Le sélectionneur national, Djamel Belmadi, a animé une conférence de presse avant le départ des Verts pour le stage de préparation de la double confrontation des barres pour la Coupe du monde face au Cameroun. L’occasion d’expliquer ses choix et de réitérer l’envie de son groupe de décrocher la qualification pour la Coupe du monde.
«Le changement d’entraîneur du Cameroun est difficile mais on se focalise sur nous-mêmes»
«Le changement du staff camerounais ? ce que je peux dire c’est que c’est la décision de la fédération camerounais, c’est à elle de savoir et de peser les éventuels risques de changement de staff. L’avenir nous dire si c’est une bonne chose ou pas, on espère que non évidemment. Nous on se focalise sur ce que l’on va mettre en place pour se qualifier, bien sûr en fonction de l’adversaire, après ce que je peux dire c’est qu’il est difficile sur 3 ou 4 séances de changer tout un fond de jeu puisqu’ils en ont un. Un système une philosophie, ça me parait difficile, même pour le plus grand entraîneur au monde il faut un certain temps pour mettre les choses en place.»
«La mise à l’écart de quelques joueurs n’a rien a voir avec l’élimination à la CAN»
«L’échec de la CAN est de ma responsabilité en premier lieu. C’est aussi un échec collectif. Donc on n’incrimine personne, ce n’est pas une liste ‘’sanction’’ c’est une liste établie pour se qualifier à la Coupe du monde. On n’est pas là pour tirer sur qui que ce soit ou de dire que choisir certains joueurs était un bon ou un mauvais choix. Il y a un échec qui est là et qui est évident et pour ça on se devait de réagir, pas en écartant des joueurs, ce n’est pas l’idée qui consiste à nous projeter surtout sur ce match du Cameroun et ce dont j’ai besoin pour ces deux matches là.»
«Benyettou a su montrer qu’il était capable de rivaliser avec de bons défenseurs»
«Félicitation à Benyettou pour cette sélection. C’est vrai qu’il n’a pas 20ans mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Il a une certaine constance dans son rendement. Cela fait 3ans qu’il est assidus et qu’on le suit et voyons les buts qu’il peut marquer, puisque c’est un attaquant, a un moment donné c’est ça qu’on recherche. Il a su se montrer à la hauteur même dans de grosses oppositions. Jouer par exemple face à Alderweireld contre l’équipe d’Al Duhail que je connaît très bien et qui est d’un bon niveau, face à cette équipe Benyettou a su montrer qu’il était capable de marquer des buts et de rivaliser avec de très bons défenseurs. C’est un buteur, travailleur, acharné. Aujourd’hui je pense qu’il mérite de se rapprocher de cette sélection. En suite sur son utilisation ça c’est autre chose qu’on verra plus tard.»
«Oui il y a des ambitions personnelles, mais le pays passe avant tout»
«J’aimerais rectifier un point concernant ce que j’ai dit lors de la précédente conférence de presse concernant ces deux matches en disant que c’était les plus importants de ma carrière. Je précise que je suis secondaire la dessus. Bien évidemment il y a des ambitions personnelles, mais c’est surtout pour le pays, c’est surtout ça qui m’intéresse avant toute chose et de très loin d’ailleurs.»
«J’ai convoqué Guedioura car son profil correspond à ce que je veux pour ce match»
«Je suis constamment en contact avec les joueurs, au courant de leur évolution et ce qu’ils font. En convoquant Guedioura, j’ai certains détails que la presse n’a pas. Je sais par exemple que lors de sa dernière blessure, moi je savais qu’il était toujours en train de s’entraîner. Concernant sa convocation, son profil de joueur correspond à ce que je veux. Si je fais appel à lui, c’est pour des choses et des directives bien précises, qu’il est capable de faire. Si je sais qu’il était plus capable de faire ce que j’attends de lui, je ne l’aurais pas convoqué, après ce sera en fonction de l’évolution de ces deux matches avec les différents calculs. On verra s’il entrera en jeu ou s’il démarrera.»
«C’est au joueurs non convoqués de gérer leur absence, ils savent que l’intérêt de l’EN passe avant tout»
«J’aime beaucoup mes joueurs, je leur dis toujours que ce sont eux les acteurs principaux, ce sont eux qui sont sur le terrain. Mais un joueur de haut niveau, s’il n’est pas convoqué, c’est à lui de gérer ça, c’est ça le sport. Il faut savoir que lorsque je convoque des joueurs je leur envoi des messages. J’envoie aussi des messages aux joueurs qui ne sont pas convoqués, puisque depuis deux mois ont se prépare tous et pendant deux mois on ne pouvait pas les laisser juste dans leur club et attendre une sélection. Il y avait du travail, donc on a fait participé tout le monde, pas seulement les 24 convoqués, mais ils étaient environs 35 joueurs qui ont dû travailler durant la dernière période pour faire la préparation, ce qui fait qu’au final, une dizaine des joueurs choisis ne soient pas convoqués. J’ai bien entendu l’empathie envers les joueurs, je travaille avec ça, j’aime la proximité avec les joueurs, mais l’intérêt de l’EN passe avant tout. Ceux qui n’ont pas été retenus pour le Cameroun, ont toujours la possibilité de revenir.»
«Pour les plus âgés, les joueurs savent que c’est la dernière possibilité de joueur une Coupe du monde»
«Les joueurs ont tous envie d’aller en Coupe du monde, l’envie à elle seule ne suffit pas. Ils ont conscience que pour certains c’est la dernière possibilité de participer à un tel événement. Pour d’autres, les plus jeunes, c’est peut-être qu’ils ne retrouveront pas un collectif ou une génération pareil ‘’on ne sait jamais’’ on n’est pas habitués à jouer régulièrement un mondial. Ils n’auront pas peut être la possibilité de jouer une autre Coupe du monde, moi je leur souhaite d’en joueur plusieurs. Mais ce n’est pas une certitude, alors il faut profiter de cet instant. Nous avons envie de nous racheter, rendre le peuple fier, c’est ce qui nous anime. On sait qu’on veut aller en Coupe du monde. On veut qu’après le 29 mars, on soit dans une préparation tranquille, dans une euphorie ou tout le monde participe à ça. Jouer des matches de qualité de préparation ici ou ailleurs. Les joueurs ont conscience de ça et ont la détermination pour atteindre l’objectif.»
«Réagir sur la pelouse de Japoma sur laquelle nous avons perdus est la meilleur des choses qui puisse nous arriver»
«Le fait d’avoir évolué sur la pelouse de Japoma est une expérience non négligeable. On connait ce terrain-là. On a joué 3 matches dessus, mais bon le Cameroun a aussi joué un match sur cette pelouse face à la Côte d’Ivoire. En tout cas c’est un stade qui ne nous est pas étranger. Généralement quand un joueur a 10 ans de sélection, il a fait pratiquement tous les stades d’Afrique. Aujourd’hui on a envie de réagir dans ce stade là où nous avons joué nos matches de la CAN. Réagir dans un stade où nous avons perdu beaucoup de choses, je pense que c’est la meilleure des choses qui puisse nous arriver.»
«Pour aller en Coupe du monde il faut le mériter»
«Tout de suite après la CAN 2019, on s’était fixé comme objectif d’aller en Coupe du monde. On est à deux matches maintenant. C’est près et en même temps c’est loin car ça va être très dur. Par ce que ça va être l’enfer. Pour aller dans un événement comme celui-là il faut être capable de descendre en enfer ou on sera livrés à nous-mêmes. Dès qu’on sera sur le terrain il n’y aura plus personnes. On va traverser des moments difficiles, mais pour aller en Coupe du monde il faut mériter, il faut passer par là. J’avais dit lors de la CAN 2019 aux joueurs dans un match qu’on peut considérer comme un match référence d’un point de vue de la gestion de pression face à la Côte d’Ivoire. C’était un match ou on aurait pu ne pas aller en prolongations et être plus tranquilles, ce match là a laissé tout le monde sur les rotules. Il y avait beaucoup de pression et nous sommes passés par toutes les émotions et chaque joueur réagissait à sa manière à la pression. A ce moment-là je leur ai dit que ça s’appelle gagner une Coupe d’Afrique, car c’était ça l’objectif. Donc pour gagner le titre, les matches n’allaient pas être faciles, il faut passer par des moments comme ça, il faut être dans le dur et avoir même de la peur, mais cette peur il faut la gérer. Donc pour la Coupe du monde il faut passer par cette pression.»
«Avoir notre public à Japoma nous apportera beaucoup»
«Le peuple de manière générale, a eu une meilleure réaction que les pseudos spécialistes qui se sont rués vers la critique facile, surtout sans donner la possibilité de répondre. Les supporters sont beaucoup plus sages et moins amnésiques, ils le prouvent encore une fois avec ce déplacement par amour pour leur pays et l’EN en particulier. Pour nous c’est un soutien énorme qu’on peut avoir. C’est vrai que nos supporters nous apportent beaucoup. Durant la CAN nous aurions dû avoir une affluence à tous nos matches, malheureusement il y avait le covid qui a fait qu’on a joué dans des stades vides. Maintenant les retrouver à Japoma, on sait que même s’ils ne seront pas majoritaires on sait qu’ils vont faire du bruit. Juste les voir nous donnera encore plus d’envie surtout qu’ils nous ont manqué. Ensuite, dans un seconde temps, jouer à Blida avec des gradins pleins c’est tout ce qu’on veut puisqu’on joue pour notre peuple.»
«On ne s’imagine pas rater la Coupe du monde»
«Il faut avoir confiance. C’est la Coupe du monde et utiliser le mot ‘’envie’’ est faible. On veut qu’en 2022 que tous les algériens participent à un événement qui est chéris du sport n°1 qui est le football. On ne s’imagine tout simplement pas ne pas y être. Ne pas participer à la Coupe du monde. Nous on est 100% optimistes et ce n’est pas de l’arrogance, on a l’ambition farouche pour nous qualifier. Je sais on est prêts à mourir sur le terrain, on ne va rien laisser au hasard, tout est étudié, après certes il y a des aléas dans le football, mais nous on y va avec beaucoup de confiance.»
«Touba peut offrir une solution à gauche»
«Touba a été formé arrière gauche. Après c’est vrai que de par sa taille et son physique, il joue maintenant dans l’axe, mais cela fait seulement 3 ans. Quand il jouait en Bulgarie il évoluait à gauche et c’est dans ce poste qu’il a été formé à Bruges, je dirais même comme piston gauche puisqu’il jouait dans un système a trois et il était très offensif. C’est vrai que vu qu’il est costaud et grand, mais il peut jouer comme latéral.»
«Laouafi à le même profil que Nadir Belhadj»
«Laouafi, c’est plus un joueur dont le profil est semblable à celui de Nadir Belhadj. Donc c’est un joueur qui est plus apte à prendre son couloir et à participer offensivement. Il a une marge de progression défensivement.»
«Les joueurs sont en forme en club, c’est bon et important qu’ils viennent avec un moral au top»
«C’est toujours important d’avoir des joueurs dans un bon état psychologique. C’est important dans le sport de haut niveau, notamment avant des événements importants. Venir en situation de confiance après un week-end lors duquel le joueur a marqué c’est toujours bon. Bennacer par exemple qui a marqué un but. Un joueur dont on m’a toujours dit qu’il peut être une option devant la défense, comme lorsqu’il jouait à Empoli. Moi je l’ai toujours vu jouer plus haut dans le rôle de relayer parce qu’il est capable de se projeter vers l’avant, de frapper au but de marquer. Venir avec un but c’est un gage de confiance.»
«Belfodil était comparé à Benzema un certain temps»
«Belfodil était un joueur très prometteur. Un joueur qui était dans le centre de la formation de Lyon, qui était dans la lignée des grands noms du club. A un moment on l’avait souvent comparé à Benzema. Je me rappel lorsque j’avais un adjoint à mes débuts, qui était le directeur du centre de formation de Lyon, George Prost qui me parlait déjà il y a 10ans d’un super joueur au centre de formation qui allait exploser et qui était Ishak Belfodil. Il n’a pas eu la carrière qu’il aurait dû avoir. La faute à lui et un peu à tout. Il a beaucoup bougé, mais il a toujours su rebondir, il a fait une très bonne saison juste avant la CAN 2019 à laquelle il devait participer s’il n’avait pas été blessé des ligaments croisés. C’était peut-être sa meilleure saison. Donc quand il est en possession de ses moyens, c’est un joueur qui peut apporter. Il n’a pas encore montré ça en équipe nationale, les raisons font partie du passé, ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est l’avenir, on sait qu’il peut aider l’équipe, marquer des buts et pas seulement. C’est un joueur qui aime beaucoup jouer, qui est fort, techniquement très habile malgré sa taille, donc il vient avec beaucoup d’envie et de confiance.»
«Ghezzal revient avec un esprit revanchard et l’envie de briller avec l’EN»
Rachid Ghezzal a été lui aussi décisif lors de son dernier match. Il joue dans un grand club. Il était bon il n’y a pas si longtemps que ça. Il s’était blessé en Zambie, ce qui ne lui a pas permis d’aligner ses beaux matches. Ce que j’aime aussi dans cette situation c’est de revenir en EN avec cet état d’esprit revanchard et l’envie de montrer ce qu’on peut apporter. On a besoin de joueurs qui apportent du frais. C’était le cas avec Bounedjah à ses débuts, Benlamri, Belaïli, Bennacer qui n’avait pas la possibilité de jouer en EN et qui a commencé à jouer en 2019. Le point commun entre eux est l’envie de montrer qu’ils peuvent apporter un plus à l’équipe nationale.
«Feghouli est prêt»
Feghouli n’a pas beaucoup joué depuis la CAN, d’un coup il a joué 80 minutes contre le Barça, ensuite il enchaîne un match de très haut niveau avec un gros rythme contre Besiktas, donc c’était peut-être trop d’un coup. Il est sorti à la mi-temps après avoir ressenti une gêne musculaire, puis n’a pas joué le match retour contre le Barça, mais il sera disponible pour jouer. Es ce qu’il va démarrer ou pas c’est autre chose, mais il est prêt.