Ishak Boussouf est impatient de débuter son aventure avec Lommel. Mais, en attendant, il profite de sa famille et de ses amis et répond aussi à presque toutes les invitations.
La dernière en date est celle émanant de la très active association La Radieuse et son président Kada Chafi, qui, lors d’une cérémonie à Oran, Boussouf et Belhocini ont été respectivement sacrés meilleur joueur et meilleur buteur de la saison. Nous avons ainsi profité de cette occasion pour nous rapprocher de celui qu’on présente comme étant la future star du football algérien pour lui poser quelques questions. Ishak Talal Boussouf a accepté bien gentiment de nous répondre.
Ça doit te faire plaisir d’être honoré du titre de meilleur joueur de la saison…
Oui, être honoré par les siens fait forcément plaisir ; je suis content d’être là à Oran et de rencontrer tout ce beau monde ; Kada Chafi, Belloumi, Nessakh…Je profite de l’occasion pour les remercier pour leur hospitalisation, plus particulièrement l’association La Radieuse qui m’a fait l’honneur de me désigner meilleur joueur de la saison.
Surtout qu’un très grand joueur vous a remis votre trophée…
Ah ouiii, Lakhdar Belloumi ! Mon père m’a tellement parlé de lui. Pour lui, c’est le meilleur joueur que l’Algérie a enfanté. Je n’ai pas eu la chance de le voir jouer, mais j’ai vu quelques vidéos ; le voir en chair et en os m’a fait réellement plaisir.
Que vous a-t-il dit ?
Il m’a dit qu’il m’a vu jouer, qu’il me suivait…Il m’a fait part de son soulagement de me voir aller en Europe cet été, m’a aussi prodigué quelques conseils précieux ; des erreurs qu’il a lui-même faites et qu’il souhaite que je ne fasse pas. Ce genre de choses…
C’est quand même extraordinaire ce que vous vivez en ce moment…
Non, normal ! Je savais qu’il fallait que je parte d’Algérie, mais je ne m’attendais pas à ce que ça soit dès cette année. Après, oui, c’est vrai, je suis excité et impatient de découvrir mon nouveau club, les infrastructures, mes coéquipiers, mon entraîneur, la ville où je vais vivre… Mais bon, je suis là à profiter de ma famille et de mes amis et prier Dieu que cette pandémie disparaisse pour qu’on puisse reprendre la vie normale ; pour ma part, aller en Belgique.
Justement, savez-vous quand vous allez pouvoir voyager ?
Je vous informe déjà que j’ai un rendez-vous au consulat de Belgique lundi prochain pour déposer ma demande de visa. Après, je ne sais pas quand je vais pouvoir voyager, mais on m’a rassuré de ce côté-là ; le club va faire le nécessaire via l’ambassade de Belgique ici à Alger pour que je puisse rejoindre Lommel pour la préparation d’intersaison.
Avez-vous des informations sur votre futur club ?
Pas plus que vous, je verrai ça une fois sur place.
Le but est toujours de rejoindre Man City dans un an ou deux, n’est-ce pas ?
Chaque chose en son temps. Je ne veux pas griller les étapes. D’abord, m’adapter à mon nouveau club Lommel, gagner ma place, faire une belle saison, progresser, apprendre une langue étrangère qui peut m’aider à communiquer avec les autres et, ensuite, si Dieu le veut, franchir un nouveau palier.
N’empêche que City est votre rêve…
Qui ne voudrait pas jouer à City ? Oui, c’est un rêve que je veux réaliser avec le travail et l’abnégation.
Ce serait mieux de le faire vite, tant que Mahrez est sur place pour t’aider à t’acclimater…
Ce serait l’idéal ; je ferai le maximum pour réussir comme Ryad, c’est mon modèle dans la vie et sur le terrain. Sur le terrain parce qu’on joue au même poste tout en étant gauchers ; dans la vie parce qu’il est parti de rien et a été loin. Il a gravi les échelons jusqu’à devenir l’un des meilleurs joueurs au monde. Jouer à ses côtés est un rêve, faire comme lui est un objectif.
De toute façon, même si tu ne joues pas avec lui à City, tu pourras toujours le faire en sélection…
Dans les deux cas, je dois travailler dur et prouver ma valeur, parce que les places à City comme en sélection nationale sont très chères. J’ai encore des choses à apprendre et à améliorer, mais soyez-en sûr, je ferai tout pour jouer avec Ryad Mahrez.
Sincèrement, êtes-vous satisfait de votre contrat ?
Oui, très satisfait. C’est qu’il me fallait, cette transaction me satisfait sur tous les plans.
On sent que vous étiez pressé de quitter l’Algérie…
Mais tout le monde était pressé de me voir quitter le championnat algérien. Ma famille, mes amis, mes coéquipiers et même mes dirigeants.
Pourquoi ?
Je crois qu’ils avaient peur que je déraille, que je gâche ma carrière, que je suive le mauvais chemin comme beaucoup d’excellents joueurs l’ont fait. Et je les comprends ; quand on commence à parler de toi dans la presse et les médias et que tu commences, toi, à gagner de l’argent, c’est très facile de s’égarer. Pour moi, dieu merci, j’ai reçu une bonne éducation et j’ai été très bien protégé. Mais qui sait ce qui aurait pu arriver si j’étais resté encore quelques années en Algérie ?
Votre transfert a fait gagner à l’ESS une coquette somme d’argent…
Elle le mérite amplement, j’espère qu’ils gagneront encore plus au prochain transfert. Vous savez, Sétif est une ville de football, tout le monde suit l’Entente ; les gens me connaissait quand j’étais junior déjà et ont demandé à ce que je sois promu en sénior. Je ne remercierai jamais assez les fans de ce club, les dirigeants, à leur tête Fahd Helfaya à qui je dois ma promotion en senior. J’espère qu’il retrouvera sa famille bientôt. Je remercie aussi mes entraîneurs et mes coéquipiers sans lesquels je ne serais pas là où je suis aujourd’hui.
M. B.