« Quand certains trucs extra-sportifs se produisent, il faut s'attendre à des résultats pareils. Certes, l'équipe de Biskra a mérité sa victoire, ses joueurs étaient plus volontaires, plus déterminée à gagner, mais on leur a laissé le champ libre en première mi-temps avec un but cadeau de la défense, nous avons encaissé deux buts d'une façon exagérément naïve ; la façon avec laquelle on a pris ces deux buts en deux minutes n'était pas normale.» Ces propos pleins de suspicions sont ceux de Benchadli le coach de l’ASMO à l’issue du match qui a vu son équipe perdre chez elle contre l’US Biskra par 4 à 2. La direction du club ainsi que l’entraîneur ont fait allusion à une éventuelle corruption qui aurait touché quelques- uns de leurs joueurs.
Mascarade à Oran
Ce qui s’est passé à Oran n’est qu’un tout petit exemple de ce qui est en train de gangréner notre championnat professionnel en cette fin de saison, que ce soit en Ligue 1 Mobilis et surtout en Ligue 2 Mobilis, le ‘’marché’’ est très actif et les transactions ne se font plus en cachette, il suffit de se rendre dans les fiefs des clubs avant les rencontres pour avoir les dernières nouvelles des négociations entre tel ou tel club, tout est déployé en détail, personne n’a l’air de se soucier d’une éventuelle intervention de la justice, encore moins d’une fédération inscrite aux abonnés absents, il faut dire que depuis des années, cette dernière s’est tenue à l’écart, à en croire que le championnat ne fait plus partie de ses prérogatives, et ses responsables étaient beaucoup plus préoccupés par
L’EN que par le championnat.
Une autre à Chlef
A Chlef, le même scénario a eu lieu entre l’ASO et l’USMB, et par hasard (ou peut-être pas) c’est avec le même nombre de buts que la victoire des Blidéens a été enregistrée sur le terrain d’une équipe de l’ASO qui se laisse rarement faire chez elle, les supporters chélifiens mecontents du résultat et surtout de la prestation ont exprimé leur colère à la fin de la partie, pour eux il n’y a pas l’ombre d’un doute, la défaite des leurs était ‘’arrangée’’.
Ce climat malsain qui s’est installé en cette fin de saison dans les 2 divisions censées être ‘’professionnelles’’ n’est un qu’un petit aperçu de ce qui se fait plus bas, ou à titre d’exemple des équipes sont en train d’écraser tout sur leur passage à leur manière, et sans trop de calculs, c’est le cas de la division amateur, dans son groupe du Centre où le RCK accuse ouvertement le président de l’US Beni Douala de travailler dans les coulisses pour chiper l’accession au vieux club koubéen, ce qui s’est passé lors de l’affaire du match non joué entre le Wifak de M’sila et cette équipe de l’USB en est la parfaite illustration, puisque le clan koubéen a évoqué un complot auquel prend part la Ligue pour briser le club et aider son concurrent, il faut dire que les vidéos partagées sur le net montrent que M’sila a bel et bien été empêchée d’acceder au stade, mais c’est M’sila qui a fini par payer les pots cassés.
Biska droit vers la DNA, si…
La FAF qui reste à l’écart de ce qui se passe réellement, et malgré des preuves, parfois tangibles, aura du pain sur la planche, à commencer par une affaire USMAn-US Biskra qui a secoué le football national l’année passée et qui est revenue sur la scène avant-hier lorsque le tribunal d’Annaba a rendu son verdict dans l’affaire de tentative de corruption dont l’auteur n’était autre que Brahim Saou le président de Biskra, Aymen son prédécesseur et le manager de l’équipe, les 3 ont écopé de 3 ans de prison ferme et 200 millions d’amende, une sanction prononcée à la suite de la confirmation qu’un enregistrement téléphonique les concernait vraiment, et où Saou demandait ouvertement au gardien d’Annaba de lever le pied et faire perdre un match à Annaba, une preuve qui n’a laissé aucune chance pour le camp de Biskra de nier, ni de faire appel, mais le plus surprenant dans cette affaire, c’est que le club l’USB s’en ai tiré sans le moindre dégât, ce qui est plus qu’injuste.
L’article 80 est plus que clair
La FAF qui est restée à l’écart préférant laisser l’affaire aux autorités compétentes, à la justice en l’occurrence, prend acte de la décision de cette dernière qui condamne clairement les dirigeants de Biskra, les 3 hommes devraient aller en prison, mais qu’en est-il du club ?
Une petite lecture dans le code disciplinaire de la FAF dans sa dernière édition de 2015 nous permet de constater dans la section 7 concernant les Infractions portant atteinte à l’éthique et la morale sportives, dans son article 80 lié à la corruption ou tentative de corruption avérée, que la sanction dans un cas similaire à celui du président de Biskra implique aussi des sanctions contre le club. Si Saou et ses 2 complices en tant que contrevenants auront une interdiction à vie d’exercer toute fonction et/ou activité en relation avec le football en plus de deux cent mille dinars d’amende pour la personne fautive, l’équipe pour sa part risque une suspension pour la saison en cours et rétrogradation du club en division inférieure ainsi qu’un million de dinars d’amende pour le club. En outre, la structure concernée peut engager des poursuites judiciaires à l’encontre de l’auteur de cette infraction.
La JSMB et la JSMS crient au scandale
Dès la parution du verdict du tribunal, des clubs indirectement concernés par la décision sont montés au créneau pour dénoncer ces pratiques qu’ils sont obligés de payer cash.
La JSMB 4e et la JSMS 5e qui ne sont pas loin des 3 premières places à travers leurs responsables ont demandé l’application pure et simple du règlement, c’est-à-dire rétrograder Biskra, ce qui sera synonyme d’un championnat relancé et un rêve permis pour ces deux teams.
Le boss de Skikda a même évoqué les douteuses rencontres à Oran et Chlef et menace de recourir aux instances mondiales pour recouvrer ses droits, c’est la même idée soutenue même dans les divisions inferieures par un club koubéen qui est déjà passé par là il y a 8 ans, il songe à solliciter le TAS une nouvelle fois si la FAF ne fait pas son travail.
Grosse pression et Zetchi appelé à intervenir
Alors que l’une des premières promesses du nouveau boss de la FAF Kheireddine Zetchi était depuis le début d’éradiquer ce fléau de corruption dans le foot, il n’en demeure pas moins qu’un mois après son investiture, rien n’a encore été fait dans ce sens, certes le boss s’est chargé du dossier du sélectionneur, mais ce dernier a été clos, et déjà une grosse pression va être exercée sur ses épaules après le verdict du tribunal d’Annaba qui fait indirectement appel à la FAF qui doit appliquer ses règlements.
Zetchi qui a promis de mettre des magistrats à la tête des differentes commissions, notamment juridiques n’a pas encore réagi, et ces commissions-là ne sont pas encore totalement opérationnelles, certains diront que c’est le moment de commencer le nettoyage, l’affaire USMAn-USB doit être l’étincelle du début des reformes promises.
M.A
Code disciplinaire de la FAF (édition 2015)
Article 80 : Corruption
La corruption ou tentative de corruption avérée est sanctionnée comme suit
- Interdiction à vie d’exercer toute fonction et/ou activité en relation avec le football pour le contrevenant;
- Suspension de l’équipe pour la saison en cours et rétrogradation du club en division inférieure;
- Deux cent mille dinars (200.000 DA) d’amende pour la personne fautive;
- Un million de dinars (1.000.000 DA) d’amende pour le club. En outre, la structure concernée peut engager des poursuites judiciaires à l’encontre de l’auteur de cette infraction.
Article 81 : Influence, arrangement, pression et intimidation
1. Influence : La tentative d’influence sur le cours du championnat prévue par l’article 123 du règlement du championnat de football professionnel est sanctionnée par :
- Match perdu (sans attribution de points à l’équipe adverse); - Défalcation de neuf (09) points pour l’équipe du club fautif;
- Deux (02) ans de suspension ferme de toute fonction officielle pour la personne concernée du club
2. Arrangement d’un match : L’arrangement d’un match est sanctionné par : - Suspension des deux équipes fautives pour la saison en cours ; - Rétrogradation en division inférieure des deux équipes fautives ; - Défalcation de six (06) points sur le cours du championnat de la saison à venir pour l’équipe fautive; - Interdiction à vie d’exercer toute activité en relation avec le football pour le contrevenant ; - Cinq millions de dinars (5.000.000 DA) d’amende pour chacun des deux clubs.
3. Pression et intimidation Toute tentative en vue d'influencer le résultat d'une rencontre par l’exercice de pressions et /ou d’intimidation est sanctionnée par : - Match perdu (sans attribution de points à l’équipe adverse); - Défalcation de trois (03) points pour l’équipe fautive; - Deux (02) ans de suspension ferme de toute fonction officielle pour le contrevenant; - Un million de dinars (1.000.000 DA) d’amende pour le club.