«Le nouveau NAHD, c’est le Paradou»
Chaâbane Merzekane, l’ancien défenseur international du NA Hussein Dey, revient sur la saison des Sang et Or. Il relève, par ailleurs, que c’est le Paradou AC qui a est la place du Nasria dans son rôle de club à vocation formatrice.
Quel regard portez-vous sur la saison du NA Hussein Dey ?
Au début, l’équipe jouait sur trois tableaux, on s’attendait à une saison qui s’achèverait par un sacre. On a été déçus, surtout en coupe de la CAF où on avait les moyens, surtout techniques, pour aller en finale. L’instabilité au niveau du staff technique a été fatale. On a ramené Ighil pour le limoger en un laps de temps court. Certains joueurs ont fait preuve d’indiscipline en n’allant pas s’entraîner. Au lieu de les sanctionner sportivement en les privant de jouer, on aurait mieux fait de leur infliger des amendes financières. L’équipe n’en aurait pas pâti et les joueurs auraient eu ce qu’ils méritaient.
Finalement, même le maintien n’est pas assuré…
Oui, il faut encore une ou deux victoires pour pouvoir respirer. Aussi, la qualité de jeu de l’équipe a baissé, ce n’est plus régulier. Trois jours après une prestation époustouflante en coupe d’Afrique, on a droit à une partie méconnaissable. Le NAHD était l’un des premiers clubs formateurs du pays, il a perdu sa position. Le flambeau a été repris par le Paradou AC qui inonde le championnat national avec ses joueurs dispatchés dans différents clubs, son équipe pratique le plus beau football en Algérie, elle n’est pas par hasard seconde au classement, avec la possibilité de finir champion.
En somme, le nouveau NAHD s’appelle le PAC ?
Je dirai oui ! C’est un club où on travaille sans dépenser beaucoup d’argent. Le Paradou a la masse salariale la plus basse de notre championnat. Il alimente régulièrement la sélection nationale avec ses joueurs, il en a maintenant cinq ou six. Certains de ses produits font sensation, à l’image d’Atal. Loucif arrive à grands pas derrière lui, il peut faire encore mieux au même poste.
Qu’est-ce qui vous le fait croire ?
Vous savez, Atal n’est pas fameux défensivement. A Nice, on l’a vite remarqué, c’est pourquoi on lui a changé de poste pour l’aligner devant, dans un espace entre la ligne médiane et la surface de but adverse. Au Paradou, il jouait arrière gauche, voilà d’ailleurs pourquoi on le voit jouer avec Nice sur le flanc gauche dans le compartiment offensif. Loucif, de son côté, a plus de rigueur défensivement, il est plus physique, il ne manque pas de grinta. Mais j’insiste pour dire que ce sont deux excellents joueurs sauf que, comme on dit, un clou en chasse un autre. On n’avait plus d’arrières droits, on va être désormais inondés par les produits du PAC.
En plus un peu à votre image…
Voilà, mais c’est parce que j’avais été bien formé au NAHD à mon époque. Aujourd’hui, le Nasria a perdu un peu de cette vocation. A travers cet entretien, j’espère qu’on va m’écouter pour revenir à nos bonnes vieilles traditions. On a le stade Zioui, déjà, un camp d’entraînement suffira pour faire le reste. Je lance un appel au président du NAHD pour agir dans ce sens. Il a l’avantage de connaître Kheireddine Zetchi, le président de la FAF et l’initiateur de cette belle école du PAC, il n’a qu’à lui demander comment il a fait. Savez-vous qui a suggéré à Zetchi l’idée d’investir dans la formation ?
Dites-le nous…
C’est moi, lorsque j’étais entraîneur dans son club. Je l’ai conseillé, il m’a écouté, regardez où il est arrivé. Zetchi a été intelligent, il a vu ce que les gens faisaient, il a fait mieux en construisant un centre de formation. C’est un type qui aime le football et qui sait écouter. Notre championnat regorge maintenant de joueurs formés au PAC. Si quatre ou cinq autres clubs en faisaient autant, on aurait un championnat de bien meilleure qualité.
- D.