Mahrez : «Pas d’excuses, on doit aller au bout»

Publié le : 3 Septembre 2025

À trois mois du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc, Ryad Mahrez affiche un visage conquérant. Dans un long entretien accordé à Canal+ Afrique, le capitaine des Verts n’a pas tourné autour du pot : il vise clairement le sacre.


« Franchement, l’objectif, c’est d’aller au bout. Après, quand tu regardes nos deux dernières phases finales, cela peut paraître présomptueux. Mais avec l’équipe qu’on a, on va tout faire pour aller au bout. C’est un pays voisin, avec les mêmes conditions que nous, il n’y aura pas d’excuses. » Pour l’ailier droit d’Al-Ahli Djeddah, le statut de favori importe peu : « Les favoris ne gagnent pas toujours. La dernière fois, c’était la Côte d’Ivoire. Cette fois, c’est le Maroc, ils jouent chez eux et progressent. Mais cela ne veut rien dire. »

« Les jeunes ont une arrogance positive »

Capitaine depuis plusieurs années, Mahrez a un regard lucide sur l’évolution de l’Equipe nationale et la nouvelle génération qui frappe à la porte : « Nous, on est arrivés sur la pointe des pieds, on respectait un peu plus les anciens. Les jeunes respectent aussi, mais ils ont une certaine arrogance, qui peut être une bonne chose. » Et d’ajouter : « Le seul sur qui j’ai vu un vrai potentiel, c’est Rayan Aït-Nouri. Il a signé dans l’un des meilleurs clubs du monde et il a encore une grosse marge de progression. » 

« Petkovic attendait que je montre l’envie »

Interrogé sur sa relation avec Vladimir Petkovic, Mahrez n’a pas éludé :
« Au début, il y a eu un problème de communication. Il ne m’a pas appelé, je ne l’ai pas appelé. Puis, on s’est parlé à Djeddah. Il attendait de moi que je montre cette envie, que je sois le capitaine et l’exemple. Depuis, on a une bonne relation. » Pour le capitaine, Petkovic est « différent » de Djamel Belmadi, mais tout aussi compétent : « Chaque coach a ses différences, mais il est bon dans ce qu’il fait. Après, comme tous, il sera jugé sur les résultats. »

 « Finir sur une Coupe du monde »

Au détour de l’entretien, Mahrez a lâché une phrase lourde de sens : il envisage de mettre fin à sa carrière internationale après le Mondial 2026 :
« Bien sûr, c’est l’idée. C’est ça qui me motive : essayer de rendre le peuple fier et heureux, rendre ma famille heureuse. »

 « L’Algérie ne doit pas être un plan B »

Sur la question des binationaux, Mahrez a été catégorique : « Si tu te sens Algérien, tu viens défendre le drapeau. Si tu ne te sens pas Algérien, mieux vaut le dire dès le début. L’Algérie ne doit pas être un plan B. » Le capitaine a aussi rappelé que l’actuel groupe des Verts doit beaucoup à son ancien sélectionneur : « Tous les joueurs qui sont là aujourd’hui, c’est Djamel Belmadi qui les a ramenés. Il est allé les voir, il les a convaincus. Si un joueur ne veut pas venir, c’est qu’il ne veut pas jouer pour l’Algérie, tout simplement. »

 « En Arabie Saoudite, je me sens bien »
Installé depuis un an à Al-Ahli Djeddah, l’ancien joueur de Manchester City ne regrette pas son choix, même si l’Europe lui manque parfois : « Ça m’a effleuré l’esprit de revenir en Europe, parce que je suis amoureux du très haut niveau. Mais j’ai pris une décision et c’est un super challenge aussi. Ici, on amène fraîcheur, expérience, professionnalisme. Le niveau progresse, l’organisation aussi, je m’y plais bien. » Et de préciser : « Les gens qui nous critiquent ne comprennent pas qu’il fait 40 degrés en août, septembre, octobre… Ce n’est pas l’Europe. Mais avec les moyens qu’ils mettent et la volonté qu’ils ont, ça va forcément progresser.»  

« J’ai toujours été un joueur de stats »

Fort de 670 matchs en carrière, 198 buts et 181 passes décisives, Mahrez assume son goût pour les chiffres :
« J’ai toujours aimé marquer et faire des passes. Je ne suis ni un grand buteur ni un grand passeur, mais un peu des deux. »

S. M. A.