savoir s’y faire et gérer ça au même titre que le Covid. C’est une nouvelle donne ; d’un match à un autre, on peut perdre des joueurs, ce sont tous les calculs des coaches. Donc, il va falloir être présents et ne pas se plaindre, c’est à nous, les entraîneurs, de trouver les solutions. »
« Voilà pourquoi j’ai dispensé Mahrez du stage de Doha »
Le capitaine de l’EN n’avait pas fait le stage avec la sélection à Doha, une absence qui fut commentée différemment. Djamel Belmadi a levé le voile, lors de sa conférence, sur les raisons de cette absence : « L’absence de Mahrez au stage ? Il a enchaîné pas mal de matches sur ce Boxing Day, je dirais même plus qu’à l’accoutumée ; il était convenu qu’on le laisse récupérer. Je cite un exemple, celui de Ramy Bensebaini qui a joué son dernier match en club le 18 décembre. On a entamé le stage 10 jours après ; par contre pour Ryad, c’était un match tous les 3 jours, il n’était pas question qu’il arrive sur les rotules. C’est moi qui ai voulu ça. Après, on lui a préparé un programme d’entraînement individuel adapté afin qu’il soit, dès le premier match de cette CAN, en pleine possession de tous ses moyens », expliquera le sélectionneur national quant à l’arrivée tardive de son capitaine au stage. « Comme les clubs étaient autorisés à garder leurs joueurs jusqu’au 3 janvier, on avait le devoir de les laisser jusqu’à cette date à la disposition de leur club employeur. Donc, il n’y avait rien à dire à propos de ça. Déjà s’ils arrivent à venir, c’est bien pour nous, les clubs nous font une faveur. Bounedjah et Benlamri ont commencé le stage avec nous, après on les a autorisés à prendre part à un match avec leurs clubs respectifs le 3 janvier. On a eu la faveur de les faire venir avant, puis les libérer pour jouer ce match et réintégrer tout de suite après le stage », expliquera-t-il.
« Notre préparation a été un peu tronquée »
L’annulation du match amical contre la Gambie, les soucis de santé de certains joueurs retenus pour la CAN ou d’autres qui ont rejoint tardivement le groupe, soit autant d’imprévus qui contrarient les plans du coach national. « Je reconnais que c’est une préparation un peu tronquée quand on fait une planification avec la possibilité des turnovers, en donnant la possibilité à tous les joueurs. Oui, il y a eu des imprévus, l’annulation du match contre la Gambie nous a posé problème, ce n’est pas le lot que de l’Algérie », relativisera Djamel Belmadi.
« La pression de gagner la CAN ? En 2019, j’avais mis la pression sur moi et l’équipe ; on a l’habitude »
En débarquant au Cameroun, l’EN ambitionne, on le sait, de conserver son trophée continental. Un objectif qui ne fait pas peur à Djamel Belmadi habitué à relever les défis les plus fous : « On vit avec cette pression. On en a eu en 2019. Mais comme lors de cette édition, on a déjà annoncé que notre objectif était de l’emporter, j’ai la pression sur moi et l’équipe en l’annonçant. Donc, on a l’habitude. » Pour ce qui est de l’utilisation de la VAR dès le 1er tour, cela va, d’après le coach national, éviter le plus d’erreurs d’arbitrage possible. « La VAR va permettre d’avoir des matches avec moins d’incidents et faciliter les choses pour les arbitres. Ça limite les erreurs et celle ‘non vues’. J’ai parlé avec un instructeur de l’arbitrage de la CAF, je lui ai fait part de mon ressenti à propos de l’arbitrage. Pour revenir à la VAR, c’est une bonne chose qu’elle soit présente dès le premier tour », se réjouit-il.
« Je ne me fais pas de soucis pour Bounedjah »
Interrogé sur les dernières prestations de Baghdad Bounedjah, qui étaient moins bonnes, Djamel Belmadi a répondu : « Le plus important est d’avoir la confiance de ses partenaires et son coach. Je ne me fais pas de soucis pour Baghdad Bounedjah », rassure le coach national concernant l’état de forme de son attaquant de pointe.
« Si l’on baisse la garde, on le paiera cher !»
Si pour de nombreux observateurs, l’adversaire de l’EN cet après-midi ne devrait pas faire le poids vu que sur le papier, l’Algérie part largement favori, cela n’est pas l’avis de Belmadi qui se montre plus méfiant. « La Sierra Leone était dans le groupe du Nigeria et le Bénin lors des qualifications pour la CAN. Il était prévu que l’une de ces deux sélections se qualifie à la phase finale. En fin de compte, la Sierra Leone s’impose au Bénin, puis arrache le nul (4/4) au Nigeria. Ce qui est d’ailleurs son match référence ; la Sierra Leone a validé son ticket. Si l’on baisse la garde, on le paiera cher. Il ne faut pas sous-estimer ces équipes- là. il n’y a pas de petites équipes en Afrique », insiste Belmadi à propos de l’état d’esprit avec lequel l’EN doit jouer cet après-midi afin d’éviter toute mauvaise surprise.
- S.