Alors que la FAF avait pris la décision lors de la dernière réunion du Bureau Fédéral de reprendre la compétition, une fois avoir obtenu l’accord des hautes autorités de l’Etat, la dernière sortie d’un des membres de la commission nationale de veille et de suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus en Algérie.
Le Pr Bekkat Berkani a semé le doute sur la possibilité d’une reprise de la compétition, d’autant plus que le professeur Berkani a affirmé : «Il serait mieux d’annuler la saison sportive pour préserver la santé de tout le monde.» Des propos qui émanent d’un membre d’une institution officielle rattachée au ministère de la Santé. C’est dire que ces propos peuvent bien avoir une incidence sur le sort des compétitions, d’autant plus qu’en homme bien averti le Pr Berkani n’a pas lancé des mots comme ça, mais il s’est certainement basé sur la réalité du terrain, ce qui veut dire qu’à l’heure actuelle, une reprise des entraînements collectifs et par la suite des différents championnats de football ne sont clairement pas à l’ordre du jour. Tout cela veut bien évidemment dire que le déconfinement ne sera certainement pas prononcé pour sitôt pour le monde du sport. Du côté du Nasria, cette information est bien évidemment importante, car elle pourrait bien changer beaucoup de choses pour l’avenir du club.
Un arrêt plutôt qu’une saison blanche
Ce qu’il y a lieu de retenir dans les propos du professeur Berkani, c’est qu’il a utilisé le terme «annuler» la saison, et non pas «arrêter» la saison, chose qui n’est en réalité pas réalisable concrètement. En effet, la Fédération Algérienne de Football ne peut annuler la saison, mais plutôt l’arrêter, car la circulaire émise par la FIFA au début du mois d’avril dernier était bien claire, il est strictement interdit de décréter une saison blanche, et ce, quelles qu’en soient les raisons. Les fédérations ont toute la liberté et la latitude de décider du sort de leurs championnats, sans toutefois annuler les résultats des rencontres qui se sont jouées. En d’autres termes, la FAF ne peut annuler la saison, comme l’a préconisé le Pr Bekkat Berkani, elle n’a que deux possibilités, soit d’arrêter le championnat, et décréter les champions et les équipes qui doivent rétrograder, ou bien décider d’une reprise à une date ultérieure, aussi lointaine soit-elle.
La décision finale dépasse de loin les prérogatives du Pr Bekkat
Autre point très important à prendre en compte dans cette histoire de reprise ou non des compétitions, c’est que cette décision est certes relative à la situation sanitaire du pays, ce qui veut dire qu’il n’y aura forcément pas de reprise, tant que la pandémie du coronavirus est toujours en place en Algérie, mais cette décision obéit également à des considérations politiques. Il faut savoir que le football dans les pays comme l’Algérie est un outil utilisé par l’Etat pour canaliser la jeunesse, prendre des décisions à la va-vite sans prendre en considération les retombées peut donner lieu à des conséquences irréversibles. Voilà pourquoi cette décision de faire reprendre ou pas les compétitions de football est une décision qui relève des hautes autorités du pays, une décision qui pourrait même être décidée dans un conseil interministériel, très loin des prérogatives du Pr Bekkat Berkani, qui sera sans nul doute consulté régulièrement sur les risques que peut encourir une reprise, sur le protocole sanitaire à suivre si reprise il y aura, mais la décision finale reviendra aux hautes autorités de l’Etat en concertation bien évidemment avec le MJS qui collaborera également avec la FAF sur la question.
Bien apprendre de l’exemple français
Et si la FAF semble tenir à sa décision de reprendre la compétition à une date encore indéterminée, c’est pour la simple raison qu’au niveau de Dely Ibrahim, on est conscient et certain que toute décision qui sera prise en cas de non-reprise des compétitions sera de toutes les façons applaudie par une partie et contestée par l’autre partie des protagonistes. C’est dire qu’il sera quasiment impossible de satisfaire tout le monde, car décréter un champion fera rager ses concurrents directs, décider de rétrograder telle ou telle équipe contentera les non-relégables, mais soulèvera certainement le courroux des rétrogradés. Que dire des accessions qui risquent de poser encore plus de problèmes, que ce soit en Ligue 2 ou dans les divisions inférieures. L’exemple de la Ligue 1 française est le plus édifiant, puisque Toulouse et Amiens ont contesté la décision de leur rétrogradation et ont fini même par obtenir gain de cause au conseil d’Etat, avec l’annulation de la décision de leur rétrogradation. A partir de là, on comprend mieux et parfaitement cette décision de la FAF de vouloir reprendre la compétition, même si cela devra prendre encore des mois.
Le Nasria déclinera toute décision qui n’est pas équitable
Du côté de la direction du club, on suit bien évidemment de très près cette histoire de reprise ou non de la compétition officielle, d’autant plus que le sort du NAHD dépendra directement de la décision qui sera prise par la FAF. Le NAHD acceptera toute décision qui sera prise, du moins si celle-ci est équitable pour tout le monde. Les Nahdistes estiment que la saison n’est pas encore terminée et qu’il serait plus qu’injuste de décréter la fin de la saison, tout en faisant rétrograder les deux derniers, à savoir le NAHD et le NCM. Les Nahdistes possèdent d’ailleurs un argument en béton pour défendre leur cause, eux qui estiment insensé d’avantager à titre d’exemple l’US Biskra, que le NAHD a joué à Biskra, mais que le Nasria n’a pas encore reçu et jouée à Alger, et sachant que le NAHD ne possède que deux points de retard sur l’USB, il est évident de dire que prendre une décision aussi extrême serait injuste pour le NAHD, mais également pour le NCM qui possède également des arguments à faire valoir.
La FAF s’en remettra au MJS
Du côté de la Fédération Algérienne de Football, on attend avec impatience le feu vert du ministère de la Jeunesse et des Sports, pour mettre en application le protocole sanitaire qui est en sa phase de finalisation. Il faut dire que la FAF espère une décantation heureuse de la situation et de bonnes nouvelles de la part du MJS, d’autant plus que le souhait de Zetchi et ses collaborateurs, c’est d’éviter un autre affrontement avec les différents acteurs du football, sachant que la contestation est de plus en plus grandissante et les opposants ne manquent jamais l’occasion de critiquer et squatter les moindres décisions émanant de Dely Ibrahim.
- A.