«Ils ont jusqu'à lundi pour établir les bilans, sinon... ». « On a exigé un assainissement, un audit », menacera le wali d'Oran au lendemain de sa rencontre, mercredi dernier avec les Hamraoua, représentés par Youssef Djebbari, Rafik Cherrak, Nasreddine Bessedjragi, Mohamed Chemseddine Bensenouci, Rachid Benaouda, Brahimi Youssef et Noureddine Sadok.
La teneur de ce rendez-vous et ses attentes ont été dévoilées par Said Sayoud au micro des chaînes de télévision : « On a parlé franchement. Pour commencer, je me suis engagé à sauver le club de la relégation, on a tout fait pour ça avec la réussite que l'on connaît. Il est vrai, nous avons débloqué beaucoup d'argent pour le club – près de 24 milliards de centimes rien que pour les 14 derniers matchs. En tout cas, on fera le bilan que l'on communiquera à la population. On a ramené un nouvel entraîneur, en l'occurrence Amrani Abdelkader, qui a fait un gros travail avec à la clé une série de 14 matchs sans défaite. J'ai demandé aux responsables du club de bien prendre en charge cet entraîneur et les salaires des joueurs, mais on a découvert que rien n'a été fait. Ni l'entraîneur, ni son équipe (ndlr, son staff), ni les joueurs n'ont été payés. En plus, les dettes s’accumulent en l'absence de gestion. Pis encore, aucun bilan, ni conseil d'administration, ni assemblée depuis le départ de Mehiaoui à ce jour. C'est pourquoi, j'ai accordé un délai jusqu'à lundi pour que les dirigeants me préparent les bilans. J'ai demandé que l'on désigne un comptable, un gestionnaire compétent dans l'administration. J'ai exigé une expertise financière des dépenses effectuées par les directions qui se sont succédé. Je parle des dépenses du club ces derniers temps, parce que la comptabilité n’est pas claire, et les bilans ne sont pas certifiés. On a exigé un assainissement au lieu de demander le bilan de l'an passé, qui a été approuvé pour des raisons que tout le monde connaît. Mais, à ce jour, les bilans ne sont pas encore arrêtés par l'équipe dirigeante. Le président du tribunal a rejeté le prolongement du délai parce que la direction du club n'a pas arrêté les bilans à temps. Ces gens ont perdu toute crédibilité en gestion. Pourtant, j'ai demandé aux dirigeants de s'approcher de nos services pour une aide avec des experts, des comptables pour trouver une solution aux dettes et régulariser la situation administrative du club. Donc, on veut un assainissement, un audit pour savoir qui a pris l'argent. On ne veut pas sanctionner les gens, mais on veut savoir ce qui s'est réellement passé, le montant des dettes et qui sont les créanciers du club. Pour les autres volets, les choses sont faciles. Cela dit, des trucs dangereux se sont produits et eux ne font que parler. C'est inacceptable, mais je répète, on n'accuse personne sauf que d'ici à lundi, je prendrai des mesures.
« Il y a des gens honnêtes au MCO »
« Je me suis engagé vis-à-vis des supporters pour ne pas abandonner le club. Je sais qu'il y a des gens honnêtes qui veulent du bien au club, un club réputé qu’ils veulent sortir de cette impasse avec leurs propres moyens », a-t-il souligné.
« Il faut réorganiser le club »
Dans la foulée, le premier magistrat de la wilaya d'Oran s'est interrogé sur l'absence des actionnaires de la société du MCO : « Au moment où aucun actionnaire n'a réagi, seul
Djebbari a répondu présent. Mais lui aussi veut partir. Je lui ai dit que ce n'est guère le moment de partir, il faut lutter pour ce club auquel j'ai donné beaucoup d'argent ; c'est inimaginable notre apport. »
Avant de conclure, le wali d'Oran a presque refroidi les supporters désirant voir leur club accompagné par une société étatique. « Aucune société n'accepte de prendre en charge le club parce que les bilans ne sont pas établis, parce qu'il n'y a pas de bilans. Et puis, on ne sait pas qui est le vrai actionnaire majoritaire, chacun se présume l'être. En principe, c'est le CSA qui doit être majoritaire. C'est pourquoi je demande les bilans, il faut réorganiser la maison.»
- M. A.