Identité, valeur, palmarès, tel a toujours été le cocktail gagnant de la JS Kabylie lorsqu’il s’agit de disputer une compétition africaine pour honorer le pays et les couleurs du club à savoir le jaune et le vert.
3 mots d’ordre qui ont permis en un laps de temps très court à un groupe de joueurs, haïs, décriés et rejetés par les supporters, à surmonter les carences et revenir, au bout d’une longue trêve, avec un autre visage, au point de se permettre le luxe de battre le tenant du titre marocain avec l’art et la manière : l’art de faire valoir son ADN africain légendaire, et la manière qui est celle de la JSK depuis toujours, à savoir la volonté et le nif. Pour atteindre ce degré d’aptitude, la traversée du désert était longue, et malgré toutes les carences mentionnées et soupçonnées durant le stage en Turquie, dont celle de l’absence quasi complète des nouveaux, Hamdi a trouvé l’équilibre, aidé par la volonté affichée par les joueurs. En conférence, le coach a mis l’accent sur la discipline tactique affichée par ses poulains. «Il y a 1 mois ou deux, j’avais des joueurs abattus, tristes, la tête dans les pieds, les regards vagues», a-t-il rappelé, histoire de mettre en exergue le travail accompli par son staff en Turquie. «C’était un travail acharné, les gens pensaient qu’on est allés faire du tourisme, on avait fait beaucoup de tactique, de physique, de technique et de mental à faire, et il a fallu un mois, avec beaucoup de biquotidiens », explique-t-il.
Décomplexer
Les premiers pas de ce retour progressif ont débuté avec le début de la trêve, à Tizi Ouzou, puis en Turquie, s’en est suivi un programme psychologique, visant à mettre à l’aise les joueurs, à leur permettre de retrouver confiance et surtout à croire en leurs qualités, et ce sont les rencontres amicales programmées contre des teams de 1er palier, notamment le Football Club Oleksandriya ukrainien, 5e du classement de la division 1 dans ce pays, qui ont eu le mérite de faire revenir les Lions du Djurdjura dans le sens de l’ascension, Hamdi explique ce choix d’équipe par son désir de décomplexer le groupe et lui permettre de voir ce qu’il peut faire de très fort : «L’objectif était de leur montrer qu’ils étaient capables de faire de très belles choses, ils l’ont fait contre les Ukrainiens, on était tactiquement bien en place, maintenant, on est là, le travail commence à payer, mais il y a encore beaucoup de travail. »
Remue-ménage tactique
Le chemin épineux a fini par ouvrir la porte sur un horizon de toute beauté, en plus de la confiance retrouvée, la JSK a retrouvé son jeu, il y a eu un bon travail tactique mis en place, les présents vendredi au stade, et qui avaient toute la superficie du stade sous leurs yeux, pouvaient voir comment les joueurs alternaient les positionnements, la JSK n’a pourtant pas eu peur, elle n’a pas joué à 5 derrière chez elle, 4 défenseurs ont suffi, renforcés par l’infatigable et l’inusable Boukhanchouche, ce dernier a fait parler de lui, tout le monde était d’accord qu’il était le patron de cette équipe et de son milieu, dans une position de sentinelle, juste devant les défenseurs centraux, mais qui ne l’empêchait pas de faire monter le cuir, avec son aisance technique légendaire, Salim a été monstrueux dans l’effort, il était tellement en confiance qu’il se permettait des gestes techniques difficiles, des roulettes. Le schéma appliqué par Hamdi était très souple, il alternait entre un milieu avec Boukhanchouche devant les axiaux, ou parfois à 2 avec un Ould-Hamou qui assurait la conduite du ballon d’une manière verticale, ce qui cassait les lignes et énervait de plus en plus les adversaires. A vrai dire, ces derniers ont trouvé face à eux un onze, encore plus différent que celui qu’ils venaient de découvrir sur leur petit écran contre les Angolais de Petro, cet effet surprise ne pouvait que leur faire mal, et c’est justement et naturellement que Souyad, le symbole du retour de la JSK (lui aussi il revient après une longue absence due à une blessure) s’est offert l’exécution de la sentence.
Voie dégagée
La réaction de Nafti après le match quand il a fui sa chaise et son devoir vis-a-vis des supporters de son équipe d’abord, avant les journalistes présents dans la salle, reflète le degré de frustration ressenti par le Tunisien, il savait qu’il jouait gros car, au Maroc, on a déjà mis sa tête aux enchères, on pouvait tout lui pardonner, mais pas une défaite en Algérie, devant la JSK et de cette manière-là. La JSK a donc fait plier le Wydad, et elle tentera de poursuivre cette belle aventure avec le même rythme, le déplacement au Congo s’annonce intéressant, d’autant plus que la mission d’arracher un bon résultat est plus qu’accessible, au vu de la présentation affichée hier par le Vita Club, malmené à Brazzaville hier par le Petro de Luanda, Hamdi a certainement pris des notes, il y aura un autre bon coup à jouer, il faut en profiter pour très vite se mettre à l’abri.
- M. A.