Le lendemain de sa condamnation par la justice pour deux mois ferme dans l’affaire l’opposant à l’ex-président Mohand Cherif Hannachi, le premier responsable de la JSK, Cherif Mellal a tenu une conférence de presse au siège du club où il a répondu à toutes les questions des journalistes.
Ayant menacé de déposer une plainte qui ferait rétrograder la JSK en Ligue 2, une déclaration qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux et qui a surpris les supporters du club, Mellal et lors de la conférence de presse, a fait savoir indirectement qu’il avait réagi à chaud en déclarant qu’il ne peut jamais faire de mal à la JSK. «Je ne peux jamais faire de mal à la JSK.»
«J’ai trouvé un trou de 3 milliards 300 millions, la justice doit saisir les biens de l’ancien président»
En poursuivant ses déclarations, Cherif Mellal déclare avoir trouvé un trou de trois milliards et 300 millions de centimes dans la gestion de l’ancien président. «Aujourd’hui, on a trouvé un trou de 3 milliards 300 millions, on a saisi la personne (Hannachi) par voie de justice. On attend le jugement pour saisir les biens de la personne. Il n’y a que la JSK qui prime.»
« À mon arrivée, l’urgence était de sauvé le club de la relégation »
Il s’est expliqué à propos de l’audit et la raison pour laquelle il a attendu plus de deux ans pour le demander. «A mon arrivée à la JSK, j’ai trouvé des anomalies et j’ai envoyé des recommandations aux anciens dirigeants pour faire les passations de consignes. J’étais préoccupé par la situation que traversait l’équipe et ma priorité c’était de sauver la JSK de la relégation. Mais par la suite, on a relancé ces gens pour donner les comptes. Jusque-là, ils refusent de faire les passations de consignes et nous remettre les documents qu’il faut.»
«Je suis pour l’ouverture du capital »
Concernant l’ouverture du capital de la SSPA/JSK, le président Mellal affirme qu’il n’est pas contre et si quelqu’un est capable de faire mieux que lui, il sera le bienvenu. «Il y a une spéculation concernant l’ouverture du capital social du club. Moi je suis pour l’ouverture du capital. Ce n’est pas moi le problème et je ne suis pas contre cette option. Je l’ai dit à plusieurs reprises, celui qui est capable de faire mieux que moi, il est le bienvenu et je ne bloque personne.»
«C’est mes principes qui m’ont ramené à la JSK»
Arrivé à la JSK en février 2017, Cherif Mellal déclare que ce sont ses principes qui l’ont fait venir au club. «Aujourd’hui, si je suis le président de la JSK, ce sont mes principes qui m’ont ramené au club. C’est une réponse à ceux qui disaient qu’il n’y a plus d’hommes en Kabylie pour reprendre le club.»
«Le CSA tient des réunions chaque semaine pour me déstabiliser».
Il accuse l’ancien président Mohand Cherif Hannachi et des membres du CSA qui sont, selon, lui derrière la campagne de déstabilisation. «Depuis mon arrivée au club, le CSA tient des réunions chaque semaine pour me destituer. Ceci me perturbe et perturbe les joueurs et toute l’équipe.»
«Je suis condamné à 2 mois de prison, c’est parce que j’ai défendu la JSK»
En évoquant le verdict de la justice dans l’affaire l’opposant à Mohand Cherif Hannachi, et sa condamnation à deux mois de prison ferme, Mellal explique : «Si, aujourd’hui, je suis condamné à deux mois de prison ferme, parce que j’ai défendu l’intérêt de la JSK. Ce que j’ai déclaré est vrai et j’ai dénoncé les pratiques de l’ancienne direction.»
«L’envahissement du terrain face au CRB, un vrai point d’interrogation»
Dans son intervention, le responsable des Jaune et Vert revient sur l’incident qui s’est déroulé en septembre 2019, lorsque les supporters ont envahi le terrain pour interrompre le match face au CRB. «On jouait la relégation pendant trois ans, il n’y a eu jamais d’envahissement de terrain. Cette saison, on joue le podium et le titre, mais les supporters ont envahi le terrain après une défaite face au CRB. Je connais le public de la JSK, il aime son équipe et accepte les défaites. La saison passée, on a perdu à domicile, les supporters ont applaudi le CSC. Aujourd’hui, je pose la question : pourquoi le public a envahi le terrain face au CRB ? Parce que je dérange et depuis mon arrivée à la JSK, ils tentent de me déstabiliser et déstabiliser l’équipe.»
«Je suis là pour assainir la situation du club»
Pour lui, l’audit s’impose et tous ceux qui ont fauté dans le passé et qui ont pris de l’argent doivent payer, pour repartir sur de bonnes bases. «J’ai déposé plus de 100 plaintes contre ces gens qui font tout pour nous saboter. Je suis là pour assainir la situation et tous ceux qui ont fait du mal à la JSK doivent payer. Personnellement, je suis prêt à payer si on trouve des anomalies dans ma gestion.»
«Personne ne m’a ramené, pour pouvoir me destituer»
Concernant son avenir, Cherif Mellal déclare encore une fois que personne ne peut le faire bouger de la JSK et que personne ne l’a ramené pour pouvoir le destituer. «J’ai fermé les portes aux opportunistes et j’ai récupéré la JSK des mains des intrus. Je ne suis pas là pour plaire à X ou Y ou donner de l’argent à gauche à droite. Personne ne m’a ramené pour me destituer.»
«C’est fini le social à la JSK et il était temps de changer les mentalités»
Pour lui, la place du supporter est dans les tribunes et celui qui aime le club doit acheter son billet où lieu de chercher à gratter. «Un supporter qui aime la JSK doit acheter son billet pour accéder aux tribunes et soutenir son équipe. Celui qui veut accéder à la tribune officielle, doit payer 10 millions et je ne donne pas d’invitations. C’est fini, le social à la JSK, et il était temps de changer les mentalités.»
«En deux aux, j’ai fait des miracles»
Il se dit très satisfait du travail qu’il a accompli depuis son arrivée à la tête du club. «En deux ans à la JSK, j’ai fait des miracles et ils n’ont rien à me reprocher. Tout ce que j’ai promis, je suis en train de le réaliser. Personne ne parle de la formation des jeunes et je n’ai pas promis Ronaldo ou Messi à la JSK. Je suis venu avec un projet et faire mieux que mes prédécesseurs. Je veux donner un exemple, pas uniquement pour la JSK, mais pour le football national. Avec peu de moyens que j’ai trouvés au club, je l’ai tiré vers le sommet.»
«J’ai convoqué tous les actionnaires pour que je présente les bilans, personne n’est venu»
Au sujet des actionnaires, il déclare qu’ils n’ont pas répondu à sa convocation pour présenter son bilan moral et financier de l’exercice précédent. «Pour présenter les bilans de la saison passée, j’ai convoqué tout le monde pour assister, mais personne ne s’est présenté. J’avais chargé Me Kana d’inviter tous les actionnaires et sans exception pour rester autour d’une table et travailler ensemble pour l’intérêt de la JSK, mais ils ont refusé mon invitation. Il y a certains actionnaires qui ont même tenu une réunion pour me barrer la route à la veille de mon installation, alors que j’avais déjà injecté de l’argent pour redémarrer le club avant même que je devienne actionnaire.»
«Je n’ai jamais promis Messi ou Ronaldo à la JSK»
Evoquant le recrutement que les supporters lui reprochent souvent, le premier responsable des Jaune et des Vert de la JSK a usé d’une expression à sensation pour se défendre. «Je n’ai jamais promis Messi ou Ronaldo à la JSK», a indiqué le chairman de la JSK.
«J’ai une grande équipe et je peux espérer jouer le titre africain»
Cela étant, il est optimiste, il entend bien réaliser ses objectifs et tirer la JSK vers le sommet. «Depuis que je suis à la JSK, je joue le podium et pas la relégation. J’ai donné leur chance aux jeunes et je suis sur la bonne voie et en train d’avancer. Aujourd’hui, au lieu que je m’occupe de mon club et de l’avenir de l’équipe pour revenir au-devant de la scène internationale et gagner des titres, je me retrouve à chaque fois obligé de me disputer avec des gens malintentionnés. Malgré le sabotage, je travaille toujours. J’ai une grande équipe et je peux espérer jouer le titre africain.»
«Je ne laisse pas la rue gérer le club»
À propos de la polémique concernant la crise financière qui secoue le club et les joueurs qui attendent leur argent, le président pense que le supporter doit soutenir le club dans les moments difficiles. «Un supporter qui aime la JSK doit la soutenir dans les moments difficiles. Moi je ne laisse pas la rue gérer la JSK. Je n’ai pas encore payé les joueurs, et après ? Cela ne regarde personne et c’est moi seul qui peux gérer mon portefeuille. J’ai dit la vérité lorsque j’ai déclaré que la JSK est en crise. C’est une crise mondiale et même les entreprises nationales sont en crise pendant cette période.»
«On est très à l’aise financièrement par rapport aux autres clubs »
Pour la régularisation des joueurs, il a déclaré que d’ici le mois d’août, ils percevront 6 salaires. «Les joueurs percevront d’ici le mois d’août six salaires. Par rapport aux autres clubs, on est à l’aise sur le plan financier. On a des conventions et d’ici le mois d’août les caisses du club seront renflouées par pas moins de 25 milliards de centimes, cela pour vous dire que la JSK se porte bien sur le plan financier.»
«Avec un budget de 32 milliards, on concurrence la Sonatrach (MCA) et le Groupe Madar (CRB) qui ont des budgets de 100 et 85 milliards »
Il demande aux pouvoirs publics d’aider le club et de lui donner une société nationale. «Les pouvoirs publics doivent nous aider. On a aussi des droits en Algérie comme tous les autres clubs. Ils doivent nous donner aussi une société pour aider le club. Un grand club comme la JSK n’a que Cosider comme société nationale qui l’aide, je trouve que cela est grave. Avec un budget de 32 milliards, on fait la concurrence à Sonatrach avec 100 milliards et le groupe Madar, qui a un budget de 85 milliards. Avec un budget deux fois inférieur, on joue le même rôle.»
«C’est encore tôt pour parler recrutement et libération des joueurs»
Pour ce qui est de la préparation de la prochaine saison, il refuse de parler de recrutement, tant que la saison n’est pas encore achevée. «Il reste encore huit matchs à jouer et on ne veut pas toucher à la stabilité de l’équipe. On a un objectif, celui de gagner le titre cette saison et on est concentré uniquement sur les matchs restants. On ne pense pas encore au recrutement ni à la libération des joueurs.»
«Je ne peux pas négocier la baisse de salaire des joueurs tant qu’on est dans le flou»
Contrairement à plusieurs clubs dont les responsables ont négocié la baisse des salaires de leurs joueurs en cette période d’arrêt de la compétition, à la JSK on attend la décision finale quant à l’avenir du championnat pour passer à l’action. «On est dans le flou total et je ne peux pas négocier avec les joueurs la baisse des salaires pendant cette période d’arrêt, puisqu’on ne sait pas s’il y aura reprise ou pas. Je peux négocier avec un joueur et lui demander de baisser son salaire, comme je peux lui demander aussi de ne pas lui payer les mois où le championnat est à l’arrêt.»
«On ne demande pas la charité à la FAF, mais elle doit aider les clubs»
Il a fait un appel à la FAF pour aider les clubs en cette période de crise. «Les sponsors nous payent seulement quand il y a la visibilité ou la publicité. Le championnat est à l’arrêt, donc les sponsors ne peuvent pas nous verser de l’argent puisqu’on a des partenariats gagnant-gagnant. Je profite de cette occasion pour adresser un message à la FAF et lui demander d’aider les clubs pendant cette crise. Ils ont mille milliards et ils sont dans l’obligation d’aider les clubs dans ces moments difficiles. Dans tous les pays du monde, les fédérations interviennent pour aider leurs clubs. On ne demande pas la charité, mais ils doivent nous aider en cette période de crise.»
«Le BF doit trancher définitivement sur l’avenir du championnat, y en a marre d’attendre !»
Le championnat est à l’arrêt depuis plus de quatre mois, et le club kabyle, à l’instar de tous les clubs de Ligue 1 se trouve dans le flou total. «On est dans le flou total et je ne peux pas négocier avec les joueurs la baisse des salaires tant que rien n’est encore décidé sur la reprise de la compétition. Le Bureau fédéral se réunira le 15 juillet et il doit trancher définitivement sur l’avenir du championnat. Y en a marre d’attendre !»
« Les dettes de la JSK auprès des impôts dépassent les 110 milliards»
«Nous sommes des sociétés déficitaires. Quand tu vois un club comme la JSK bouffer les trois tiers du capital social, c’est vraiment grave. Les dettes du club envers les impôts sont 110 milliards et le capital du club est à 80 milliards. J’ai appelé à l’augmentation du capital et les actionnaires doivent apporter un plus au club, soit avec l’argent ou se retrousser les manches et venir travailler.»
«L’avenir de Bensayah, Hamroune et Benbot ? On veut jouer la Ligue des champions la saison prochaine»
Comme tout le monde le sait, Hamroune, Bensayah et Benbot font l’objet des convoitises de plusieurs clubs. Mellal affirme que la direction n’a encore reçu aucune offre pour ces joueurs. «On n’a reçu aucune offre officielle de clubs étrangers pour Bensayah, Hamroune et Benbot, et je ne peux pas me prononcer à ce sujet. Notre objectif est de jouer la Ligue des champions, la saison prochaine.
«C’est à Zelfani de trancher sur le retour de Belkalem»
Questionné sur le probable retour de l’ancien défenseur international, Essaid Belkalem, Mellal a fait savoir qu’il n’a pas encore négocié avec lui et la dernière décision revient à l’entraineur. «C’est vrai que tout le monde parle du retour de Belkalem, mais pour le moment on n’a pas négocié avec lui. Le technique est l’affaire de l’entraineur, et comme je viens de le dire, il nous reste encore huit matchs, on ne peut pas parler de recrutement. On joue le titre et je ne veux en aucun cas perturber mes joueurs. Il s’entraine avec l’équipe et c’est au staff technique de décider quant à son recrutement.
«Je vais exiger une convention avec la FAF et la LFP pour la retransmission des matchs de la JSK»
Il est très en colère contre les instances footballistiques à propos de l’argent des droits TV que les clubs n’ont pas perçu. À cet effet, il songe à interdire la retransmission des matchs de la JSK sans signer une convention avec la LFP et la FAF. «On n’a toujours pas reçu l’argent des droits TV. Dorénavant, j’exige de la FAF et de la LFP une convention pour téléviser les matchs de la JSK. Il faut aller vers un débat franc. Je suis président du club et en cette période de crise, je dois trouver de l’argent. Si mon club a des droits et je ne peux les lui ramener, donc j’ai échoué.»
- H.