Il y a quelques années, la destination Golfe était prisée par des joueurs en fin de carrière, voire ceux qui sont à la recherche d’une petite fortune pour assurer l’après-foot.
Cependant, cet été, on assiste curieusement à un phénomène nouveau, avec des joueurs âgés de moins de 30 ans, qui choisissent l’exil doré des pays du Golfe. Le premier à ouvrir le bal fut Yacine Brahimi, lequel, 72 heures après le sacre africain de l’EN en Egypte, s’est engagé avec le club qarari, Al-Rayan. Ce fut une vraie surprise de la part d’un joueur d’un tel calibre qu’on annonçait dans de grands clubs européens, Arsenal notamment. Néanmoins, si Brahimi, à 29 ans, a opté pour cette destination où ses coéquipiers en sélection nationale, Hanni et Tahrat l’ont suivi, il est quasi certain que les arguments financiers ont pesé sur sa décision finale. Connaissant les joueurs, ces derniers prennent toujours des renseignements auprès de leurs amis. Nul doute que Brahimi s’est renseigné auprès de Baghdad Bounedjah et que celui-ci l’a encouragé à le rejoindre dans ce championnat peu attractif, avec des matches qui se jouent souvent devant des gradins vides ; mais peu importe si le club acquéreur vous remet un gros chèque. Alors que les stars Raul, Benarbia ou Belmadi ont été les précurseurs en rejoignant le petit émirat au crépuscule de leur carrière, tout récemment, le globe-trotter camerounais, Samuel Eto’o, a complété la longue liste de joueurs étrangers qui sévissent au Qatar. Ce n’est pas pour des prunes que l’ancien Barcelonais a opté pour cette destination.
Compromis financier et… religieux
Il faut dire que pour attirer des joueurs connus en Europe, les clubs du Golfe persique opèrent avec des transactions qui ont atteint parfois des sommes vertigineuses, alors qu’en Europe, les joueurs sont obligés de payer leurs impôts. Généralement, ces stars négocient des salaires nets d’impôts. Toutefois, un autre facteur favoriserait les transferts dans cette région du monde. Outre l’argent, certains joueurs préfèrent rejoindre un pays musulman où ils pourront joindre, comme on dit, l’utile à l’agréable, c'est-à-dire assurer leur retraite et pratiquer leur religion, même si les joueurs qui ont opté pour cet exil ne le déclarent pas, ce n’est pas uniquement l’aspect financier qui les encourage à aller monnayer leur talent au Golfe.
Manque de reconnaissance en Europe
Si d’aucuns estiment que ce choix est dicté essentiellement par le gain financier, à cause de leurs origines, des joueurs pourtant talentueux sont moins valorisés en Europe, alors qu’à l’opposé, ils bénéficient de contrats juteux dans les pays du Golfe. Nadir Belhadj fait partie de cette catégorie de joueurs dont le talent est moins reconnu dans le Vieux continent. Le joueur a compris très tôt que son avenir serait mieux assuré en succombant aux pétrodollars qataris à la sortie d’une Coupe du monde jouée avec son pays en Afrique du Sud. Agé alors de 27 ans, son transfert avait surpris les observateurs, car Belhadj avait encore de belles années devant lui, mais au moins lui, il a compris qu’il avait beaucoup plus intérêt à signer pour un club qatari que d’attendre une proposition d’un club européen qui de toute façon serait moins intéressante. Pour le même motif, en 2007, Ahmed Réda Madouni, à 27 ans, avait quitté la Bundesliga et rejoint Al-Gherrafa (Qatar), un contrat qui lui a permis de faire des investissements et d’assurer ses vieux jours.
- S.