Mohand-Chérif Hannachi nous a quittés. Son nom restera à jamais lié à la JS Kabylie, ce club auquel il s’est consacré comme pour le fils qu’il n’a jamais eu. La JSK, elle, perd sans doute un de ses fils les plus prestigieux.
Curieusement, son prénom indique l’homme qu’il était, Mohand pour mettre en avant son identité kabyle, Chérif comme pour illustrer le shérif qu’il incarnait dans le but de défendre sa JSK. Signe du destin, il occupait déjà le poste de défenseur central quand il portait le maillot vert et rouge de l’époque. Ceux qui osaient pénétrer dans sa surface se confrontaient aussitôt à sa farouche volonté de défendre l’équipe, quitte à user de gestes dignes d’un karatéka, le numéro 4 dans le dos. Un chiffre qu’il abandonnera en raccrochant les crampons pour devenir le numéro 1 du club qui reprendra vite des couleurs en passant au jaune et vert. Il aura certes régné sans partage un quart de siècle, mais il a volontiers partagé la joie des nombreux titres qu’il a offerts aux millions d’inconditionnels de la JSK. Parmi ses hauts faits d’armes, le triplé successif historique en coupe de la CAF, à ce jour inégalé. Mohand-Chérif Hannachi a pris du galon en Afrique où il imposait le respect. Comploter contre ses Canaris n’était pas recommandable, ceux qui y ont songé ont immédiatement essuyé le contrecoup en subissant son tir aux pigeons, tant au pays que sur le reste du continent. C’est qu’il avait juste le souci de férocement protéger sa JSK en toutes circonstances, quitte à traîner ses pourfendeurs dans la rubrique scandale… Mohand-Chérif Hannachi a donné des ailes à la JSK, il lui a permis d’aller très haut dans le ciel, pas loin de là où il se trouve maintenant. Il aura tant fait gagner à ce club qu’il a désormais gagné le droit de se reposer en paix !
- D.
Kerbadj : «Son amour pour la JSK est la seule chose qu’on pouvait lui reprocher»
Hannachi et Kerbadj se connaissent très bien. Ils ont été adversaires lorsque Kebadj présidait le CRB et encore lorsqu’il était président de la LFP. Cependant, c’était de vrais amis en dehors du football. Contacté par nos soins, l’ancien boss de la ligue a fait savoir : «J’ai perdu un frère, un véritable ami. C’est quelqu’un qui va laisser une empreinte impérissable aussi bien à la JSK que dans le football national. C’était une personne cash qui ne craignait personne et qui avait des principes sur lesquels il ne s’est jamais assis. La seule chose qu’on pouvait lui reprocher, c’est d’avoir un amour fou pour son équipe, la JSK. Il remuait ciel et terre pour son équipe.»
«Il n’a jamais été rancunier»
Poursuivant son intervention, Mahfoud Kerbadj revient sur quelques anecdotes : «Lorsque j’étais dans la difficulté à la LFP, il n’a pas hésité un seul instant à me soutenir et cela, je ne l’oublierai jamais. Après, il n’hésitait pas à me lancer des piques, à me lyncher dans la presse mais toujours pour défendre son club. Il en a fait de même avec Raouraoua et même Mecherara. Comme je l’ai dit, il ne pensait qu’à défendre son équipe. En plus de ça, il avait une qualité en or. Il n’a jamais été rancunier. Même s’il s’attaque à toi, il venait le lendemain et te prenait dans ses bras. C’était un homme qui n’y allait pas par 4 chemins pour dire quelque chose. Je présente mes plus sincères condoléances à sa famille.»
I.Z.