Le président de la commission médicale fédérale, Djamel-Eddine Damerdji, était l’invité hier de la Radio nationale. Directement concerné par l’élaboration du protocole sanitaire exigé par le MJS, Damerdji a essayé de répondre aux interrogations de la rue et des sportifs, il faut dire que cette question de reprise inquiète plus d’un, même si de l’autre côté de la Méditerranée les choses sont en train de se passer comme il se doit.
Premier constat de ce passage médiatique, c’est que Damerdji a complètement changé de ton, la semaine passée il s’exprimait dans la presse et à la radio, en affirmant que «le moment n’est pas opportun pour un retour sur le terrain», et le voilà une semaine plus tard qui revient avec un son de cloche complètement différent, où il affirme qu’on doit plutôt apprendre a vivre normalement et cohabiter avec le Covid-19.
«Jusqu’à quand nous allons fuir nos responsabilités ?»
« jusqu’à quand nous allons continuer a reporter ? La reprise doit avoir lieu, mais on doit appliquer les consignes et les directives du ministère de la Santé, la reprise n’est pas la mer à boire, il faut absolument cohabiter et savoir vivre avec ce virus, n’oublions pas que le joueur fait partie de cette société, nous on bosse et on rentre chez nous le soir, c’est exactement ce qu’ils doivent apprendre à faire eux aussi, tout en respectant les consignes, les principes de distanciation et autres gestes barrières, c’est faisable.»
«Le risque est encore là»
Damerdi continue à expliquer le changement subit. « Mon curseur a bougé car, il y a quelques jours, quand on a parlé, j’étais en contact permanent avec la commission et les spécialistes qui gèrent le Covid-19, les statistiques nous ont poussés à revoir la situation et trouver la solution, car il y a eu une évolution depuis, qui nous permet d’entrevoir cette reprise » et reconnaît que le risque reste present : «Ce changement de discours ne veut nullement dire qu’on est définitivement tirés d’affaire, il faut rester conscient de la gravité du virus, le risque est encore là, d’où l’importance d’appliquer le protocole avec toute la rigueur qu’il faut.»
«La reprise concerne dans un premier temps les Ligues 1 et 2 et la DNA»
L’intervention du MJS et les directives données au président de la FAF lors de la réunion avec Khaldi ont donc changé la donne, seulement, le MJS a insisté sur l’importance de la présentation d’un protocole sanitaire rigoureux, strict et infaillible, comme déclaré par Khaldi le 1er juin dernier, cela a poussé la commission médicale de la FAF à se mettre au travail, il faut dire que cela explique le fait que le medecin fédéral dise une chose le matin et son opposé le soir, l’intention des pouvoirs publics de voir le championnat reprendre a mis une pression terrible sur ladite commission qui doit se pencher sur ce travail de fond réclamé par Khaldi, élaborer un protocole sanitaire qui organisera ce retour prévu dans 3 divisions seulement pour le moment, en attendant les autres. «La reprise concernera 3 divisions pour le moment, la Ligue1, la Ligue2 et la DNA et si le système fonctionne bien, les autres divisions vont suivre.»
«La reprise des entraînements collectifs se fera progressivement, le championnat démarrera en août»
Le médecin fédéral a exposé quelques grandes lignes de son protocole, certes ce dernier n’est pas encore définitivement ficelé, mais il comporte déjà quelques certitudes. «On sait que la période d’incubation est de 7 à 8 jours, donc on préconise de laisser 10 jours avant de reprendre le travail collectif. Durant cette première étape, il y aura des entraînements à titre individuel, et en petits groupes, entre- temps les staffs médicaux des clubs auront à effectuer les tests et examens qu’il faut, s’il y a des signes de contamination, des tests PCR sont effectués, si les joueurs sont sains, la reprise devient possible, sinon les joueurs touchés seront mis en quarantaine et commenceront le traitement. Ce n’est qu’après ces 10 jours que le travail collectif pourra vraiment commencer, s’ensuivra une application de la feuille de route déjà établie, qui nous mènera vers une reprise du championnat en août prochain.»
«Il faut préparer les joueurs psychologiquement»
Durant les 10 jours, les joueurs seront donc soumis a des tests et à un travail individuel, mais il sera question aussi de les soumettre à une préparation psychologique, il faut dire qu’ils viennent de vivre une situation inédite de laquelle il sera délicat de sortir et replonger dans la vie de tous les jours. «Il faut que les staff médicaux au niveau des clubs fassent un travail psychologique sur chaque joueur en aparté, pas facile de replonger dans l’ambiance du travail collectif après 3 mois d’arrêt.»
«Un match par semaine pour débuter»
Une fois tous les accords donnés, le championnat va être relancé, et là, la DTN et la commission médicale sont d’accord pour se lancer avec un rythme qui préserve la santé des joueurs. «On fera très attention à la santé des joueurs, on en a parlé le DTN Ameur Chafik et moi, on va insister auprès de la LFP pour que le calendrier soit léger au départ, avec un seul match par semaine comme début, avant de passer à 2, le fait de jouer au mois d’août. Les staffs medicaux au niveau des clubs auront une grosse responsabilité après la reprise, d’où la nécessité que chaque club soit doté d’un staff performant qui ne doit laisser rien au hasard ; ce qui est sûr, on reste à l’écoute de tous, et on fera en sorte d’etablir le meilleur programme possible pour éviter de faire mal à nos joueurs.»
«Un chapitre transport et un autre dédié aux infrastructures sont prévus»
La reprise implique d’autres aspects, la pratique sportive étant liée à d’autres facteurs, on a vu le protocole tunisien jugé quasiment parfait par la commission médicale de la FIFA, il était détaillé et précis, Damerdji en parle : «On a prévu un chapitre concernant le transport, il implique la nécessité d’assurer la distanciation, et donc éventuellement l’utilisation de 2 bus au lieu d’un, désinfecter les bus après chaque utilisation, sans oublier l’obligation de porter le masque durant les transferts. Un autre chapitre porte sur l’application des directives du ministère de la Santé au niveau des infrastructures, comme la désinfection des vestiaires, mettre tout ce qu’il faut à la disposition des acteurs, comme les gels désinfectants, et un contrôle continuel de la température des joueurs.»
«Les examens médicaux seront à la charge des clubs»
La commission médicale met l’accent sur l’importance de restreindre le nombre de personnes ayant accès aux stades, et interdire l’accès aux étrangers, il précise que les examens médicaux seront à la charge des clubs. «Les clubs auront à leur charge ces examens médicaux et doivent veiller à l’application stricte des mesures, y compris celles qui seront appliquées sur le terrain, à l’image de l’interdiction des crachats, la célébration des buts sans contacts, mais aussi le port obligatoire des bavettes par les remplaçants sur le banc.»
«Le protocole est au niveau du secrétariat général de la FAF»
Le protocole sanitaire a été exigé par le MJS, le ministre Khaldi l’attend pour pouvoir donner son feu vert ou pas.
La reprise est tributaire de ce feu vert mais surtout de la réouverture des infrastructures sportives fermées depuis la mi-mars, ce qui est sûr c’est que le protocole en question en phase de finalisation se trouve au niveau du bureau du SG où il sera complété avant d’être envoyé au MJS. «Le rapport est au secrétariat général, il va être complété par la commission technique, une synthèse sera ensuite faite avant que le protocole soit envoyé au MJS», conclut-il.
S.M.A