La famille usmiste est abattue par la disparition tragique du joueur Billel Benhamouda à la suite d’un accident de la circulation, vendredi dernier à l’aube. L’entraîneur Jamil Benouahi rend un vibrant hommage à son protégé.
72 heures après la mort de Billel Behamouda dans un tragique accident de la circulation, les joueurs usmistes restent inconsolables. L’entraîneur Jamil Benouahi est le plus affecté. Il ne cesse de pleurer son joueur en lui rendant un vibrant hommage qui a été publié sur le site officiel du club. «Quand je suis arrivé à l’USMA comme entraîneur assistant, je suis dans l’observation d’un groupe de joueurs en essayant de me faire une idée sur chacun. Dans la foulée, il y a un jeune homme clair de peau, bien coiffé, qui dégage une certaine aisance technique et une grande confiance en soi. Parfois suffisant, voire fainéant, mais avec des gestes et des accélérations soudaines fulgurantes. Je me renseigne un peu plus, on m’informe que c’est l’enfant chouchou du club Billel Benhamouda. Perfectionniste et exigeant que je suis, je me dis que ce garçon est à 20% de ses moyens (à toi, je disais 10%) pour te stimuler un peu plus. Donc, un grand combat commence entre toi et moi, souvent avec de la résistance de ta part, mais moi, je ne voulais rien savoir. Même lors des pires moments de notre relation où je me disais (c’est bon, je ne vais plus rien lui dire, il m’énerve) », a débuté le coach son hommage.
«Notre relation avait touché le fond, mais je ne voulais pas te perdre»
Juste après avoir pris les commandes de la barre technique du club, Jamil Benouahi a écarté le regretté du match face au NC Magra, car il n’avait pas apprécié son geste à l’entraînement. Le coach revient sur cette anecdote. «Tu te souviens de cet entraînement où nous faisions des tirs au but à l’entrée du rectangle ? Tu as envoyé 3 ballons de suite dans le ciel, je ne pouvais rester sans rien dire : «Bilel ! Ton pied d’appui, la position de ton corps au-dessus du ballon et l’orientation des épaules !» Et tu n’as trouvé rien de mieux comme réponse
ce jour-là que de me dire (Allah ghaleb, elle ne veut pas). J’étais furax, mais je n’avais pas compris que tu étais en train d’envoyer des ballons dans le ciel pour être sûr d’en avoir là-haut au paradis. Même après la semaine avant le match contre Magra ; quand notre relation avait touché le fond, je disais au staff que mon objectif, c’est de le ramener à moi et non le perdre. Le lendemain après le match, très tôt le matin, tu m’appelles au téléphone et on s’explique. Après cet appel, j’étais un entraîneur heureux car j’ai su que mon Billel est sur le chemin du retour. La suite, c’est Tlemcen. Tu rentres en 2e mi-temps et tu dynamises notre jeu ; c’est notre première victoire ensemble ! Les matchs qui ont suivi, je n’ai plus besoin d’en parler, car tu as tout simplement été l’un des grands artisans de ce que nous avons réalisé.»
«Je ne peux décrire notre état dans le bus après l’annonce de la triste nouvelle»
Le coach raconte également comment le groupe a appris la triste nouvelle. «Hélas, mon petit, à quelques kilomètres de Sétif où nous allions disputer notre dernier combat de la saison, quand les rumeurs sur ta mort commencent à circuler, je vérifie encore le message que je t’ai envoyé sur WhatsApp (Il l’a félicité de sa belle prestation avec l’EN A’, ndlr). Il a été envoyé à 16h30, et toujours pas de lecture. Il n’en fallait pas plus pour que mes premières larmes coulent, que mon cœur chavire et que tout se bouscule dans ma tête. Après, je ne te décris même pas notre état à tous dans le bus !»
«Je t’ai tellement aimé, mon fils»
«Billel, tu sais, il y a deux choses qui font que les gens tissent des liens très solides entre eux : l’accomplissement de quelque chose de grand et vivre des douleurs communes. Tu vois, là encore, tu as réussi à être celui qui nous fait faire les deux. Tu nous as tellement aidés à réaliser l’exploit sportif cette fin de saison. Nous sommes en train de vivre le malheur, la douleur et le chagrin de te perdre. Tu laisseras à jamais dans le cœur de toutes les personnes qui t’ont côtoyé cette saison un énorme vide. Grâce à toi, ils trouveront toujours la force de réaliser de belles choses. Aujourd’hui, tu nous as quittés en chahid, mais sache que ton étoile brillera dans nos cœurs et au-dessus de nos têtes partout où nous irons. On avait tellement envie de te garder parmi nous, mais Allah a préféré te rappeler auprès de lui pour t’offrir le paradis mon Bilalouuuuu. Je te dis à bientôt, car aussi longtemps que durera notre vie sur terre, elle sera courte mon petit. Et puis, si un jour tu entends là-haut un cri (vas-y, plonge dans l’espace), tu n’auras pas besoin de te retourner, ce sera juste moi. Car là-bas encore, je te pousserai à être au meilleur de toi-même. Je t’ai tellement aimé, mon petit !» Le vibrant hommage d’un coach à son joueur qui a suscité de nombreuses réactions à travers les réseaux sociaux.
A. S.