Zarabi : «J’ai trouvé les portes fermées en Algérie»

L’ancien international algérien Abderraouf Zarabi est le gérant de l’Académie Univers, qui se situe à Nîmes en France. Il a exprimé sa joie de venir en Algérie aux côtés des jeunes de l'Académie, affirmant que c'était une occasion de se frotter aux joueurs locaux et de changer de climat pour ses jeunes. Il a également souligné que son Académie compte de nombreux éléments talentueux de nationalité algérienne, qui ont le potentiel de toucher le haut niveau. L'ancien joueur de la JS Kabylie a parlé aussi de son expérience en tant que président du WA Boufarik et a confirmé qu'il ne poursuivra pas la mission pour multiples raisons, ainsi beaucoup d’autres choses que vous découvrirez dans cet entretien…

 

Après 6 ans de sa création et 5 ans de travail, l'Académie Univers est enfin en Algérie. Que dites-vous de cette visite ?

C’est un honneur d’être ici en Algérie avec les jeunes de l’Académie Univers. Nous avions toujours pensé de venir et montrer à nos compatriotes que nous sommes en train d’effectuer un bon travail basé sur le sérieux et la rigueur. Dieu merci, on a passé un séjour à la fois à travailler et à faire du tourisme.

 

Vous êtes le créateur de cette Académie qui se situe à Nîmes, comment avez-vous eu cette idée ?

J’ai un complexe de futsal à Nîmes en partenariat avec deux amis, et puisque je suis footballeur à la base, j’ai pensé à créer quelque chose pour les jeunes qui ont l’ambition de réussir dans le football. Je voulais ajouter une valeur à mon sport préféré qui m’a tout donné durant ma carrière. C’était mon idée avec mon frère Kheireddine, Mohamed Amine Benchemlloul et Larbi Bentalhia. On a décidé de créer une académie sous le nom de Univers.

 

L'équipe U19 a passé 10 jours en Algérie et a joué 6 joutes amicales face à des clubs locaux de haut calibre, tels que le CRB, le NAHD, l’USMA, la JSK et le RCK. Comment évaluez-vous le niveau de ces matchs en général ?

On a passé 10 jours durant lesquels nous avons joué 6 matchs face à la sélection de Baraki, le NAHD, le CRB, l’USMA, la JSK et le RCK. Dans l’ensemble, je suis fier de mes joueurs et satisfait de leurs prestations face à des clubs de calibre en Algérie. Nous avons remporté 4 victoires, fait 1 match nul et concédé 2 défaites. Mes joueurs ont répondu présents malgré la charge des matchs et la chaleur, étant donné qu’on a livré les 6 matchs à 14h. Nous avons essayé d'habituer les joueurs à évoluer dans un climat différent de celui qui est en France. Dieu merci, tout le monde était content que ce soit mes joueurs, les adversaires ainsi que les spectateurs et c’est le plus important pour nous.

 

Peut-on dire que vous avez atteint votre objectif de cette tournée en Algérie ?

Oui, nous sommes satisfaits du travail effectué dans notre passage en Algérie. Je tiens à remercier les joueurs de leur discipline et leur sérieux durant les 10 jours passés.

 

Nous avons appris que la majorité des joueurs de la catégorie U19 sont des binationaux, précisément des Franco-Algériens. Sont-ils intéressés de jouer en Algérie ?

Dans notre Académie, nous avons des joueurs de toutes les nationalités. Des Algériens, Tunisiens, Marocains, Français, Ivoiriens, Gabonais et même Gitans, et c’est pour cela que nous avons donné le nom Univers. Concernant les joueurs que nous avons ramenés avec nous en Algérie, ce sont quasiment des Algériens. Nous voulions les familiariser avec leur pays d'origine, notamment pour ceux qui ne sont jamais venus auparavant. Et pour répondre à votre question, je dis que mes joueurs sont ouverts à toute offre. Ces jeunes veulent réussir dans leur carrière et si l'occasion se présente pour eux en Algérie, je suis sûr qu'ils ne la laisseront pas passer.

 

Pouvez-vous nous citer quelques noms des joueurs qui peuvent briller dans les années à venir ?

Je ne peux citer aucun nom. C’est vrai nous avons beaucoup de jeunes talentueux qui peuvent réussir et toucher le haut niveau, mais seuls le travail et le bon encadrement assurent leur réussite.

 

Avez-vous reçu des visites de la part des responsables du football algérien, autrement dit des encouragements ?

Franchement, j’ai reçu des visites de la part de mes amis, à l’image de Karim Ziani, Antar Yahia, Mourad Slatni, Ismail Gana, Adel Amrouche, Abderraouf Natèche, Mohsine Himour qui travaille à la FAF, ainsi que d’autres amis que je remercie infiniment. Ils étaient présents et nous ont encouragés et ça me fait un grand plaisir.

 

Avez-vous des contacts avec le président de la FAF Walid Sadi ?

Pas vraiment. A cette occasion, je lui souhaite un bon courage avec beaucoup de succès Inch’Allah. C’est vrai que ce n’est pas évident de tenir une Fédération telle que la FAF avec le chantier qui est en place, mais avec l’aide des responsables et la compétence qu’il a, je pense qu’il pourra amener un plus au football algérien.

 

En toute sincérité, pourquoi à Nîmes et pas en Algérie ?

Pour être sincère et franc, les portes étaient fermées, contrairement à Nîmes où j’ai trouvé toutes les facilités de la part des autorités ainsi que les commodités. J’ai essayé pas mal de fois de faire quelque chose dans mon pays et j’essaie toujours, j’ai fait des demandes et des démarches mais je n’ai jamais eu de réponse. Je voulais contribuer à améliorer le football local notamment au niveau de la formation mais jusqu’à présent il n’y a rien de nouveau.

 

En même temps, vous êtes le président du WA Boufarik depuis le début de la saison en cours, comment décririez-vous cette expérience ?

C’était avec une bonne foi que j’ai pris le club du WAB qui était en difficulté avant le début du championnat. J’ai essayé de structurer le club et le rendre professionnel, mais un projet sportif ne marche pas avec de l’eau. Dieu merci, j’ai travaillé avec amour et j’ai fait ce que je pouvais faire, les joueurs sont témoins ainsi que les entraîneurs qui sont passés qu’on a tout fait pour les mettre dans des bonnes conditions. Hélas, les responsables ne suivent pas le club et moi je n’ai pas de baguette magique pour pouvoir changer tout seul.

 

Comptez-vous continuer votre travail avec le WAB ?

Non, je préfère me retirer et laisser la place aux autres. Pour que les supporters le sachent, je me suis déjà retiré depuis la fin de la phase aller et j'ai cédé la gestion aux membres du bureau, donc je me suis effectivement retiré de l'équipe depuis janvier dernier. Je ne peux pas continuer dans de telles conditions et je souhaite tout le bonheur au club et à ses fans.

 

Pensez-vous ouvrir une académie ou une annexe Univers en Algérie ?

Pourquoi pas ! Je suis toujours ouvert à un tel projet. Aider mes jeunes compatriotes et contribuer au développement du football local me feront un énorme plaisir, que ce soit à travers mon académie Univers ou une autre académie prochainement.

 

Un dernier mot…

Je remercie tous ceux qui donnent la force à cette académie pour leur soutien et leurs encouragements, en l’occurrence Djoubir Khinache, Ahmed Rekache, Kamel Labadi, Madjid Classico, Mohamed Merabet et autres, ainsi que les journalistes qui ont marqué leur présence. Je remercie aussi les clubs qui nous ont chaleureusement accueillis, même nos jeunes étaient très contents de ce qui ont vécu durant leur séjour en Algérie. Je souhaite tout le bonheur au football algérien et la prospérité dans les années à venir, puisque ces dernières années, il y a des clubs qui travaillent beaucoup et se basent sur la formation. J’espère que leur travail acharné portera ses fruits dans un avenir proche.

  1. Ch.
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