Djamel Belmadi, n’a jamais caché ses ambitions et ses objectifs. La Coupe du monde est pour lui la compétition phare qu’il ne faut pas rater. N’ayant jamais eu la chance de disputer un mondial, il veut s’imposer face au Cameroun malgré la désignation du stade de Japoma et valider le billet pour la Qatar afin de tenter un nouvel exploit.
Revenant d’abord sur l’état d’esprit et de forme de l’EN, Belmadi, sait que l’élimination lors de la CAN reste en travers de la gorge de ses joueurs, mais garde en tête le seul véritable objectif qui est la Coupe du Monde 2022 «C’est vrai que quand on n’est pas habitués à perdre, avant de nous incliner face à la Guinée équatoriale, en tant qu’entraîneur les statistiques nous rassurent pour savoir si on fait bien notre travail, puisqu’on se remet en question assez souvent. Ça faisait 4ans que je n’avais pas perdu un match. Sur ces quatre années, ma dernière saison au Qatar nous avons pris tous les titres avec une saison lors de laquelle on était invaincus. Ensuite j’ai eu une qualification pour la CAN 2019 et pour la Coupe du monde en plus des matches amicaux et tout ça sans perdre le moindre match. C’est vrai qu’on a cette culture de la victoire en nous. D’ailleurs je dis souvent à mon staff que je me demande comment font les entraîneurs pour vivre avec cette histoire de perdre un match. C’est vrai que chez moi c’est un sentiment atroce d’autant plus qu’il s’agit de l’EN, ça dépasse le microcosme d’un club et ses supporters puis ça s’étale a toute un peuple, donc la défaite c’est que c’est une souffrance. Encore aujourd’hui j’ai ce goût amer de ce qui nous est arrivé. Les joueurs mêmes avec qui je parle souvent ont encore ce sentiment d’humiliation. Pour nous c’est tout ou rien. Soit on gagne ou on ne va même pas en huitièmes. Je ne sais même pas comment on s’est débrouillés pour faire ça. Maintenant Al Hamdoulilah qu’on a très vite la possibilité de nous replonger sur un événement qui est l’objectif principal à savoir la Coupe du Monde. Chaque jour on y pense, les joueurs doivent y penser chaque jour, on est remonté on va se préparer pour aller au mondial.»
«Malgré les blessures on tachera de mettre en place une équipe solide»
«Concernant les joueurs blessés, on ne peut malheureusement rien faire si ce n’est souhaiter leur retour rapide et qu’ils retrouvent leur forme. Après il y a Benlamri qui a repris la compétition. Bedrane s’entraîne avec son club et sera sûrement de retour lors des matches à venir. En tout cas on va tirer le maximum des joueurs qui sont à notre disposition et faire en sorte qu’on soit solide défensivement, mais ce travail ne concerne pas uniquement les défenseurs puisque c’est tout le groupe qui doit défendre.»
«Zefizef est quelqu’un de professionnel qui a beaucoup d’expérience»
«Aujourd’hui par rapport au départ du Manager Général, j’aurais aimé qu’on parle plutôt de l’arrivée du nouveau manager à savoir Zefizef, au sujet de qui j’ai entendu beaucoup de bonnes choses depuis mon arrivée. Tout ce qui m’intéresse c’est l’organisation, c’est important et ça fait partie des éléments qu’on additionne. Le plus important aujourd’hui, ce n’est pas de tirer les uns sur les autres. Si Labdi a été démis de ses fonctions, moi la seule chose que je peux dire c’est que nous avons travaillé ensemble et fait de bonnes choses et de mauvaises choses. Sa destitution elle est aussi le résultat de nos échecs à nous. C’est un frère, mais la sphère privée on la met de côté, après des erreurs, on en commet tous. Quand le président de la FAF m’a appris la destitution de Labdi, l’urgence était de trouver un autre manager général avec les compétences qu’il faut afin de préparer ce qu’on était déjà en train de préparer, car 48h après l’élimination de la CAN je me suis refugié dans le travail la préparation des deux matches de barrages pour la Coupe du Monde, donc j’avais déjà commencé à bosser avec Labdi le prochain rassemblement. Donc j’ai dit de suite au président avec qui j’allais pouvoir faire ce travail et il y avait une interrogation. La réponse ne correspondait pas à mes attentes pour faire simple et on a décidé rapidement de faire appel à monsieur Zefizef avec qui on a commencé le travail de manière structurée, bien avancer et ressentir chez lui vraiment une grosse expérience et un gros professionnalisme. C’est ce que j’avais entendu sur lui dans le passé, aujourd’hui il nous rejoint pour mettre toute sa compétence au service de l’EN.»
«Le Cameroun, les deux matches les plus importants de la carrière des joueurs et de l’entraîneur»
«Ce qui m’intéresse là maintenant c’est la double confrontation face au Cameroun. Pour moi c’est les deux matches les plus importants dans la carrière des joueurs et de l’entraîneur. Je n’ai jamais fait de Coupe du Monde, je suis un peu égoïste dans cette affaire-là, mais c’est un égoïsme que tout le monde va partager finalement par ce que ce n’est pas que pour moi mais pour l’ensemble du pays. C’est les matches les plus importants de ma vie. On va donc tout donner s’impliquer pour être le plus prêts possible. Je sais que pour les joueurs, pour beaucoup d’entre eux, c’est la dernière possibilité de jouer une Coupe du monde. Pour un joueur c’est le graal, c’est ce qu’il y a de plus haut, c’est la compétition par excellence, donc on veut être là. C’est ça qui m’anime depuis début septembre 2019, ce qui m’anime c’est la poursuite de cet objectif. On sait que notre peuple attend ça avec impatience, un peuple que j’ai vu très sage. Généralement quand il y a un succès c’est l’euphorie générale et quand il y a un échec c’est tout le contraire. J’ai partagé ça avec les joueurs puisqu’ils n’ont pas été amnésiques. Le peuple a beaucoup plus montré sa gratitude que sa déception. Notre objectif aujourd’hui c’est d’apporter de la joie au peuple algérien.»
«La superstition concernant le stade de Japoma ne m’intéresse pas, cela nous motive a tout donner au contraire»
«Par rapport au stade de Japoma, on sait que la Cameroun joue en général à Yaoundé, exceptionnellement on nous envoi à Japoma. Pour parler clairement, c’est une équipe traumatisée qui a vécu un mauvais tournoi et une mauvaise expérience dans ce stade-là donc on nous y ramène de nouveau. Cela ne risque de de décupler notre envie car ce genre de choses ne devrait pas exister normalement dans le sport. Ça rentre un peu dans la superstition. Après quand on tombe de cheval je sais qu’il faut y remonter tout de suite. Maintenant si on me donne a moi le choix, j’ai bien entendu envie de jouer sur une belle pelouse. Il me semble qu’eux aussi ont des joueurs qui sont plus fait pour jouer sur des pelouses praticables. Donc le terrain c’est vrai qu’il nous a causé du tort, sinon le stade ou la ville ne nous dérangent pas, on ne va pas au Cameroun pour faire du tourisme. Il n’y a pas de monstre la bas, juste donnez-nous un terrain pour jouer au football. En tout cas cela nous donne plus envie de faire un gros match là-bas.»