On ne va pas parler de celui ou de ceux qui sont aux manettes, on ne parlera pas non plus de la main invisible ou de l’instigateur de cette démarche, mais ce dont on va parler et essayer de comprendre les motivations, c’est le CSA/JSK qu’on pensait hors d’état de nuire et qui sort de son hibernation quelques jours seulement après que Mellal eu déclaré qu’il avait refusé 100 milliards en contrepartie de lâcher Rebrab qu’il annonce juste après comme président d’honneur de la JSK.
Ceux qu’on appelle «le CSA/JSK» ou qui parle au nom du CSA/JSK se sont réveillés brutalement cette semaine pour exiger l’ouverture du capital de la SSPA/JSK, s’opposer à la nomination de Issad Rebrab comme président d’honneur du club comme l’a souhaité Mellal, et enfin sommer ce dernier d’injecter 50 milliards dans les caisses du club dans un délai de 15 jours, faute de quoi, ils ouvriront les portes à une entreprise nationale - laquelle, on le sait pas - pour reprendre le club et y devenir sa propriété. En plus du timing de cette démarche du moins bizarre et intrigante, on est dans le droit de nous interroger sur un certaines choses que tous, ou du moins une grande majorité des amoureux de ce club, partagent.
Ceux qui font partie du problème ne peuvent le résoudre
D’abord, on se doit de parler de la légitimité et de la crédibilité du CSA/JSK et de son apport pour le club durant les années passées. Et à ce propos, on dira que le CSA/JSK, présidé par un fantôme, Samy Idrés en l’occurrence, a été pour beaucoup dans la chute de la JSK entre 2008 et 2017. Comment ? Les membres du CSA ont toujours fait partie du problème. Ce fut même le plus grand problème. En effet, le CSA a été, depuis l’amendement du professionnalisme en 2010 le bouclier et arme avec laquelle l’ex-président Hannachi combattait ses opposants. Avec Samy Idrés aux commandes, ou même après son retrait, le CSA a toujours été au service de Moh Chérif avant de se retourner contre lui en 2017, c'est-à-dire après que Hannachi ne soit devenu faible et impuissant tant au niveau local que national. La suite, on la connaît tous, il y a eu Sadmi et son projet des Italiens, Madjene et son équipe et enfin Chérif Mellal, qui, malgré les quelques défauts qu’on pourrait lui citer, a sauvé l’équipe d’une relégation certaine, disputé une finale de coupe d’Algérie et joue présentement pour le titre. Ces faits ne datent pas d’avant la guerre, c’est tout récent. Les supporters de la JSK, même les plus jeunes, les ont en mémoire. Aujourd’hui, et face aux manœuvres qu’ils ont déjà jugées malsaines et suspectes du CSA, les Kabyles disent non. Pour eux, et pour nombre d’observateurs, le CSA est l’une des causes principales des maux du club le plus titré d’Algérie. Ceux qui ont coulé la JSK ne peuvent pas, du jour au lendemain, venir réclamer des comptes à Mellal. Ils sont très mal placés pour le faire.
Pourquoi Hannachi ? Pourquoi pas Benkaci, Khalef ou Matoub ?
L’autre anomalie dans la démarche du CSA est le choix de son candidat pour la présidence d’honneur de la JSK. Ils ont choisi l’ex-président Hannachi ! Dont on connaît « la popularité» en Kabylie et surtout la manière avec laquelle il a quitté le club. Le membre du CSA, pour au moins sauver les apparences ou montrer un semblant de bonne foie, aurait pu demander à ce que Da Boussad Benkaci soit choisi à la place de Rebrab, sinon Abdelkader Khalef, ou même Mohiédine Khalef, mais non, leur choix s’est porté sur quelqu’un qu’ils ont eux-mêmes aidé à renvoyer ! Le CSA/JSK aurait aussi pu proposer Matoub Lounes un martyr de la démocratie et de la cause berbère et un fervent supporter de la JSK. Ils auraient aussi pu défendre que la JSK a déjà un président d’honneur en la personne de Ouakli Sadi qu’on surnommait le Père… Il y a tellement d’hommes qui pouvaient faire meilleur candidat que Hannachi qu’on pourrait qualifier ce choix de provocation ou comme on dit dans le jargon : «tekhlat ».
Le CSA doit se restructurer, se réformer, faire le ménage
Comme le CSA/JSK est l’actionnaire majoritaire de la SSPA/JSK, il se doit d’être fort, légitime et au-delà de tout, bien structuré et formé exclusivement de gens honnêtes et jamais mouillés dans les affaires sombres du passé. Il faut aussi que le CSA/JSK soit aussi le garant, voire le surveillant de l’actuel président. En tant qu’actionnaire majoritaire de la SSPA/JSK, le CSA/JSK a le droit de voir et l’obligation de demander des comptes à Chérif Mellal ou tout autre président du CA. Il a aussi le droit de siéger au Conseil et même aspirer à sa présidence, mais ceci ne peut se faire sans que cette structure ne soit revue et formatée. A ce propos, de nouveaux membres doivent remplacer ceux qui sont dans l’incapacité de continuer à y siéger. Le CSA/JSK doit aussi élire un nouveau président qui soit crédible et légitime, qui non seulement contrôlera le travail du président de la JSK, demandera des comptes sur les subventions de l’Etat transférés dans le compte du club (pour le moment c’est le contraire qui se produit, puisque c’est Mellal qui aide le CSA financièrement et non le contraire) mais fera en sorte de relancer les autres disciplines de la JSK telles que la natation, le boxe, le judo et le handball qui dans un passé récent ont produit des champions… mais avant ça, il faudra le débarrasser des membres nuisibles, individualistes qui ne cherchent que leurs intérêts personnels, et c’est là que la DJS devra intervenir.
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